À consulter également



Publié le 14 juin 2019
14 juin 2019 - Seul le prononcé fait foi
Merci Monsieur le Premier ministre, cher Joseph, pour l'organisation de ce sommet des pays du sud de l'Union européenne, et merci de nous accueillir tous ensemble pour poursuivre le dialogue.
Nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec le Premier ministre sur beaucoup de sujets bilatéraux et régionaux, en particulier la Libye, et je crois que sur ces sujets, nous partageons avec Joseph MUSCAT une même vision. Je veux dire aussi ici combien nous savons que la solidarité exprimée par Malte depuis plus d'un an sur les débarquements de bateaux a été précieuse. Prise en charge rapide, débarquements au plus proche, solidarité européenne dans la répartition des personnes en besoin de protection : c'est ce mécanisme qui fonctionne et que nous devons pérenniser, qui a été bâti autour de vos initiatives et que nous avons travaillé ensemble, et c'est ce que nous souhaitons continuer à faire. La France y a pris toute sa part à chaque fois, de la manière la plus rapide possible, et je crois que cet esprit de responsabilité et d'humanité est celui que nous devons aujourd'hui, tous ensemble, pérenniser.
Cette réunion est extrêmement pertinente, d'une part parce qu'elle permet, dans une cohérence géographique, de représenter plusieurs familles politiques, mais elle apporte une cohérence dans les positions qui sont les nôtres : renforcement de la zone euro, cohérence en matière justement de questions migratoires, cohérence parce que nous avons à affronter le sujet libyen tous ensemble, et avec une conscience aussi des dimensions stratégiques de la relation entre l'Union européenne et l'Afrique, que nous avons longuement discutée, et sur laquelle nous souhaitons pouvoir bâtir, dans les prochaines années, un agenda à la fois positif et beaucoup plus ambitieux.
À cet égard, et compte tenu de la cohérence de cette réunion à sept, je veux ici redire une nouvelle fois mon entière solidarité avec Chypre et mon attachement au respect de sa souveraineté. La Turquie doit cesser ses activités illégales dans la zone économique exclusive de Chypre. L'Union européenne ne fera preuve d'aucune faiblesse sur ce sujet.
Nous avons évoqué plusieurs des thématiques qui devront être au cœur de l'agenda stratégique des prochaines années. Le Premier ministre Joseph MUSCAT les a évoquées à l'instant. La première, c'est évidemment le climat, avec une priorité tout particulièrement : l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050, que nous avons collectivement rappelé. À ce jour, déjà 12 pays européens soutiennent cette initiative. Ensuite, un agenda social, avec tout particulièrement l'idée d'un bouclier social et du salaire minimum ; la réforme de la zone euro, qui est un sujet essentiel. Nos ministres de l’Économie et des Finances ont eu hier soir une réunion importante. Une première étape a été marquée sur la base de notre mandat donné en décembre. Cette première étape ne saurait suffire, et il nous faut aller beaucoup plus loin, redoubler d'ambition. Nous avons besoin d'une fonction de stabilisation en zone euro, d'une garantie européenne des dépôts, et nous continuerons à pousser ensemble sur ces sujets pour convaincre nos partenaires, car c'est un élément important de notre souveraineté commune. Nous devons aussi sortir de l'impasse sur les migrations et nos frontières, avec un contrôle renforcé de la frontière extérieure, une ré-articulation de la solidarité et de la responsabilité en rebâtissant un Schengen. Enfin, nous voulons bâtir une véritable stratégie de voisinage positive avec l'Afrique, comme je l'évoquais, pour pouvoir préparer les prochaines années.
Ces cinq thématiques sont au cœur de ce qui nous paraît être le prochain agenda stratégique européen, et sur la base duquel il nous faudra collectivement choisir, dans quelques jours, des décideurs. Ces derniers doivent, avant toute chose, répondre à des règles de pluralisme politique, de parité pour les quatre principaux postes politiques que nous aurons à nommer, nous y tenons, mais également porter cette vision commune qui est la nôtre et qui est, je crois, l'agenda des prochaines années pour notre Europe. En tout cas, merci Monsieur le Premier ministre, pour votre accueil et l'organisation de cet échange que nous allons poursuivre dans un instant.
14 juin 2019 - Déclaration