20 mai 2007 - Seul le prononcé fait foi
Message de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, adressé à M. Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes, sur le rôle de ce festival dans la promotion de la création cinématographique et sur la protection des droits d'auteur, le 20 mai 2007.
Monsieur Le Président du Festival de Cannes,
En 60 ans, vous -c'est-à-dire ce Festival que vous incarnez- avez fait naître des légendes. Vous avez révélé des chefs d'oeuvres, vous avez inventé des styles, renouvelé sans cesse la modernité. Vous avez refusé le formatage et l'académisme, donné un sens à une technique et fait de l'art avec une industrie.
Vous avez su provoquer des débats, imaginer des formes et des histoires, vous avez fait scandale aussi et les batailles disputées ici n'ont rien à envier à celle d'Hernani. Vous êtes la preuve vivante que le cinéma est une grande famille, pas seulement au sens qu'on lui donne habituellement, celle qui réunit les réalisateurs, les scénaristes, les producteurs, les techniciens, mais une famille universelle qui rapproche les femmes et les hommes du monde entier, une famille qui fait de chacun d'entre nous sur la planète l'intime d'un paysan chinois contraint de quitter son village, d'un enfant qui fait les 400 coups, d'un photographe de mode anglais, d'un taxi new yorkais ou d'un soldat indigène.
En relisant la liste des lauréats de ce festival qui est la mémoire, l'honneur et l'avenir du cinéma, je suis fier de notre pays qui incarne et défend l'exception culturelle, une exception qui a donné sa vitalité à la création contemporaine. La France doit défendre ce mécanisme formidable de soutien financier, qu'il ne faut surtout pas confondre avec un simple subventionnement. Il fait du box office un cercle vertueux, l'argent allant à la création dans un mouvement que nous espérons perpétuel.
Je sais aussi que Cannes ne serait pas cette vitrine enviée dans le monde entier si nous ne prenions pas garde à la défense des auteurs et de leurs droits. La révolution numérique est une opportunité magnifique dont le festival s'est saisi en ouvrant le premier ses salles à ce nouveau mode de diffusion. C'est également une façon de diffuser les oeuvres sur les nouveaux réseaux, internet, mobiles et de démocratiser ainsi l'accès à la culture. Mais c'est aussi une porte ouverte au piratage de masse. Je serai donc vigilant dans ce domaine, il faut que chacun prenne sa part dans la lutte pour la protection des droits. Vous pourrez compter sur moi.
Je vous suis reconnaissant de continuer à nous raconter le monde et les hommes. Et, pour reprendre deux jolis titres de deux grands films récents qui m'ont particulièrement touché, merci de nous donner le " goût des autres " et de nous rapprocher de " la vie des autres ".
En 60 ans, vous -c'est-à-dire ce Festival que vous incarnez- avez fait naître des légendes. Vous avez révélé des chefs d'oeuvres, vous avez inventé des styles, renouvelé sans cesse la modernité. Vous avez refusé le formatage et l'académisme, donné un sens à une technique et fait de l'art avec une industrie.
Vous avez su provoquer des débats, imaginer des formes et des histoires, vous avez fait scandale aussi et les batailles disputées ici n'ont rien à envier à celle d'Hernani. Vous êtes la preuve vivante que le cinéma est une grande famille, pas seulement au sens qu'on lui donne habituellement, celle qui réunit les réalisateurs, les scénaristes, les producteurs, les techniciens, mais une famille universelle qui rapproche les femmes et les hommes du monde entier, une famille qui fait de chacun d'entre nous sur la planète l'intime d'un paysan chinois contraint de quitter son village, d'un enfant qui fait les 400 coups, d'un photographe de mode anglais, d'un taxi new yorkais ou d'un soldat indigène.
En relisant la liste des lauréats de ce festival qui est la mémoire, l'honneur et l'avenir du cinéma, je suis fier de notre pays qui incarne et défend l'exception culturelle, une exception qui a donné sa vitalité à la création contemporaine. La France doit défendre ce mécanisme formidable de soutien financier, qu'il ne faut surtout pas confondre avec un simple subventionnement. Il fait du box office un cercle vertueux, l'argent allant à la création dans un mouvement que nous espérons perpétuel.
Je sais aussi que Cannes ne serait pas cette vitrine enviée dans le monde entier si nous ne prenions pas garde à la défense des auteurs et de leurs droits. La révolution numérique est une opportunité magnifique dont le festival s'est saisi en ouvrant le premier ses salles à ce nouveau mode de diffusion. C'est également une façon de diffuser les oeuvres sur les nouveaux réseaux, internet, mobiles et de démocratiser ainsi l'accès à la culture. Mais c'est aussi une porte ouverte au piratage de masse. Je serai donc vigilant dans ce domaine, il faut que chacun prenne sa part dans la lutte pour la protection des droits. Vous pourrez compter sur moi.
Je vous suis reconnaissant de continuer à nous raconter le monde et les hommes. Et, pour reprendre deux jolis titres de deux grands films récents qui m'ont particulièrement touché, merci de nous donner le " goût des autres " et de nous rapprocher de " la vie des autres ".