28 mars 1995 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion du concert de la Légion d'Honneur, à Saint-Denis le 28 mars 1995.

Je vous remercie de vos paroles d'accueil. J'ai été heureux que vous vouliez bien rappeler le souci constant de développer les maisons d'éducation de la légion d'Honneur et autour de l'éducation elle-même, d'améliorer les locaux, de leur donner toute la splendeur qu'ils méritent, sans oublier naturellement le confort de ceux qui y vivent. Je crois que vous avez continué là l'oeuvre de vos prédécesseurs et je tiens à vous en remercier, car c'est pour moi un souci qui ne m'a jamais quitté, que de permettre à ces maisons de connaître le développement qu'elles méritent. Elles le méritent à plusieurs titres. D'abord par la tradition et l'histoire £ ensuite, puisque vous nous conviez aujourd'hui à une journée musicale, me tournant vers celles qui ont fait valoir leurs qualités de chant ou d'exécution de divers instruments, je constate que vous avez atteint un degré de qualité auquel je suis très sensible. Depuis quatorze ans, j'ai participé à ces concerts annuels et je garde à chaque fois le meilleur souvenir de ce qui s'y est déroulé £ d'ailleurs j'y reviens. Ce ne sera pas le cas l'an prochain, mais pour d'autres raisons.
- Je voudrais aussi m'adresser à l'ensemble des élèves, non seulement à celles qu'il me faut particulièrement distinguer, puisqu'elles ont contribué au succès de cet après-midi, mais aussi à l'ensemble de celles qui travaillent et qui, si j'en crois les statistiques, réussissent. Elles réussissent fort bien, ce qui montre la valeur de l'enseignement et les qualités de celles qui enseignent, ce qui ne m'étonne pas, les connaissant quelquefois depuis longtemps et sachant quelles équipes sont réunies autour de Mme et M. l'Intendant et de vous, mesdames et messieurs. Vous êtes venus comme moi témoigner pour les maisons d'éducation de la légion d'Honneur.
- On pourrait croire cette institution poussiéreuse. Je n'y connaissais pas grand-chose avant 1981, et j'ai appris à connaître les unes, les autres, les enseignants autour de maître Lavaille, toute l'équipe qui avec vous, mesdames, ne manque jamais l'occasion de nous marquer à quel point vous aimez la musique et de quelle façon vous la servez. Et la servant pour cette maison d'éducation, vous faites beaucoup plus, vous contribuez à la connaissance et au savoir d'un art majeur, qu'il est très important de répandre dans les jeunes générations.
- Je n'ajouterai pas grand-chose. Que dirai-je ? Sinon que parmi les étapes des événements qu'il m'a fallu parcourir, ce rendez-vous rituel de Saint-Denis ou de Saint-Germain n'a jamais été pour moi une charge et a toujours représenté un moment de repos moral et, je crois pouvoir le dire, d'étonnement et de satisfaction devant ce que vous étiez vous, mesdames et messieurs, capables de réussir.
- Mesdames et messieurs, réunissez-vous l'an prochain dans l'espoir de ce qui sera accompli, restez proches de ces jeunes filles, montrez-leur qu'après les années d'école et d'enseignement supérieur il y aura les responsabilités de la vie, vous les y aurez bien préparées et pour cela aussi je vous remercie.\