6 octobre 2009 - Seul le prononcé fait foi
Conférence de presse conjointe de MM. Nicolas Sarkozy, Président de la République, et Noursoultan Nazarbaev, Président de la République du Kazakhstan, sur les relations entre la France et le Kazakhstan, à Astana le 6 octobre 2009.
M. LE PRESIDENT NAZARBAEV - Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs. Avant tout, je voudrais remercier M. le Président Nicolas SARKOZY d'avoir accepté l'invitation au Kazakhstan. Nous avons eu des discussions positives sur la coopération bilatérale et les grandes questions régionales et internationales.
La bonne entente qui a marqué les discussions est à l'image de l'amitié entre nos deux pays. La France a été l'un des premiers pays à reconnaître l'indépendance du Kazakhstan et à nous avoir donné des garanties de la sécurité.
Lors de notre première rencontre en 2007 à New York et dans le cadre de ma visite à Paris en juin 2008, nous avons signé un accord de partenariat stratégique. La France est devenue le premier pays avec lequel le Kazakhstan a signé un document d'une telle importance. C'est avec un grand plaisir que je note une approche dynamique et efficace de M. Nicolas SARKOZY au développement de la coopération bilatérale.
Au cours de ces cinq dernières années, le volume des échanges commerciaux a été multiplié par 10. Je me réjouis des résultats de nos discussions. On peut dire que les relations franco-kazakhs ont pris un nouvel élan. Plusieurs accords intergouvernementaux ont été signés. Il y en a 24. Le Forum franco-kazakhs des affaires va également se réunir tout à l'heure.
Nous avons signé un accord sur la participation française à la construction d'un oléoduc. Nous sommes aussi prêts à élargir notre coopération et développer des projets dans le pétrole et dans le gaz.
La compagnie AREVA va participer à un projet.
Je me félicite également de l'élargissement de notre coopération dans la sphère des hautes technologies.
Nous prévoyons de créer avec Thalès une entreprise de coopération ainsi qu'avec Sanofi-Aventis.
Tous ces exemples démontrent que même en période de crise, on peut trouver le moyen de développer la coopération.
Dans la sphère culturelle, nous avons aussi enregistré de grands succès. Il y a des échanges entre étudiants et professeurs d'après le programme Bolashak.
Il est évident que la France joue un rôle clé sur la scène internationale. Elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, membre fondateur de l'Union européenne, membre de l'OSCE, du G8 et du G20. C'est très important compte tenu de la Présidence du Kazakhstan en 2010.
Je suis très reconnaissant au Président SARKOZY d'avoir soutenu notre candidature pour la Présidence de l'OSCE.
Autre point important, le soutien de la France sur le partenariat stratégique entre l'Union européenne et le Kazakhstan.
Nous avons également discuté de problèmes internationaux, notamment notre aide au peuple afghan, parce que la France est présente dans ce pays.
Nous avons également les mêmes approches avec le Président Sarkozy en ce qui concerne l'architecture mondiale financière.
Nous avons aussi signé un communiqué dans lequel la France et le Kazakhstan sont prêts à développer leur partenariat stratégique.
Nous avons décidé de créer une commission commune Sarkozy-Nazarbaev, qui jouera un très grand rôle dans la cause du développement de la paix dans le monde.
Pour son engagement personnel dans le développement de l'amitié entre la France et le Kazakhstan, le Président Nicolas SARKOZY est décoré aujourd'hui de la distinction la plus haute de notre pays, l'ordre de l'Aigle d'or.
Parce qu'il est l'un des hommes politiques les plus reconnus en Europe, le Président SARKOZY est un interlocuteur très intéressant. La mise en commun de nos efforts, de notre expérience, de notre énergie servira au partenariat entre le Kazakhstan et la France.
Merci pour votre attention.
LE PRESIDENT - Mesdames et Messieurs, je suis très heureux d'être au côté du Président NAZARBAEV. Pour la France, le Kazakhstan est un partenaire absolument stratégique dans une région du monde qui a besoin de stabilité. Le Kazakhstan est un géant par sa superficie, cinq fois la France, le 9ème pays du monde par sa superficie. Le Kazakhstan est un pays qui a un potentiel immense, par la richesse de ses matières premières et par les qualités de sa population. Le Kazakhstan a connu depuis l'indépendance une croissance absolument fantastique. Le Kazakhstan est un pays stable où des minorités vivent en paix, ce n'est pas si fréquent dans la région.
