ALLOCUTION PRONONCEE PAR M. VALERY GISCARD D'ESTAING, A L'OCCASION DU DEJEUNER OFFERT EN L'HONNEUR DE S.E. LE DOCTEUR KENNETH DAVID KAUNDA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE ZAMBIE, PALAIS DE L'ELYSEE, LE 21 JUIN 1977

`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - ZAMBIENNES` MONSIEUR LE PRESIDENT, C'EST POUR MOI UN GRAND PLAISIR DE VOUS ACCUEILLIR A PARIS AU TERME DE VOTRE VISITE EN EUROPE. EN VOUS, MONSIEUR LE PRESIDENT, JE SALUE UN CHEF_D_ETAT QUI A OEUVRE AVEC PERSEVERANCE POUR QUE SOIT RECONNU AUX PEUPLES D'AFRIQUE QUI EN SONT ENCORE PRIVES LE DROIT A LA LIBERTE ET A LA DIGNITE. L'HISTOIRE A VOULU QUE LA FRANCE N'AIT PAS, DANS LA PARTIE MERIDIONALE DU CONTINENT, LES RESPONSABILITES QUI INCOMBENT A D'AUTRES NATIONS EUROPEENNES. MAIS, PROFONDEMENT ATTACHE A L'AFRIQUE, MON PAYS EST PARTICULIEREMENT SENSIBLE AUX EPREUVES ET AUX PREOCCUPATIONS DES PEUPLES DE CETTE REGION. C'EST DONC AVEC UNE VIVE SYMPATHIE QUE LE GOUVERNEMENT FRANCAIS SUIT VOS EFFORTS POUR QUE SOIENT ENFIN REGLES LES PROBLEMES D'AFRIQUE AUSTRALE. ET IL PARTAGE A CE SUJET VOS GRAVES PREOCCUPATIONSÕ\
`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - ZAMBIENNES` VOUS CONNAISSEZ, MONSIEUR LE PRESIDENT, LES PRINCIPES DONT S'INSPIRE LA POLITIQUE DE LA FRANCE EN AFRIQUE, JE CROIS POUVOIR DIRE QU'ILS REJOIGNENT CEUX AUXQUELS LA ZAMBIE EST ATTACHEE. COMME VOUS, NOUS AFFIRMONS LE DROIT DES PEUPLES A DISPOSER D'EUX-MEMES. COMME VOUS, NOUS ENTENDONS QUE SOIENT RESPECTEES LA SOUVERAINETE, L'INDEPENDANCE ET L'INTEGRITE TERRITORIALE DE CHAQUE ETAT, AUSSI BIEN QUE LEURS CHOIX POLITIQUES. NOUS PENSONS, ENFIN, QU'IL APPARTIENT AUX AFRICAINS EUX-MEMES DE RESOUDRE LES PROBLEMES QUI SE POSENT A L'AFRIQUE. C'EST A LA LUMIERE DE CES PRINCIPES QU'IL CONVIENT D'APPRECIER LA POLITIQUE DE LA FRANCE EN AFRIQUE AUSTRALE. NOTRE PREMIERE CONCLUSION EST QUE LES PEUPLES DU ZIMBABWE ET DE NAMIBIE DOIVENT ACCEDER AUSSI RAPIDEMENT QUE POSSIBLE A L'INDEPENDANCE ET QUE LA REGLE DE LA MAJORITE DOIT Y ETRE APPLIQUEE. LA FRANCE CONDAMNE CEUX QUI SE REFUSENT AUX EVOLUTIONS INELUCTABLES, ENTRAVENT LA MISE EN_OEUVRE DE SOLUTIONS PACIFIQUES ET CONTRIBUENT PAR LA A AGGRAVER DES CONFLITS QUI ONT TROP DURE ET QUI COMPORTENT DES RISQUES SERIEUX POUR L'ENSEMBLE DE LA REGION. JE TIENS A CET EGARD A RENDRE HOMMAGE, MONSIEUR LE PRESIDENT, A LA LUCIDITE ET AU COURAGE DE VOS INITIATIVES FACE A CETTE SITUATION DIFFICILE. AU MOMENT OU VOTRE PAYS EST L'OBJET DE MENACES EXTERIEURES, JE DESIRE VOUS ASSURER DE L'AMITIE ET DE LA SOLIDARITE DE LA FRANCE DANS LES EPREUVES QUE VOUS TRAVERSEZ. C'EST DANS LE MEME ESPRIT QUE LA FRANCE FAIT SIENNES LES DECISIONS DE L'ONU CONCERNANT LA RHODESIE. ELLE VEILLERA A LEUR RIGOUREUSE APPLICATION. D'AUTRE_PART, NOUS AVONS VOULU, AU-COURS DES DERNIERS MOIS, DEVELOPPER NOS RELATIONS AVEC LES MOUVEMENTS DE LIBERATION RHODESIENS. NOUS AVONS AINSI RECU RECEMMENT M. N'KOMO A PARIS ET NOUS AVONS DECIDE UN ACCROISSEMENT DE NOTRE AIDE HUMANITAIRE A CES MOUVEMENTSÕ\
