15 février 1995 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de la remise de décorations aux membres du GIGN, aux membres de l'équipage d'Air France et aux personnels de l'ambassade de France à Alger pour leur intervention dans la libération des otages de l'avion Airbus, Paris le 15 février 1995.

Mesdames et Messieurs,
- Je ne redirai pas ce qui a été, plusieurs fois, exposé aux Français lors de l'événement qui nous réunit aujourd'hui.
- Tout au plus, je soulignerai qu'il s'agit là d'un fait qui s'inscrira dans la mémoire historique. C'est comme ça : beaucoup d'autres actions ont été menées par vous £ mais celle-ci rassemblait tous les éléments : le courage, la décision, la détermination, l'harmonie entre les autorités civiles et militaires, l'efficacité.
- C'est donc un bel exemple de ce que peut accomplir l'armée française - j'en viendrai dans un instant aux membres de l'équipage - lorqu'elle sait utiliser les corps d'élite qu'elle forme à cet effet.
- Je tiens donc à féliciter, une nouvelle fois, ceux qui ont pris tous les risques - et le risque majeur, celui de perdre leur vie - dans une action essentiellement périlleuse et qui s'est terminée à leur propre gloire, mais aussi, il faut le dire, à l'honneur de la France.
- J'ai dit que le parlerai des membres de l'équipage, car telle est la loi difficile de ce métier : on est là pour le compte d'une compagnie, en l'occurence Air France, et tout peut arriver.
- Il faut avoir l'esprit préparé à affronter cet événement inattendu. Je crois même savoir que quelques membres de l'équipage étaient tout juste recruté. Tous ont eu à faire face à cet événement majeur dans lequel leur vie est en péril. Doit alors passer en premier l'accomplissement du service et la solidarité humaine. Il faut dépasser ses propres forces morales et psychologiques, les dépasser, pour pouvoir transmettre ce que l'on ressent à ces dizaines et dizaines de personnes qui se trouvent prises dans ce terrible piège.
- Je n'ai donc que des remerciements à adresser aujourd'hui.
- Comme vous le voyez, j'ai autour de moi M. le Premier ministre et d'importants membres du gouvernement. C'est véritablement une action nationale que nous entendons célébrer avec vous, mesdames et messieurs, danc ce Palais de l'Elysée qui est le Palais de la République.
- Vous avez choisi les uns et les autres des métiers difficiles qui exigent le renoncement, l'abnégation, l'oubli de soi. Ce sont de grandes vertus et vous savez les mettre en application, on l'a vu.
- Certains d'entre vous ont été atteints dans leur corps, grièvement ou gravement, mais tous ont pris ce risque.
- Je vais donc maintenant vous remettre les distinctions qui vous ont été accordées par le gouvernement de la République et je tiens, encore une fois, à vous dire qu'il est bon, au cours d'une vie d'avoir pu servir d'exemple.\