C'est une région où nous avons à faire face à la crise iranienne, où nous avons à faire face à la situation en Afghanistan, où une multitude de conflits existe, le Haut-Karabakh, l'Ossétie, l'Abkhazie. C'est donc une région où le Kazakhstan peut jouer un rôle essentiel et le premier objet de ma visite est à dimension politique et diplomatique.
Je veux également dire qu'avec Bernard Kouchner, nous avons soutenu, dès l'origine, je veux dire dès 2007, la candidature du Kazakhstan à la tête de l'OSCE. C'est la première fois qu'un pays de l'ex Union soviétique assurera cette présidence. J'avais dis à New York, en juillet 2007, au Président Nazarbaev, combien il était important pour nous que le Kazakhstan réussisse sa candidature et cette présidence. Et naturellement, nous soutenons l'organisation d'une conférence de l'OSCE ici à Astana dans le courant de l'année 2010, ce sera la première fois que l'organisation se réunit depuis 1999, il n'est que temps, c'est une très bonne initiative. La France sera au côté du Kazakhstan.
La deuxième raison de mon voyage est bien sûr économique. Je remercie les ministres et les dirigeants des grandes entreprises qui font partie de notre délégation. Nous avons signé 24 accords, certains sont extrêmement importants, la vente de deux satellites, la vente de matériel de communication militaire sécurisée, l'exploitation d'un grand champ à dimension énergétique par Total, la vente de matériel ferroviaire par Alstom, la construction par les entreprises françaises d'un oléoduc qui créera beaucoup d'emplois ici et beaucoup d'emplois en France et qui, par ailleurs, assurera la sécurisation de notre approvisionnement énergétique. Des accords ont également été signés en matière de sécurité, en matière culturelle. Nous avons beaucoup à faire. C'est donc une nouvelle page qui s'écrit dans l'histoire des relations entre le Kazakhstan et la France. Et quand on voit Astana, il y a huit ans, ce n'est fait injure à personne que de dire qu'ici, c'était d'abord la steppe. Quand on voit cette capitale de 700 000 habitants créée à la suite de votre indépendance en 1991, on voit le potentiel d'énergie et de compétence de votre pays.
Monsieur le Président, c'est un partenariat que nous avons signé pour longtemps. La France fait le choix d'un certain nombre de pays pour construire avec ces pays des relations absolument privilégiées. Nous l'avons bien sûr en Europe depuis longtemps avec l'Allemagne. Nous avons un partenariat absolument privilégié en Amérique latine avec le Brésil. Je voudrais encore me réjouir du magnifique succès de Rio pour les Jeux Olympiques, même si les autres candidatures étaient bien sûr brillantes. Nous avons un partenariat essentiel avec l'Egypte. Nous travaillons main dans la main avec l'Inde. Dans cette région d'Asie centrale, nous souhaitons avoir un partenariat de la même qualité, de la même force avec le Kazakhstan.
Je suis venu dans la région, non pas pour faire une tournée régionale, mais pour venir ici, chez vous, Monsieur le Président, et pour vous accompagner tout au long de votre présidence à avancer sur tout les sujets qui seront de votre responsabilité.
J'en ajoute un dernier, ce sont les rapports avec la Russie qui sont une question absolument essentielle. La Russie est un partenaire, la Russie n'est pas un adversaire, c'est ce que nous disons avec Monsieur Kouchner et la diplomatie française, depuis bien longtemps. Et nous pouvons tous ensembles créer un espace de développement économique et de sécurité. C'est dire combien pour moi ce voyage était important. Si j'ai bien compris, je reviendrai en 2010 pour l'un des nombreux sommets internationaux qui se tiendront dans votre pays.
