26 janvier 2012 - Seul le prononcé fait foi
Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, sur les relations entre la France et la Côte d'Ivoire, à Paris le 26 janvier 2012.
Monsieur le Président de la République de Côte d'Ivoire,
Madame,
Et si vous le permettez, chère Dominique,
Cher Alassane,
Je veux vous dire combien Carla et moi-même sommes heureux de vous accueillir. C'est en amis proches, en représentants d'un pays particulièrement cher au cur de tous les Français, que nous vous recevons ce soir. A vous et à tous ceux qui vous accompagnent, nous souhaitons très chaleureusement la bienvenue.
J'ai encore en mémoire le déplacement que j'ai effectué en mai dernier en Côte d'Ivoire, pour votre investiture, Monsieur le Président.
Je me souviens de la ferveur et de l'enthousiasme des Ivoiriens. En ce 21 mai 2011, à Yamoussoukro, un espoir nouveau se levait, cet espoir, c'est vous qui l'incarniez. Après plus d'une décennie de divisions, d'affrontements, de souffrance, de violence, la Côte d'Ivoire renouait avec l'héritage du Président Félix Houphouët-Boigny, là même où il est né, là-même où il est enterré. Fidèle aux valeurs de concorde, d'unité et de tolérance qu'il n'a cessé de défendre, la Côte d'Ivoire reprenait résolument le chemin de la paix, le chemin de la démocratie.
La visite d'État que vous entamez aujourd'hui est l'occasion de saluer le renouveau de la Côte d'Ivoire.
Cher Alassane,
Il y a un an à peine, la Côte d'Ivoire c'était le chaos.
Je tiens à redire toute l'admiration de la France pour le courage et la dignité avec lesquels vous avez tenu bon dans cette épreuve. Jamais vous n'avez, durant ces longs mois, douté que la cause de la démocratie l'emporterait. Jamais vous n'avez douté que la volonté librement exprimée par le peuple ivoirien finirait par prévaloir.
Tout au long de cette crise, la France s'est tenue résolument à vos côtés. Et je veux associer à cette résolution le Premier ministre François FILLON, qui m'a apporté un soutien sans faille, au moment où tant de personnes pouvaient douter.
Alors que l'élection, votre élection, s'était déroulée sans heurt, et que son résultat était connu de tous, la France ne pouvait pas accepter que la démocratie soit bafouée. Nous ne pouvions pas accepter que, par la volonté de quelques-uns de se maintenir à tout prix au pouvoir, votre pays soit à nouveau entraîné dans la violence et dans l'arbitraire.
La France, Monsieur le Président, est fière d'avoir, en Côte d'Ivoire, contribué à éviter le pire. La France a agi en concertation étroite avec les organisations régionales africaines, dans le respect strict des résolutions des Nations Unies. La France l'a fait pour défendre la démocratie, mais aussi, comme en Libye, pour sauver des populations civiles, au nom d'un principe, désormais reconnu sur la scène internationale, la responsabilité de protéger des victimes innocentes.
Lorsque vous avez pu enfin exercer la plénitude de vos fonctions, une tâche immense vous attendait. Vous vous y êtes consacré avec toute votre intelligence et toute votre énergie. Aujourd'hui, chacun peut mesurer le chemin parcouru.
En quelques mois, vous avez rétabli la sécurité. Rejetant aussi bien l'impunité que la loi des vainqueurs, vous avez restauré l'autorité de la Justice et l'avez instruite de faire la lumière sur toutes les exactions commises pendant la crise postélectorale, quels qu'en soient les auteurs y compris avez-vous précisé, « si c'étaient certains de mes amis ». Vous avez, dans un calendrier très court, organisé des élections législatives transparentes. Vous avez rendu confiance aux investisseurs. Vous avez redonné votre place, sa place, à la Côte d'Ivoire sur le continent africain, comme sur la scène internationale.
Beaucoup reste à faire. Le nouveau Gouvernement aura à faire face à de nombreux défis : poursuivre la réconciliation de tous les Ivoiriens. Monsieur le président, ne laissez personne sur le bord de la route, continuez à tendre la main et à pardonner. Les grands vainqueurs, les hommes forts sont ceux qui pardonnent, pas ceux qui se vengent £ vous avez à mener à bien la restructuration de vos forces de sécurité et de défense £ vous avez à recréer les bases d'une croissance forte et durable de votre économie.
Ces défis, la France veut vous aider à les relever. Le soutien de la France sera sans faille.
Nous avons signé ensemble un nouvel accord de coopération en matière de défense. Le précédent datait de 1961, il n'avait pas évolué depuis, il n'avait jamais été publié. Le nouveau, l'accord de défense que nous avons signé, et je remercie les ministres de la défense dont Gérard LONGUET, sera publié intégralement et discuté à la fois par le Parlement français et par le Parlement ivoirien. Les choses changent, nous n'avons rien à cacher.
