19 novembre 2009 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Conférence de presse conjointe de MM. Nicolas Sarkozy, Président de la République, Lars Loekke Rasmussen, Premier ministre du Royaume du Danemark, et Mme Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d'Allemagne, sur le Sommet de Copenhague concernant le réchauffement climatique, à Bruxelles le 19 novembre 2009.


MME ANGELA MERKEL - Mesdames et Messieurs bonsoir,
Nous nous sommes réunis avec le Premier ministre danois M. RASMUSSEN pour discuter ensemble des préparatifs de la conférence de Copenhague.
Le Président SARKOZY et moi-même suivons avec la plus grande inquiétude l'évolution des choses. Nous voyons que les ambitions concernant les objectifs de Copenhague semblent se réduire comme peau de chagrin et nous pensions qu'il était important que nous appuyions la Présidence danoise pour que le Sommet de Copenhague soit vraiment un succès car je crois vraiment qu'avec la bonne volonté de tous, cela peut être un succès.
Nous pensons donc qu'il faut que nous nous engagions sur l'objectif de 2°C d'ici 2050, clairement. En fait, l'Europe a déjà fait beaucoup. Nous remplissons notre engagement et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces objectifs soient réalisés d'ici 2050. Nous appuierons les pays en voie de développement et nous espérons aussi que les pays qui se développent actuellement auront des objectifs ambitieux. Il était important que M. RASMUSSEN ait pu participer au Sommet de l'APEC et ait pu dire ce que nous attendons de ces pays. Nous sommes, bien sûr, dans une crise financière économique grave et nous avons réussi à coopérer dans le cadre du Sommet du G20, mais tout cela ne serait, bien sûr, pas grand-chose si maintenant, nous ne devions pas arriver à des objectifs ambitieux à Copenhague. Il est donc vraiment très important, dans cette année qui est une grande année de la coopération internationale, que nous arrivions à des résultats et donc, Copenhague doit être un succès. Nous devons y arriver et dès le premier semestre de l'an prochain nous devons avoir un accord contraignant et être capables de véritablement contrôler que les objectifs soient bien réalisés. Et il faut que ces engagements politiques soient pris dès Copenhague.
Nous avons discuté entre nous pour savoir ce que nous pouvions encore faire pour améliorer la situation et travailler encore plus étroitement avec nos collègues danois.
LE PRESIDENT - Je partage bien sûr totalement l'opinion de la Chancelière. D'abord, je voudrais dire combien le Premier ministre danois fait un excellent travail. Nous voulons un succès à Copenhague et nous avons fixé un certain nombre de lignes rouges : Copenhague doit prévoir des chiffres, des objectifs précis £ Copenhague doit intégrer des règles contraignantes. Nous n'accepterons pas - et nous sommes bien d'accord avec la Chancelière - de faire semblant que Copenhague soit un succès si ça ne l'est pas. Et nous sommes bien d'accord avec le Premier ministre RASMUSSEN que, pour que Copenhague soit un succès, il faut des objectifs précis et des règles contraignantes. Nous ne voulons pas d'un Sommet avec de mauvais compromis. L'Europe a fait beaucoup, nous sommes prêts à faire davantage, nous soutenons totalement nos amis danois mais il faut que cela bouge dans toutes les parties du monde.
Comme l'a dit Angela MERKEL, d'ici là nous allons développer une intense activité diplomatique. Nous verrons, la Chancelière et moi, en Allemagne et en France, le Président indonésien. Je vous l'annonce, je me rendrai au Sommet du Commonwealth à Trinidad, j'irai à Manaus aussi avec le Président LULA. Et nous avons convenu tous ensemble que c'était tous les chefs d'Etat et de gouvernement européens qui devront être au Sommet de Copenhague. Mais nous le disons, pour tous le 17 et le 18 £ il ne s'agit pas que l'on soit au tout début et puis que l'on égrène les présences. Ensemble, nous voulons cela.
Par ailleurs nous sommes très ambitieux sur les financements innovants, le Premier ministre danois travaille dessus. Nous voulons l'Organisation Mondiale de l'Environnement pour évaluer les objectifs des uns et des autres et pour mettre en place tout ce qui aura été décidé dans les accords de Copenhague. Et vraiment nous sommes décidés à pousser extrêmement fort pour que Copenhague soit un succès. C'est vraiment toute l'Europe qui est derrière le Premier ministre danois.
M. LARS LOEKKE RASMUSSEN - Nous avons donc essayé de voir où nous en sommes dans la progression pour la préparation du Sommet de Copenhague. Je crois que nous pouvons tout à fait arriver à un accord ambitieux avec des objectifs ambitieux. Nous avons donc l'idée d'avoir un seul accord et deux objectifs.
Le premier, ce serait d'avoir un accord contraignant qui couvre tous les éléments et cela implique, bien sûr, comme vient de le dire le Président Nicolas SARKOZY, des objectifs pour tous les pays industrialisés s'agissant des réductions des émissions. Et puis cela signifie aussi que nous devons être extrêmement concrets sur toutes les questions de financement, tous les mécanismes de financement en tout genre. Et puis aussi tout ce qui concerne la feuille de route de Bali.
Nous devons également donner des instructions pour poursuivre les négociations et arriver à un accord contraignant aussi rapidement que possible. C'est faisable, j'en suis persuadé et le succès à Copenhague ne sera un succès que si nous arrivons à faire en sorte de réaliser l'objectif qui est le nôtre d'une diminution de 2°C de la température.
Pour tous les responsables politiques dans le monde, pour tous les chefs d'Etat et de gouvernement, en particulier en Europe, cela joue un rôle prépondérant. Donc je voudrais exprimer ma gratitude à la Présidence suédoise, mais bien sûr tout particulièrement aussi ma gratitude à Nicolas SARKOZY et à Angela MERKEL car ce sont deux chefs d'Etat et de gouvernement qui ont un rôle particulièrement important. Je suis vraiment très heureux que les deux aient promis d'utiliser tout le talent diplomatique qui est le leur pour inciter les autres responsables politiques à s'engager derrière nous et derrière nos objectifs. Il faut que tout le monde soit là à Copenhague, participe à ce Sommet. Ce sera, je le rappelle, les 17 et le 18 décembre prochains. Et je dois dire que je suis vraiment très encouragé par les promesses faites par Angela MERKEL et Nicolas SARKOZY d'y assister.
Ce sont vraiment des engagements très clairs. Je crois que nous avons eu un dialogue très constructif, nous poursuivrons une coopération étroite ensemble dans les semaines à venir et je vous en remercie.
Merci.