Et puis nous avons également décidé que la commission économique et politique entre le Kazakhstan et la France se réunirait chaque année sous notre présidence commune, une fois au Kazakhstan, une fois en France. Vous voyez la France n'avait pas l'habitude d'être extrêmement présent dans cette région du monde. Et nous avons décidé d'investir puissamment, politiquement, diplomatiquement, économiquement. Je crois que c'est ici que vont se passer des événements qui détermineront de la stabilité du monde du XXIème siècle.
QUESTION - Une question pour le Président NAZARBAEV, je crois que vos partisans demandent à faire de vous un Président à vie. Je voudrais savoir ce que vous pensez de cette initiative, ce que vous comptiez en faire. Et n'est-ce pas contradictoire avec votre présidence de l'OSCE ? Une question au Président SARKOZY, j'ai du mal à comprendre pourquoi la France a soutenu la présidence de l'OSCE par le Kazakhstan, alors que les observateurs de cette même OSCE ont jugé que les dernières élections ne remplissaient pas les critères démocratiques, notamment en raison de la faible capacité de l'opposition à se présenter, au fait que le Parlement ne contient que des membres d'un seul parti, celui du Président ?
M. LE PRESIDENT NAZARBAEV - Combien d'années le Président va travailler ? C'est à notre constitution de le décider. Comme vous le savez la Constitution a fait une exception pour le premier Président et le Président peut seulement faire 2 mandats. Nous avons écouté les critiques et nous les comprenons très bien. Nous sommes un pays jeune et nous avons notre histoire, nos traditions. Nous estimons que notre voie est particulière, elle appartient à nous de tracer notre chemin. Les représentants des ethnies qui forment le Kazakhstan et notre but principal, c'est de sauvegarder notre indépendance, d'améliorer la vie des gens et de nous approcher du monde civilisé et nous estimons toujours les valeurs comme la démocratie.
LE PRESIDENT - Je crois que quand on vient dans une région du monde, il faut le faire non pas avec ses a priori, il faut le faire en essayant de comprendre ce qui s'est passé. Et c'est toujours ce que j'essaie de faire. Le Kazakhstan n'existait pas, en tant que pays, avant 1991. Quand on regardait les cartes, il y avait une grande tâche rouge qui était l'URSS, c'était cela la situation. Il n'y avait pas que le Kazakhstan, l'Ouzbékistan est un très grand pays qui avait été dédié uniquement à la culture du coton. C'est Staline qui avait fait ce choix, et qui avait fait un autre choix d'ailleurs, qui était de déporter une partie de la population pour la remplacer.
Puis, il y a eu les évènements que vous connaissez, la fin de l'URSS et dans cette région du monde, l'Asie Centrale, des pays ont dû se construire à partir de rien, de sauver leur culture qui avait non pas été contestée mais qui avait été niée par un système absolument dictatorial.
Dans cette région du monde, on a déjà beaucoup de crises, beaucoup de difficultés. Un certain nombre de pays ont décidé d'exister comme nations, en refusant de se faire la guerre, en s'acceptant les uns les autres et en se tolérant. Par exemple, le Kazakhstan, -je suis tout à fait disposé à vous expliquer puisque vous m'avez dit que vous ne compreniez pas- qui y avait beaucoup d'armes nucléaires sur son territoire a décidé de renoncer à toutes formes d'armes nucléaires il y a quelques années. Vous pouvez penser que c'est un mauvais choix, moi je pense que c'est un bon choix. Comme j'aurais été heureux que d'autres pays de la région fassent ce choix là, qui est un choix de paix que l'on doit au Président. Si cela pouvait donner des idées à certains des voisins proches, vous voyez, rien que cela, c'est quelque chose qui compte. Je peux vous dire une autre chose, ici, c'est un pays où il y a une majorité de musulmans, où il y a une minorité religieuse très importante qui est respectée. Je doute que vous connaissiez beaucoup de pays où c'est le cas. Pour moi, c'est important.
