31 janvier 1996 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur les relations franco-américaines, l'amélioration des investissements croisés et sur la défense de la langue française, Washington le 31 janvier 1996.
Ma visite s'inscrit dans le cadre des relations de confiance et d'amitié qui, depuis toujours, unissent nos deux pays. Des relations anciennes, solides, étroites, qui ont vocation à se resserrer encore, et c'est le sens de ma présence.
- La qualité aujourd'hui de nos relations politiques s'inscrit dans une longue tradition de partenariat entre la France et les Etats-Unis. Les Américains savent pouvoir compter sur nous et nous sur eux, même s'ils nous perçoivent parfois comme un allié difficile.
- Non, nous ne sommes pas un allié difficile. Nous sommes un allié sûr et solide. Nous l'avons montré dans les moments critiques, en étant présents à leurs côtés. Mais nous sommes, c'est vrai, un allié exigeant, comme il y a des amis exigeants. Nous avons nos points de vues et nous ne manquons de les faires valoir. Nous avons nos idées et nous cherchons à les faire progresser. Nous avons nos intérêts et nous les défendons.
- Mais sur l'essentiel, nous sommes d'accord. La France et les Etats-Unis ont, tous deux, vocation à faire entendre leur voix sur la scène internationale. En vertu d'une Histoire souvent partagée, de notre vision du monde, de nos responsabilités - au G7, au Conseil de Sécurité, à l'OTAN - nous devons nous concerter toujours plus étroitement.
- Nous sommes ensemble en Bosnie. Nous le sommes au Moyen-Orient.
- C'est ensemble, que nous devons réfléchir au monde incertain de l'après-guerre froide et agir pour le désarmement et la non-prolifération nucléaire.
- Enfin, Américains et Français doivent assumer ensemble les responsabilités qui leur incombent en matière économique. Et celle du développement n'est pas la moindre. J'en ai fait l'un des points essentiels qui sera abordé par le G7 lors de son prochain sommet à Lyon, en juin.\
Mes chers compatriotes,
- Si l'entreprise France a connu ici d'indéniables succès, c'est d'abord à vous qu'elle le doit. C'est à vous que nous devons l'amélioration du solde de nos échanges bilatéraux. C'est à vous que nous devons la part toujours plus importante prise par les produits de haute technologie et à forte valeur ajoutée, dans ces échanges.
- C'est à vous que nous devons la forte croissance et l'équilibre des investissements croisés franco-américains. Les Etats-Unis sont désormais le premier investisseur direct étranger en France. Plus de 1000 sociétés américaines sont installées dans notre pays où elles emploient 400000 personnes. Ce n'est pas rien.
- En retour, les Etats-Unis sont le pays où les entreprises françaises investissent le plus. Un millier de sociétés françaises, très diverses par leur taille et par leurs activités, employant 400000 travailleurs américains, sont ainsi réparties sur l'ensemble du territoire. Par la qualité de leurs produits, par la compétence de leurs dirigeants, dont certains sont ici ce soir, nos entreprises ont réussi à pénétrer le difficile marché américain.
- Mais nous pouvons faire mieux. L'Entreprise France doit s'engager et se battre davantage, pour conquérir de nouvelles positions. La présence, à mes côtés, ce soir, d'hommes d'affaires français, dont M. Jean Gandois, Président du CNPF, témoigne de cette volonté française d'organiser une synergie de tous les acteurs du développement économique de notre pays.\
Mes chers compatriotes,
- C'est la même volonté de conquête qui doit nous animer quand il s'agit de défendre notre culture et notre langue. La France est connue ici pour ses impressionnistes. Elle y est appréciée pour son cinéma. Mais il reste beaucoup à faire pour que notre culture passe du succès d'estime au succès populaire.
- Notre cutlure, c'est aussi notre langue, c'est plus de programmes en langue française sur les radios et les télévisions. C'est une pratique plus étendue du français au sein des grandes organisations internationales présentes à Washington. Pour cela, je sais pouvoir compter sur nos 450 compatriotes, fonctionnaires internationaux du FMI et de la Banque Mondiale. Notre présence et notre vitalité culturelles aux Etats-Unis, c'est enfin, dans les domaines universitaire, scientifique et technique, une politique ambitieuse d'échanges entre étudiants et chercheurs de nos deux pays.\
Enfin, mes chers compatriotes, vous attendez, je le sais, que je vous parle de la France.
- La France poursuit sa modernisation. Elle reste, plus que d'autres en Europe, confrontée à un chômage élevé qui nourrit l'exclusion. C'est pourquoi notre priorité, c'est la lutte contre le chômage. C'est la création d'emplois. Pour cela, il nous faut libérer nos forces vives, remettre en ordre nos finances publiques et engager des réformes de structure trop longtemps retardées. C'est le choix que nous avons fait.
- Ce choix est aussi celui de la solidarité. C'est vrai, l'équilibre est plus difficile à trouver aujourd'hui, entre la nécessaire compétitivité de nos entreprises et le renforcement de notre cohésion sociale. C'est à cet équilibre que concourrent les réformes mises en oeuvre par le gouvernement. Il a toute ma confiance.