Et c'est un tournant capital, c'est une refondation de notre coopération. L'opération Licorne était présente en Côte d'Ivoire depuis déjà neuf ans. Le nouvel accord lui permettra de passer le relais à un dispositif plus léger et plus adapté à la formation de la nouvelle armée ivoirienne.
Qu'on me comprenne bien : la France n'abandonnera jamais l'Afrique. Mais elle veut aujourd'hui y agir en toute transparence, dans le respect de la souveraineté de ses partenaires africains. La France n'a pas de candidat à soutenir, la France soutient les peuples d'Afrique. Et les choix souverains des peuples d'Afrique, ce seront les choix de la France.
La contribution de la France au développement de la Côte d'Ivoire ne se résume pas à l'action de l'État. Beaucoup d'entrepreneurs sont ici, cher Alassane OUATTARA, pour témoigner de la confiance qu'ils ont dans votre pays et dans vous-même.
Les Français doivent le savoir : nous n'avons pas à rougir de l'activité de nos entreprises en Afrique. Elles ont un savoir-faire reconnu, et elles sont, plus que beaucoup de leurs concurrentes, attentives à leur responsabilité sociale et environnementale. Elles sont, à part entière, des acteurs du développement.
Comme nous avions déjà eu l'occasion de l'exprimer l'un et l'autre, Monsieur le Président, c'est un partenariat exemplaire que sont en train de nouer la Côte d'Ivoire et la France. Un partenariat équilibré entre deux nations souveraines, un partenariat décomplexé parce que l'époque de la décolonisation est définitivement dernière nous.
La France a confiance en vous, monsieur le Président, en vos qualités d'homme d'État. Elle croit fermement que vous réussirez votre pari et qu'un nouveau miracle ivoirien est possible aujourd'hui.
Vous m'avez dit il y a quelques instants, que votre ambition était de faire de la Côte d'Ivoire, à l'horizon des années 2020, un pays émergent. La démocratie et le développement sont à la portée de tous les peuples, en Afrique. La Côte d'Ivoire a les ressources et les talents pour en faire la démonstration.
Monsieur le président, vous honorez notre amitié en tenant si bien vos promesses de démocratie, de respect des droits de l'homme, de respect des droits humains. En agissant ainsi, monsieur le Président, vous ferez le bonheur de votre peuple mais vous ferez aussi le bonheur de vos amis qui depuis si longtemps vous soutiennent et se disent en vous voyant agir, comme Président de la Côte d'Ivoire, qu'ils ont bien fait de vous soutenir.
Vive la Côte d'Ivoire, vive la France et si vous me le permettez, vive Dominique et Alassane OUATTARA !
Madame,
Et si vous le permettez, chère Dominique,
Cher Alassane,
Je veux vous dire combien Carla et moi-même sommes heureux de vous accueillir. C'est en amis proches, en représentants d'un pays particulièrement cher au cur de tous les Français, que nous vous recevons ce soir. A vous et à tous ceux qui vous accompagnent, nous souhaitons très chaleureusement la bienvenue.
J'ai encore en mémoire le déplacement que j'ai effectué en mai dernier en Côte d'Ivoire, pour votre investiture, Monsieur le Président.
Je me souviens de la ferveur et de l'enthousiasme des Ivoiriens. En ce 21 mai 2011, à Yamoussoukro, un espoir nouveau se levait, cet espoir, c'est vous qui l'incarniez. Après plus d'une décennie de divisions, d'affrontements, de souffrance, de violence, la Côte d'Ivoire renouait avec l'héritage du Président Félix Houphouët-Boigny, là même où il est né, là-même où il est enterré. Fidèle aux valeurs de concorde, d'unité et de tolérance qu'il n'a cessé de défendre, la Côte d'Ivoire reprenait résolument le chemin de la paix, le chemin de la démocratie.
La visite d'État que vous entamez aujourd'hui est l'occasion de saluer le renouveau de la Côte d'Ivoire.
Cher Alassane,
Il y a un an à peine, la Côte d'Ivoire c'était le chaos.
Je tiens à redire toute l'admiration de la France pour le courage et la dignité avec lesquels vous avez tenu bon dans cette épreuve. Jamais vous n'avez, durant ces longs mois, douté que la cause de la démocratie l'emporterait. Jamais vous n'avez douté que la volonté librement exprimée par le peuple ivoirien finirait par prévaloir.
Tout au long de cette crise, la France s'est tenue résolument à vos côtés. Et je veux associer à cette résolution le Premier ministre François FILLON, qui m'a apporté un soutien sans faille, au moment où tant de personnes pouvaient douter.
Alors que l'élection, votre élection, s'était déroulée sans heurt, et que son résultat était connu de tous, la France ne pouvait pas accepter que la démocratie soit bafouée. Nous ne pouvions pas accepter que, par la volonté de quelques-uns de se maintenir à tout prix au pouvoir, votre pays soit à nouveau entraîné dans la violence et dans l'arbitraire.
