3 janvier 1996 - Seul le prononcé fait foi
Déclaration de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur les essais nucléaires et la réforme de l'armée, en réponse aux voeux des armées le 3 janvier 1996.
Mon Général, je vous remercie pour vos voeux à l'occasion de cette nouvelle année. Et je voudrais, à mon tour, vous adresser les miens, très sincères, très chaleureux au-delà de la convention qui veut qu'un moment soit en début d'année consacré à cette tradition. Je voudrais dire que ces voeux pour vous même, pour vos familles, pour l'ensemble de celles et de ceux civils et militaires qui sont placés sous vos ordres, sont des voeux très sincères, empreints à la fois de reconnaissance, de respect et d'amitié, si vous me permettez de le dire.
- J'ai d'abord une pensée émue pour nos soldats qui ont fait le sacrifice de leur vie et pour ceux qui souffrent de blessures reçues au service de la paix, là où nos forces ont été engagées l'année dernière et les années précédentes.
- Je pense aussi à tous ceux qui, en ces périodes de fêtes, - de fêtes familiales, la plupart du temps -, ont assuré la permanence de nos forces, en France comme à l'étranger, sur le terrain, sur et sous les mers, et là où une paix toujours fragile s'installe notamment en ex-Yougoslavie.
- Cette année 1995, vous l'avez rappelé Mon Général, a été dense d'événements pour nos forces armées, et je retiendrai après vous, si vous le voulez bien, pour vous donner mon sentiment, très rapidement, trois domaines :
- le premier concerne, naturellement, l'ex-Yougoslavie, où notre position a été restaurée et où nos forces sont sorties de l'impasse dans laquelle elles étaient engagées £
- grâce au travail remarquable, - je voudrais le souligner particulièrement et j'en tirerai toutes les conséquences -, effectué par le personnel du Commissariat à l'énergie atomique et celui de la défense, dans des conditions difficiles, surtout au début, grâce à ce travail très remarquable, cette dernière campagne se déroule dans des conditions optimales de sécurité, d'efficacité et de transparence. Nous pourrons ainsi achever nos expérimentations, semble-t-il, à la mi-février. Et j'exprime et j'aurai l'occasion d'exprimer fortement mon estime et ma gratitude à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué aux succès de ces derniers essais, ici ou sur les sites. Ainsi, la France sera en mesure d'apporter son soutien, sans réserve, à la conclusion rapide du Traité portant interdiction des essais nucléaires, et ceci sur la base de "l'option zéro" qu'elle a été la première à proposer.\
Enfin 1995 aura été marquée par le lancement d'une réflexion d'ensemble sur le dossier de la défense. En prenant mes fonctions, j'ai pu constater combien l'organisation, les structures et les équipements des armées devaient comme il est naturel, et comme cela doit être fait en permanence, faire l'objet d'un réexamen pour tenir compte de l'évolution du monde. Notre environnement a changé. Il impose une répartition plus cohérente des moyens affectés aux différentes fonctions opérationnelles.
- C'est la mission que j'ai confiée au ministre de la défense avec l'assistance du comité stratégique. Les premières analyses m'ont été présentées, vous l'avez là aussi évoqué et d'ores et déjà, - je tiens à souligner la qualité du travail effectué -, j'ai pu observer qu'on avait réussi à écarter, ce qui n'est pas toujours facile, un certain nombre de routine et de conservatisme pour essayer, d'imaginer, de prévoir, d'avoir une vision de l'avenir.
- La réflexion engagée doit évidemment s'étendre à notre industrie de défense. Nous disposons d'un outil industriel exceptionnel qui a largement contribué à l'indépendance et à la sécurité de notre nation. La qualité de ses hommes, celle de ses technologies constitue un atout important pour notre pays.
- Pour autant, nos entreprises doivent et devront s'adapter à un univers concurrentiel. Elles doivent privilégier la dimension européenne. Elles doivent rechercher des alliances et s'engager dans les diversifications nécessaires.
- Et un effort considérable de communication sera nécessaire pour accompagner ces évolutions.
- Dans ces trois domaines, j'ai vu l'ardeur et l'ouverture d'esprit des femmes et des hommes qui oeuvrent au sein du ministère de la défense. 1996, nous permettra de commencer, je le pense, à récolter les fruits des efforts engagés.
- J'ai l'ambition de conduire, durant ce septennat, d'importantes réformes de structures. C'est une oeuvre de longue haleine destinée à préparer notre pays, en matière de défense, aux échéances du prochain millénaire. Ces réformes seront opérées de façon progressive, pragmatique et concertée. Elles permettront à notre appareil de défense de faire face au nouvel environnement international et de mieux maîtriser les évolutions. Elles seront présentées par le gouvernement au Parlement qui débattra des orientations retenues. Une loi de programmation militaire concrétisera les principes d'une organisation rénovée et adaptée de notre outil de défense.
