17 avril 2008 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, en hommage à M. Aimé Césaire, poète français, homme politique et co-fondateur du mouvement littéraire la négritude, à Paris le 17 avril 2008.

J'apprends avec une très grande tristesse le décès d'Aimé Césaire. J'imagine le chagrin immense de toute la population martiniquaise, antillaise et ultramarine qui perd, aujourd'hui, l'un de ses pères spirituels. Mais, en vérité, c'est toute la nation française qui est en deuil.
Je veux saluer la mémoire d'un grand poète qui a acquis sa notoriété par la qualité de son écriture. On retiendra de lui qu'il est l'initiateur, avec Léopold Senghor, du concept de la Négritude. Ce fut un grand humaniste dans lequel se sont reconnus tous ceux qui ont lutté pour l'émancipation des peuples au XXIe siècle.
Esprit libre et indépendant, il a incarné, sa vie durant, le combat pour la reconnaissance de son identité et la richesse de ses racines africaines. Par son appel universel au respect de la dignité humaine, à l'éveil et à la responsabilité, il restera un symbole d'espoir pour tous les peuples opprimés.
Je salue son engagement politique, sa longue carrière d'élu de la Martinique et de parlementaire de la Nation. Conscient des progrès que représentait la « départementalisation », il a su courageusement soutenir la loi de 1946 qui a mis fin aux colonies, sans pour autant rompre avec sa recherche identitaire qui constituait le coeur de sa vie.
Il restera pour nous tous l'une des figures les plus emblématiques de la classe politique de l'outre mer.
J'adresse, à l'ensemble de sa famille et à ses proches, mes condoléances les plus attristées et je tiens à lui rendre un hommage solennel au nom de la Nation et de tous les Français.