11 octobre 2004 - Seul le prononcé fait foi

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Message de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur la coopération entre la France et l'Algérie, notamment entre les collectivités locales des deux pays, le 11 octobre 2004.

Je suis heureux par l'intermédiaire de mon ami Bernard Stasi, de saluer chaleureusement M. Dahou Ould Kablia, ministre algérien chargé des Collectivités locales et sa délégation, ainsi que l'ensemble des élus algériens et français qui participent à ces deuxièmes rencontres franco-algériennes des maires et présidents de collectivités territoriales organisées par Cités Unies France.
L'accueil réservé aux collectivités locales françaises en novembre 1999, lors des premières rencontres en Algérie, est resté dans les mémoires et dans les coeurs de tous les participants. Ces rencontres avaient offert un vibrant témoignage de la force des liens qui nous unissent. Elles avaient illustré la volonté des Français et des Algériens d'avancer ensemble sur la voie d'un avenir partagé.
Beaucoup a été fait, depuis, pour répondre à ces attentes. La visite d'État du président Bouteflika en France en juin 2000, celles que j'ai moi-même effectuées en Algérie en mars 2003 et avril 2004, ont illustré les retrouvailles franco-algériennes et lancé une dynamique que je crois irréversible. La Déclaration d'Alger du 2 mars 2003 a jeté les bases d'un partenariat d'exception entre nos deux pays. L'Année de l'Algérie en France a fait découvrir à un public nombreux l'Algérie d'aujourd'hui, dans sa modernité, sa pluralité et son dynamisme culturel. Son très grand succès a permis de tisser de nouveaux liens entre nos sociétés civiles.
Depuis lors, les échanges entre nos deux pays se sont multipliés. Les contacts ministériels sont réguliers et débouchent sur des projets concrets de coopération. Plus généralement, les échanges économiques, humains, culturels, se développent fortement entre nos deux pays. La France poursuit le redéploiement de son réseau culturel et de coopération en Algérie. Un traité d'amitié est en préparation. Il consacrera ce partenariat d'exception que nous sommes en train de construire ensemble.
Un partenariat né d'une histoire commune, qui a connu des heures difficiles, mais qui nous a aussi légué cette "sorte d'attrait particulier et élémentaire" que, selon les mots du général de Gaulle, nos deux peuples éprouvent l'un pour l'autre. Nous devons assumer ce passé, dans toute sa complexité, dans ses conséquences humaines parfois douloureuses, pour pouvoir nous tourner résolument vers l'avenir, dans la confiance, la proximité et le respect de l'autre. Ces deux mouvements sont indissociables. Je sais que c'est là une conviction que nous partageons.
Ce partenariat doit nous permettre de tirer tous les bénéfices de notre complémentarité. Sortie des années noires, l'Algérie est aujourd'hui sur la voie des réformes et de la modernisation. C'est pourquoi nous réorientons nos actions de coopération pour soutenir et encourager cette dynamique et accélérer les mutations engagées. L'Algérie est naturellement pour nous un partenaire majeur, dont la voix est écoutée et respectée sur la scène internationale. Travaillons ensemble pour faire progresser la cause du développement, des Droits de l'Homme, de la diversité culturelle et de la paix.
Notre partenariat doit enfin contribuer à construire une communauté de destin entre les États de l'espace euro-méditerranéen. Nous devons jeter un pont supplémentaire entre les deux rives de la Méditerranée, entre l'Europe et le monde arabe. Le 10ème anniversaire du partenariat euro-méditerranéen doit nous permettre de travailler ensemble à la relance de cette grande ambition commune.
Dans ce rapprochement entre nos deux pays et nos deux peuples, le rôle de la coopération décentralisée est essentiel. Dans bien des domaines, comme ceux de l'eau ou de la santé, les collectivités sont l'échelon de la coopération la plus efficace. Mais c'est aussi à travers la coopération décentralisée que se forgent, jour après jour des solidarités concrètes, la compréhension de l'autre, et que se renforce la démocratie locale.
C'est pourquoi je forme les voeux les plus chaleureux pour le succès de ces deuxièmes rencontres franco-algériennes des maires et présidents de collectivités territoriales.