25 février 2011 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration conjointe de MM. Nicolas Sarkozy, Président de la République, et Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre de la République de Turquie, sur les relations franco-turques, à Ankara (Turquie) le 25 février 2011.

M. Recep ERDOGAN - Chers amis de la presse, j'aimerais avant tout vous dire à quel point je suis heureux d'accueillir mon ami, Nicolas SARKOZY £ nous sommes très heureux d'accueillir pour la première fois depuis 19 ans un président de la République française en Turquie.
Il vient à titre de président du G20 et nous sommes nous-mêmes un pays du G20, c'est pour cela que nous sommes ensemble.
Nous avons eu un entretien très fructueux avec le président de la République. Nous allons aussi avoir un entretien en tête-à-tête et ensuite en délégation. Nous aurons l'occasion d'évoquer toutes les questions qui sont à l'ordre du jour du G20, mais également tout ce qui se passe dans notre région et des sujets touchant à l'Union européenne.
J'aurais aussi aimé l'accueillir en famille dans notre pays, mais Monsieur le Président a dit qu'il allait compenser cela bientôt et j'espère que nous pourrons combler cette lacune le plus rapidement possible. Parce que les relations entre la Turquie et la France se déroulent dans un champ très vaste. Ce sont deux pays qui sont membres de l'OTAN. Nous avons des relations très enracinées également dans le domaine du commerce. Nous pouvons avoir beaucoup de pas à faire ensemble vers l'avenir. La France a également des relations politiques très vastes avec la Turquie dans un processus qui vient des profondeurs de l'histoire de la Turquie et j'espère que nous pourrons continuer à progresser ensemble, à faire ensemble des pas solides et réalistes. Je pense en particulier que ce sera un pas important pour construire ensemble notre avenir commun. J'accorde beaucoup d'importance à cette visite pour ces raisons.
LE PRESIDENT -- Je voudrais remercier le Premier ministre ERDOGAN pour son accueil. C'est un homme que je connais, que j'apprécie beaucoup, que je respecte. C'est un homme que j'ai eu l'occasion de rencontrer bien avant d'être président. C'est un homme courageux. C'est un homme qui porte en lui l'aspiration de la réforme. Et franchement, je me réjouis de travailler avec le Premier ministre ERDOGAN durant toute la présidence française du G20. Sur les deux grandes questions du système monétaire international et de la régulation du prix des matières premières, nous avons beaucoup de points d'accord et j'attache un grand prix au soutien et aux prises de position du Premier ministre ERDOGAN sur ces sujets.
Je suis heureux d'être en Turquie. La Turquie est un acteur absolument incontournable de la scène internationale. Je l'ai souvent dit au Premier ministre ERDOGAN. De par son histoire, de par sa puissance, de par sa démocratie, la Turquie peut beaucoup apporter à l'équilibre du monde. C'est la raison pour laquelle j'ai toujours apprécié les efforts de la Turquie, notamment dans le dossier iranien. Cela ne veut pas dire que l'on est d'accord absolument sur tout sur cette question-là, mais je considère que la place et le positionnement de la Turquie peuvent aider à la paix.
Nous sommes pour les sanctions, la Turquie est réservée sur les sanctions. Mais, chacun à notre place, nous pouvons jouer un rôle et, dans ce nouveau monde au Moyen-Orient qui apparaît sous nos yeux, qui n'est pas arrivé à son terme, la position de la Turquie entre l'Orient et l'Occident est essentielle.
Enfin, la Turquie et la France, nous avons beaucoup à faire ensemble. Le potentiel est immense, les points d'accord sont très nombreux et quand il y a des points de désaccord, on en parle ensemble et on essaie de trouver des points de compromis.
Je veux terminer en disant une chose : c'est que, vraiment, pour moi, aller à Istanbul ce serait un bonheur. Je connais bien cette ville et franchement, la perspective d'une visite d'Etat, ici, ce serait un grand honneur et un grand bonheur. Je vais dire à mes amis Turcs que j'ai une réunion de travail aujourd'hui. Le Premier ministre a beaucoup de travail en Turquie, j'en ai beaucoup en France. Voilà, j'ai trouvé une occasion de venir à Istanbul, c'est l'insistance de nos amis Turcs. Vraiment, merci, c'est d'accord.