- Voilà mes chers compatriotes ce que je voulais vous dire ce soir. Merci pour tout ce que vous faites ici, pour la France, pour son image, pour son rayonnement, pour le succès de son industrie et de sa recherche.
- Vive la République,
- Vive la France.\
- La qualité aujourd'hui de nos relations politiques s'inscrit dans une longue tradition de partenariat entre la France et les Etats-Unis. Les Américains savent pouvoir compter sur nous et nous sur eux, même s'ils nous perçoivent parfois comme un allié difficile.
- Non, nous ne sommes pas un allié difficile. Nous sommes un allié sûr et solide. Nous l'avons montré dans les moments critiques, en étant présents à leurs côtés. Mais nous sommes, c'est vrai, un allié exigeant, comme il y a des amis exigeants. Nous avons nos points de vues et nous ne manquons de les faires valoir. Nous avons nos idées et nous cherchons à les faire progresser. Nous avons nos intérêts et nous les défendons.
- Mais sur l'essentiel, nous sommes d'accord. La France et les Etats-Unis ont, tous deux, vocation à faire entendre leur voix sur la scène internationale. En vertu d'une Histoire souvent partagée, de notre vision du monde, de nos responsabilités - au G7, au Conseil de Sécurité, à l'OTAN - nous devons nous concerter toujours plus étroitement.
- Nous sommes ensemble en Bosnie. Nous le sommes au Moyen-Orient.
- C'est ensemble, que nous devons réfléchir au monde incertain de l'après-guerre froide et agir pour le désarmement et la non-prolifération nucléaire.
- Enfin, Américains et Français doivent assumer ensemble les responsabilités qui leur incombent en matière économique. Et celle du développement n'est pas la moindre. J'en ai fait l'un des points essentiels qui sera abordé par le G7 lors de son prochain sommet à Lyon, en juin.\
Mes chers compatriotes,
- Si l'entreprise France a connu ici d'indéniables succès, c'est d'abord à vous qu'elle le doit. C'est à vous que nous devons l'amélioration du solde de nos échanges bilatéraux. C'est à vous que nous devons la part toujours plus importante prise par les produits de haute technologie et à forte valeur ajoutée, dans ces échanges.
- C'est à vous que nous devons la forte croissance et l'équilibre des investissements croisés franco-américains. Les Etats-Unis sont désormais le premier investisseur direct étranger en France. Plus de 1000 sociétés américaines sont installées dans notre pays où elles emploient 400000 personnes. Ce n'est pas rien.
- En retour, les Etats-Unis sont le pays où les entreprises françaises investissent le plus. Un millier de sociétés françaises, très diverses par leur taille et par leurs activités, employant 400000 travailleurs américains, sont ainsi réparties sur l'ensemble du territoire. Par la qualité de leurs produits, par la compétence de leurs dirigeants, dont certains sont ici ce soir, nos entreprises ont réussi à pénétrer le difficile marché américain.
- Mais nous pouvons faire mieux. L'Entreprise France doit s'engager et se battre davantage, pour conquérir de nouvelles positions. La présence, à mes côtés, ce soir, d'hommes d'affaires français, dont M. Jean Gandois, Président du CNPF, témoigne de cette volonté française d'organiser une synergie de tous les acteurs du développement économique de notre pays.\
Mes chers compatriotes,
- C'est la même volonté de conquête qui doit nous animer quand il s'agit de défendre notre culture et notre langue. La France est connue ici pour ses impressionnistes. Elle y est appréciée pour son cinéma. Mais il reste beaucoup à faire pour que notre culture passe du succès d'estime au succès populaire.
- Notre cutlure, c'est aussi notre langue, c'est plus de programmes en langue française sur les radios et les télévisions. C'est une pratique plus étendue du français au sein des grandes organisations internationales présentes à Washington. Pour cela, je sais pouvoir compter sur nos 450 compatriotes, fonctionnaires internationaux du FMI et de la Banque Mondiale. Notre présence et notre vitalité culturelles aux Etats-Unis, c'est enfin, dans les domaines universitaire, scientifique et technique, une politique ambitieuse d'échanges entre étudiants et chercheurs de nos deux pays.\
Enfin, mes chers compatriotes, vous attendez, je le sais, que je vous parle de la France.
- La France poursuit sa modernisation. Elle reste, plus que d'autres en Europe, confrontée à un chômage élevé qui nourrit l'exclusion. C'est pourquoi notre priorité, c'est la lutte contre le chômage. C'est la création d'emplois. Pour cela, il nous faut libérer nos forces vives, remettre en ordre nos finances publiques et engager des réformes de structure trop longtemps retardées. C'est le choix que nous avons fait.
- Ce choix est aussi celui de la solidarité. C'est vrai, l'équilibre est plus difficile à trouver aujourd'hui, entre la nécessaire compétitivité de nos entreprises et le renforcement de notre cohésion sociale. C'est à cet équilibre que concourrent les réformes mises en oeuvre par le gouvernement. Il a toute ma confiance.
- Voilà mes chers compatriotes ce que je voulais vous dire ce soir. Merci pour tout ce que vous faites ici, pour la France, pour son image, pour son rayonnement, pour le succès de son industrie et de sa recherche.
- Vive la République,
- Vive la France.\