C'est également un pays où les minorités ethniques sont respectées et considérées. Voudriez-vous que nous fassions le tour de la carte dans cette région ? Je serais intéressé de comparer des situations et de voir ce qu'il en est. Je pense, voyez-vous, que quand on décide de juger avec une telle autorité, il faut juger complètement, sinon on risque de perdre un poil de crédibilité. Je pense également que la meilleure façon de résoudre les problèmes car il y a des problèmes et j'en ai parlé avec le Président, ce n'est pas de venir en donneur de leçons, c'est de venir en ami pour essayer de trouver des solutions. J'ai parlé à plusieurs reprises de ces questions, de la démocratie, des droits de l'Homme, avec le Président, il y avait des témoins pour vous raconter tout cela. Le choix que j'ai fait de retenir, avec la diplomatie française, le Kazakhstan, c'est un choix de paix, parce que les dirigeants de ce pays m'ont dit leur profonde volonté d'appliquer les principes fondamentaux de l'OSCE. C'est cela le choix que j'ai fait. Comme toujours, j'assume mes choix, je ne suis pas quelqu'un qui se cache. Je ne cède pas sur nos intérêts économiques et sur nos valeurs, mais je sais également que vous n'aviez pas compris la démarche que j'avais faite sur la Syrie, démarche qui est unanimement suivie par le monde entier aujourd'hui, parce que c'est une démarche de paix.
Enfin si ici, il y a qui que ce soit qui peut penser que nous, en Europe, nous en Occident, on peut régler la crise la plus grave qui soit, avec les dirigeants iraniens, sans avoir l'appui et l'amitié de pays de la région, c'est que vraiment, nous n'avons pas la même connaissance et la même conscience de la crise iranienne et de sa gravité. Si ici, il y a quelqu'un qui pense que l'on peut apporter une solution à ce malheureux peuple afghan martyrisé par tant d'années de guerre sans entendre, sans écouter les pays de la région, c'est que nous n'avons pas la même perception de la crise. Voyez-vous, j'espère qu'après ma réponse vous comprendrez une chose, c'est qu'avant de juger définitivement, il faut prendre le temps d'étudier pragmatiquement.
M. LE PRESIDENT NAZARBAEV - La Présidence kazakhstanaise de l'OSCE, est très importante pour cette région. Nous voulons transmettre à la Communauté européenne notre reconnaissance pour son soutien parce que nous travaillons et nous vivons avec 140 confessions et les représentants des peuples, les fonctionnaires de l'OSCE, ils ne s'occupent que des problèmes sociaux, mais il y a aussi la sécurité, il y a des conflits militaires et j'espère qu'avec l'aide de la France, nous ferons tout notre possible pour que toutes ces régions se rapprochent et décident des problèmes généraux ensemble.
QUESTION - J'ai une question concernant les deux Présidents. Cela concerne la stratégie régionale, la France et le Kazakhstan se soutiennent. Quels sont vos projets en ce qui concerne la stabilité régionale ?
M. LE PRESIDENT NAZARBAEV - Nous avons parlé énormément de cette question, de la sécurité internationale, régionale mais aussi que ce soit la sécurité à l'intérieur du pays et autour du pays. Quand on parle de la sécurité en Asie centrale, nous ne pouvons pas oublier les problèmes en Afghanistan, en Iran, en Irak, nous ne pouvons pas oublier le conflit israélo-palestinien. Toutes ces questions sont liées directement à la sécurité dans la région et dans notre pays, surtout en ce qui concerne l'Iran et l'Afghanistan. Nous avons discuté très longuement avec le Président et donc il est très inquiet en ce qui concerne cette situation.
Le Président français m'a proposé de convoquer une conférence sur l'Afghanistan donc nous nous sommes mis d'accord sur le principe qu'il ne peut y avoir une solution militaire et qu'il faudrait donc créer des conditions pour que le peuple afghan ait la possibilité de vivre pacifiquement et de commencer à cultiver le riz et donc il faudra faire énormément de choses. Il n'y a pas d'infrastructure, pas d'école, il faut former des spécialistes, il faut aider à construire l'économie et donc nous avons parlé de tout ceci. Nous avons également parlé des problèmes en Iran et nous avons le même point de vue. Donc, ce n'est pas aujourd'hui que nous avons décidé qu'il fallait régler ces problèmes. Ce sont des questions dont nous nous occupons depuis longtemps, donc il faut le résoudre dans le cadre de l'OSCE, notamment.