La France, Monsieur le Président, est fière d'avoir, en Côte d'Ivoire, contribué à éviter le pire. La France a agi en concertation étroite avec les organisations régionales africaines, dans le respect strict des résolutions des Nations Unies. La France l'a fait pour défendre la démocratie, mais aussi, comme en Libye, pour sauver des populations civiles, au nom d'un principe, désormais reconnu sur la scène internationale, la responsabilité de protéger des victimes innocentes.
Lorsque vous avez pu enfin exercer la plénitude de vos fonctions, une tâche immense vous attendait. Vous vous y êtes consacré avec toute votre intelligence et toute votre énergie. Aujourd'hui, chacun peut mesurer le chemin parcouru.
En quelques mois, vous avez rétabli la sécurité. Rejetant aussi bien l'impunité que la loi des vainqueurs, vous avez restauré l'autorité de la Justice et l'avez instruite de faire la lumière sur toutes les exactions commises pendant la crise postélectorale, quels qu'en soient les auteurs y compris avez-vous précisé, « si c'étaient certains de mes amis ». Vous avez, dans un calendrier très court, organisé des élections législatives transparentes. Vous avez rendu confiance aux investisseurs. Vous avez redonné votre place, sa place, à la Côte d'Ivoire sur le continent africain, comme sur la scène internationale.
Beaucoup reste à faire. Le nouveau Gouvernement aura à faire face à de nombreux défis : poursuivre la réconciliation de tous les Ivoiriens. Monsieur le président, ne laissez personne sur le bord de la route, continuez à tendre la main et à pardonner. Les grands vainqueurs, les hommes forts sont ceux qui pardonnent, pas ceux qui se vengent £ vous avez à mener à bien la restructuration de vos forces de sécurité et de défense £ vous avez à recréer les bases d'une croissance forte et durable de votre économie.
Ces défis, la France veut vous aider à les relever. Le soutien de la France sera sans faille.
Nous avons signé ensemble un nouvel accord de coopération en matière de défense. Le précédent datait de 1961, il n'avait pas évolué depuis, il n'avait jamais été publié. Le nouveau, l'accord de défense que nous avons signé, et je remercie les ministres de la défense dont Gérard LONGUET, sera publié intégralement et discuté à la fois par le Parlement français et par le Parlement ivoirien. Les choses changent, nous n'avons rien à cacher.
Et c'est un tournant capital, c'est une refondation de notre coopération. L'opération Licorne était présente en Côte d'Ivoire depuis déjà neuf ans. Le nouvel accord lui permettra de passer le relais à un dispositif plus léger et plus adapté à la formation de la nouvelle armée ivoirienne.
Qu'on me comprenne bien : la France n'abandonnera jamais l'Afrique. Mais elle veut aujourd'hui y agir en toute transparence, dans le respect de la souveraineté de ses partenaires africains. La France n'a pas de candidat à soutenir, la France soutient les peuples d'Afrique. Et les choix souverains des peuples d'Afrique, ce seront les choix de la France.
La contribution de la France au développement de la Côte d'Ivoire ne se résume pas à l'action de l'État. Beaucoup d'entrepreneurs sont ici, cher Alassane OUATTARA, pour témoigner de la confiance qu'ils ont dans votre pays et dans vous-même.
Les Français doivent le savoir : nous n'avons pas à rougir de l'activité de nos entreprises en Afrique. Elles ont un savoir-faire reconnu, et elles sont, plus que beaucoup de leurs concurrentes, attentives à leur responsabilité sociale et environnementale. Elles sont, à part entière, des acteurs du développement.
Comme nous avions déjà eu l'occasion de l'exprimer l'un et l'autre, Monsieur le Président, c'est un partenariat exemplaire que sont en train de nouer la Côte d'Ivoire et la France. Un partenariat équilibré entre deux nations souveraines, un partenariat décomplexé parce que l'époque de la décolonisation est définitivement dernière nous.
La France a confiance en vous, monsieur le Président, en vos qualités d'homme d'État. Elle croit fermement que vous réussirez votre pari et qu'un nouveau miracle ivoirien est possible aujourd'hui.
Vous m'avez dit il y a quelques instants, que votre ambition était de faire de la Côte d'Ivoire, à l'horizon des années 2020, un pays émergent. La démocratie et le développement sont à la portée de tous les peuples, en Afrique. La Côte d'Ivoire a les ressources et les talents pour en faire la démonstration.
Monsieur le président, vous honorez notre amitié en tenant si bien vos promesses de démocratie, de respect des droits de l'homme, de respect des droits humains. En agissant ainsi, monsieur le Président, vous ferez le bonheur de votre peuple mais vous ferez aussi le bonheur de vos amis qui depuis si longtemps vous soutiennent et se disent en vous voyant agir, comme Président de la Côte d'Ivoire, qu'ils ont bien fait de vous soutenir.
Vive la Côte d'Ivoire, vive la France et si vous me le permettez, vive Dominique et Alassane OUATTARA !