- Cet effort de rénovation n'ira pas sans remise en cause d'habitudes et de modes de pensée. Il sera difficile et exigeant. J'attends de vous, chefs militaires et responsables de la défense, un engagement sans faille pour obtenir l'adhésion de tous aux décisions qui seront prises.\
- J'ai d'abord une pensée émue pour nos soldats qui ont fait le sacrifice de leur vie et pour ceux qui souffrent de blessures reçues au service de la paix, là où nos forces ont été engagées l'année dernière et les années précédentes.
- Je pense aussi à tous ceux qui, en ces périodes de fêtes, - de fêtes familiales, la plupart du temps -, ont assuré la permanence de nos forces, en France comme à l'étranger, sur le terrain, sur et sous les mers, et là où une paix toujours fragile s'installe notamment en ex-Yougoslavie.
- Cette année 1995, vous l'avez rappelé Mon Général, a été dense d'événements pour nos forces armées, et je retiendrai après vous, si vous le voulez bien, pour vous donner mon sentiment, très rapidement, trois domaines :
- le premier concerne, naturellement, l'ex-Yougoslavie, où notre position a été restaurée et où nos forces sont sorties de l'impasse dans laquelle elles étaient engagées £
- grâce au travail remarquable, - je voudrais le souligner particulièrement et j'en tirerai toutes les conséquences -, effectué par le personnel du Commissariat à l'énergie atomique et celui de la défense, dans des conditions difficiles, surtout au début, grâce à ce travail très remarquable, cette dernière campagne se déroule dans des conditions optimales de sécurité, d'efficacité et de transparence. Nous pourrons ainsi achever nos expérimentations, semble-t-il, à la mi-février. Et j'exprime et j'aurai l'occasion d'exprimer fortement mon estime et ma gratitude à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué aux succès de ces derniers essais, ici ou sur les sites. Ainsi, la France sera en mesure d'apporter son soutien, sans réserve, à la conclusion rapide du Traité portant interdiction des essais nucléaires, et ceci sur la base de "l'option zéro" qu'elle a été la première à proposer.\
Enfin 1995 aura été marquée par le lancement d'une réflexion d'ensemble sur le dossier de la défense. En prenant mes fonctions, j'ai pu constater combien l'organisation, les structures et les équipements des armées devaient comme il est naturel, et comme cela doit être fait en permanence, faire l'objet d'un réexamen pour tenir compte de l'évolution du monde. Notre environnement a changé. Il impose une répartition plus cohérente des moyens affectés aux différentes fonctions opérationnelles.
- C'est la mission que j'ai confiée au ministre de la défense avec l'assistance du comité stratégique. Les premières analyses m'ont été présentées, vous l'avez là aussi évoqué et d'ores et déjà, - je tiens à souligner la qualité du travail effectué -, j'ai pu observer qu'on avait réussi à écarter, ce qui n'est pas toujours facile, un certain nombre de routine et de conservatisme pour essayer, d'imaginer, de prévoir, d'avoir une vision de l'avenir.
- La réflexion engagée doit évidemment s'étendre à notre industrie de défense. Nous disposons d'un outil industriel exceptionnel qui a largement contribué à l'indépendance et à la sécurité de notre nation. La qualité de ses hommes, celle de ses technologies constitue un atout important pour notre pays.
- Pour autant, nos entreprises doivent et devront s'adapter à un univers concurrentiel. Elles doivent privilégier la dimension européenne. Elles doivent rechercher des alliances et s'engager dans les diversifications nécessaires.
- Et un effort considérable de communication sera nécessaire pour accompagner ces évolutions.
- Dans ces trois domaines, j'ai vu l'ardeur et l'ouverture d'esprit des femmes et des hommes qui oeuvrent au sein du ministère de la défense. 1996, nous permettra de commencer, je le pense, à récolter les fruits des efforts engagés.
- J'ai l'ambition de conduire, durant ce septennat, d'importantes réformes de structures. C'est une oeuvre de longue haleine destinée à préparer notre pays, en matière de défense, aux échéances du prochain millénaire. Ces réformes seront opérées de façon progressive, pragmatique et concertée. Elles permettront à notre appareil de défense de faire face au nouvel environnement international et de mieux maîtriser les évolutions. Elles seront présentées par le gouvernement au Parlement qui débattra des orientations retenues. Une loi de programmation militaire concrétisera les principes d'une organisation rénovée et adaptée de notre outil de défense.
- Cet effort de rénovation n'ira pas sans remise en cause d'habitudes et de modes de pensée. Il sera difficile et exigeant. J'attends de vous, chefs militaires et responsables de la défense, un engagement sans faille pour obtenir l'adhésion de tous aux décisions qui seront prises.\