`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - ZAMBIENNES` EN CE QUI CONCERNE LA NAMIBIE, VOUS SAVEZ, MONSIEUR LE PRESIDENT, LA PART QUE LA FRANCE A PRISE DANS L'ACTION DES CINQ PAYS OCCIDENTAUX MEMBRES DU CONSEIL_DE_SECURITE `ONU`. NOTRE OBJECTIF EST DE FAIRE ADMETTRE A L'AFRIQUE_DU_SUD QU'AUCUNE SOLUTION DU PROBLEME N'EST ACCEPTABLE SI ELLE N'EST PAS FONDEE SUR LES RESOLUTIONS ADOPTEES PAR LES NATIONS-UNIES. DES PROGRES ONT ETE ACCOMPLIS AU-COURS DES DERNIERES CONVERSATIONS DU CAP. NOUS CONTINUERONS DE FAVORISER AVEC TENACITE L'EVOLUTION POLITIQUE QUE NOUS CROYONS NECESSAIRE. CONCERNANT L'AFRIQUE_DU_SUD ELLE-MEME, J'AFFIRME AVEC FORCE QUE LA FRANCE REJETTE LE SYSTEME DE L'APARTHEID QUI CONSTITUE UNE GRAVE ATTEINTE A LA DIGNITE DES PERSONNES. VOUS SAVEZ QUE J'AI PRIS LA DECISION DE NE PLUS AUTORISER LA CONCLUSION DE NOUVEAUX CONTRATS DE FOURNITURE DE MATERIELS MILITAIRES `ARMEMENT ` VENTE D'ARMES` A L'AFRIQUE_DU_SUD ET DE METTRE FIN AUX AFFAIRES EN-COURS. TELLE EST, MONSIEUR LE PRESIDENT, NOTRE POLITIQUE EN AFRIQUE AUSTRALE. NOUS SOUHAITONS VOIR DISPARAITRE TRES BIENTOT LES DERNIERS VESTIGES DE L'EPOQUE COLONIALE ET LES DISCRIMINATIONS RACIALES INADMISSIBLES QUI Y SUBSISTENT. J'AI LE SENTIMENT QUE SUR DE NOMBREUX POINTS, CETTE POLITIQUE REJOINT CELLE QUE VOUS ENTENDEZ VOUS-MEME FAIRE PREVALOIR. ET JE ME REJOUIS DONC DE L'OCCASION QUI NOUS EST OFFERTE D'ETUDIER ENSEMBLE COMMENT RENFORCER ENCORE LA CONVERGENCE DE NOS POSITIONSÕ\
`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - ZAMBIENNES` CAR JE SOUHAITE, MONSIEUR LE PRESIDENT, QUE NOS RELATIONS BILATERALES, POLITIQUES ET ECONOMIQUES, PRENNENT DANS L'AVENIR UNE NOUVELLE DIMENSION. C'EST A CETTE FIN, QUE J'AI DEMANDE A M. DE GUIRINGAUD DE SE RENDRE DANS VOTRE PAYS AU-COURS DE L'ETE POUR EXAMINER AVEC VOTRE GOUVERNEMENT LES MOYENS DE DEVELOPPER NOS CONTACTS ET NOTRE COOPERATION. JE DESIRE QUE CETTE VISITE PERMETTE D'ETUDIER COMMENT ACCROITRE LA PARTICIPATION TECHNIQUE ET FINANCIERE DE LA FRANCE AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE VOTRE PAYS ET DE RAPPROCHER AINSI NOS DEUX PAYS. JE LEVE MON VERRE, MONSIEUR LE PRESIDENT, EN VOTRE HONNEUR, EN L'HONNEUR DE MADAME KAUNDA, JE LE LEVE AUSSI AU BONHEUR ET A LA PROSPERITE DE VOTRE PEUPLE ET A L'AMITIE ENTRE NOS DEUX PAYSÕ\