LE PRESIDENT - Les têtes de chapitre pour travailler ensemble sont multiples. Nous avons une même analyse de la gravité de la situation en Iran, les dirigeants du Kazakhstan et nous. Et encore une fois, si seulement le Président Mahmoud AHMADINEJAD, pouvait faire le même choix de renoncer à l'arme nucléaire, celui qu'a fait le Kazakhstan, on en serait très heureux. C'est un sujet. L'afghanisation est un autre sujet et nous avons besoin du Kazakhstan.
Comment peut-on, avec la Russie, faire un espace de sécurité commun ? C'est une question essentielle. Le maintien des fonctionnaires de l'OSCE, notamment en Abkhazie et en Ossétie, c'est un autre sujet de discussion. Et puis si vous regardez la carte, vous voyez entre ces géants qui sont la Russie d'un côté, l'Iran de l'autre, la Turquie d'un troisième, la mer Caspienne qui est là, le Kazakhstan est le pays le plus grand. Donc il porte une responsabilité pour stabiliser la région. Un peu comme l'Allemagne et la France ont joué un rôle moteur dans la stabilisation de l'Europe. Parce que les initiatives économiques et politiques au service de la paix, c'est les plus grands pays qui doivent les prendre. Regardez : Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Arménie, Géorgie, il y a depuis les 20 dernières années de très nombreux pays qui sont arrivés sur la scène internationale. Il faut organiser leurs rapports. Pourquoi pas ne pas créer des conditions d'un espèce de marché commun dans la région. Le Kazakhstan est en paix, veut la paix et peut aider à la paix entre les pays de la région et à l'intérieur, dans la sous région, les conflits ethniques extrêmement violents. Depuis combien d'années dure le conflit du Haut Karabakh et le conflit ossète et abkhaze ?
Vraiment, nous pensons que le Kazakhstan a un rôle leader pour stabiliser cette sous région et pour nous aider à mieux la comprendre parce que l'on ne va pas, sinon, avoir là les ingrédients d'une confrontation entre l'Occident et l'Orient, ce serait une folie. Il faut bien que nous ayons des points d'accroche, des points d'entrée, des points de coopération, des points de stratégie, de discussion ou alors on va vers la confrontation et c'est cela qui est extrêmement important.
Il faut s'appuyer sur un pays, mieux comprendre une région et essayer de la stabiliser. C'est une région extrêmement difficile à l'histoire toute neuve. Je comprends que l'on puisse être troublé quand on arrive ici parce que nous, on vit dans des pays qui ont des siècles d'histoire. Il faut voir la rapidité avec laquelle ici on se redresse d'un destin qui a été terrible.
Evidemment on peut porter des jugements, on peut critiquer, il y a toujours matière à critiquer et moi-même, j'ai posé des questions, mais je pense qu'il y a matière à aider, à comprendre et à faire avancer. C'est le rôle de la France. Ce rôle est très important, comme on l'a vu avec le Liban et la Syrie, et très positif. Je le trouve beaucoup plus utile que de se mettre à juger de l'extérieur et à provoquer la rétractation d'une région qui a, au contraire, besoin de s'ouvrir.
Voilà ce que l'on essaie de faire, c'est en tout cas le pari de la diplomatie française au service de la paix, du dialogue entre les civilisations dans une région où on n'avait pas l'habitude d'être, qui était -il faut dire les choses comme elles sont- pour l'essentiel à dominante russophone par l'histoire, par l'économie, par la géographie. Et c'est tout à fait extraordinaire les progrès que nous avons pu faire en quelques mois grâce au Président NAZARBAEV. Les progrès qui auront des conséquences sur tous les domaines par la suite. Voilà, c'est un choix stratégique, au début un peu étonné et après on s'aperçoit pourquoi on l'a fait, les vraies raisons. C'est cela montrer le chemin, oser. Je vous remercie.
QUESTION - Je me permets de vous ramener en France avec un peu d'avance Monsieur le Président, sur la Poste.
LE PRESIDENT - Je ne vais pas commenter devant le Président la votation.