Yvette Horner avait un talent musical hors norme mis au service du plus grand nombre.

Celui d’une relation profonde créée avec les Français par la seule magie de son accordéon, et qui aura survécu au temps et aux modes.

Pendant soixante ans, elle aura écrit la bande sonore des fêtes et événements populaires d’une France dont elle connaissait le moindre recoin.

Pianiste douée et précoce, elle fut contrainte par ses parents, directeurs d’un théâtre de sa Tarbes natale, de choisir l’accordéon.

Cela allait lui ouvrir les routes de France et le cœur des Français. Elle participa notamment dans les années 50 à 11 Tours de France, qu’elle anima juchée sur les voitures du Tour, avant d’accompagner, aux étapes, des bals musette endiablés. Cela ne l’empêcha du reste pas de se produire aussi au Palais Garnier.

Si l’accordéon fut l’instrument favori des Français des Trente Glorieuses, l’étoile d’Yvette Horner ne déclina pas quand d’autres musiques s’imposèrent.

Fidèle à son public, elle donna près de 2000 concerts, multiplia les enregistrements (près de 200) et resta une figure familière et aimée, jusqu’à être adoptée par des figures de la pop music, comme Boy George ou Lio, de la country, comme Charlie McCoy, ou de la jeune génération de la chanson française, comme Julien Doré et même par le chorégraphe Maurice Béjart qui la fit se produire au théâtre du Châtelet au début des années 90.

Sa chevelure rousse flamboyante et ses robes originales achevèrent de consacrer son statut d’icône, en inspirant Jean-Paul Gaultier qui au tournant des années 90 lui dessina des tenues extravagantes qu’elle porta avec enthousiasme, notamment lors du concert de la Bastille en 1989 et de ses concerts au Casino de Paris un an plus tard.

Les grandes passions de sa vie furent la musique, la France et son mari René Droesch, décédé en 1986, pour qui elle avait écrit René, ma vie, mon sang. 

Le Président de la République et son épouse présentent à sa famille, à ses amis, à ses compatriotes de Tarbes et de Nogent-sur-Marne, à ses nombreux admirateurs leurs sincères condoléances

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