18 octobre 1993 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur l'histoire de la découverte du Yémen par les Occidentaux, sur l'accession du Yemen à la réunification et la démocratie et sur les relations franco-yéménites, Sanaa le 13 octobre 1993.
Monsieur le Président, monsieur le vice-président, messieurs les ministres, messieurs,
- C'est un grand plaisir pour moi, et pour mes compagnons de voyage que d'être ici au Yémen parmi vous. Pour ce qui me concerne, je vous rappelle, Monsieur le Président, que c'est la troisième fois que nous nous rencontrons. Vous avez bien voulu le noter tout à l'heure. Et cette fois-ci c'est chez vous, sur cette terre doublement célèbre, par son exceptionnelle beauté et par son histoire bimillénaire. Ma présence, ici ce soir, au nom de mon pays, se veut avant tout un hommage rendu à votre pays à la vitalité de son peuple, aux choix sages et courageux de ses dirigeants en faveur de l'unité et de la démocratie.
- Les Français, vous le savez sans doute, aiment l'histoire, ils sont fiers d'être l'une des plus vieilles nations d'Europe, riche de ses traditions, de son passé, de sa culture. Comment, dès lors, pourrions-nous n'être pas fascinés par le Yémen.
- Le Yémen, ce pays dont la trace apparaît dès l'aube de l'histoire humaine, et dont les royaumes autrefois ont fait rêver les imaginations de l'Occident.
- Ce pays où le monde arabe a pris naissance et où dès le vivant du prophète l'Islam s'est enraciné. En quelque sorte, vous êtes l'un des pays des origines, et venir au Yémen c'est remonter aux sources de notre mémoire humaine.
- Ce voyage aux sources, à vrai dire, est resté longtemps le privilège de quelques uns, de quelques hommes plus aventureux et hardis que leurs contemporains.
- Il faudra attendre le XVIIIè siècle pour que des voyageurs et des marins français abordent vos rivages et pour que les premiers témoignages directs fassent sortir votre pays de la légende.
- C'est le cas de Jean de La Roque qui en 1916 a publié son ouvrage "Voyage de l'Arabie heureuse par l'Océan Oriental et le détroit de la Mer Rouge". Vient ensuite, le temps des archéologues et des épigraphistes attachés à retracer votre histoire puis celui des écrivains, des scientifiques, des médecins, attentifs à votre réalité culturelle et sociale.
- Et peu à peu le Yémen s'est laissé connaître, acceptant que se dissipe, l'aura de mystères qui l'avait entouré et protégé pendant des siècles.
- Mais ce que les Français ont découvert au fil du temps n'est pas inférieur à ce qu'ils avaient pu imaginer. Ils connaissent maintenant la splendeur de vos paysages, la beauté de vos villes et de vos villages, la richesse et la complexité de vos traditions et de votre culture, enfin, ce n'est pas le moindre, ils ont découvert les qualités de votre peuple dont la forte identité a été modelée tout au long des âges par les rudes disciplines de la montagne et du désert.
- Voilà pour l'histoire accomplie. Reste l'histoire à faire et que vous avez entreprise, que le Yémen accepte, sous la direction avisée de ses représentants, de ses chefs, à quoi il s'est attelé, je le répète : l'unité et la démocratie.\
L'unité d'abord, elle constitue à nos yeux un facteur très important d'équilibre, de sécurité et de développement pour toute la région.
- Je forme le voeu pour que ce processus d'unification, qui témoigne d'un grand esprit de maturité politique£ soit parachevé et nous l'encourageons, bien entendu, pour qu'il s'accomplisse dans la sérénité et à la satisfaction de tous.
- La démocratie ensuite, le Yémen a voulu entrer dans le cercle des nations démocratiques. C'est, je le crois la voie sinon la plus facile, du moins la plus sûre pour affronter le monde moderne et pour y prendre durablement la place que vous revient.
- La France en tant qu'amie du Yémen s'est beaucoup réjouie du bon déroulement de vos récentes élections législatives et par ma voix elle vous encourage si besoin est à persévérer dans ce chemin.
- Nous avons, monsieur le Président, messieurs, beaucoup à faire ensemble. S'agissant de nos relations culturelles, économiques, techniques, la France entend les poursuivre et même les développer.
- Dans cet esprit, je puis vous confirmer le maintien en 1993 de notre effort financier à votre égard.
- Sur le plan diplomatique, je constate avec plaisir que nos vues respectives, inspirées par l'esprit de conciliation et de désir de paix se rencontrent le plus souvent qu'il s'agisse des problèmes de la corne de l'Afrique, ou encore de la Palestine, bref de l'ensemble des problèmes multiples et compliqués qui se posent dans votre région.
- Un mot seulement, à propos des accords récents qui ont réuni Israël et les Palestiniens par la voix de l'OLP. Nous savons le rôle modérateur que vous avez joué dans cette affaire et vous êtes parfaitement capables, vous désirez continuer de les jouer. Eh bien nous apprécions cet effort et cette attitude. De notre côté, notre volonté est ferme d'aider politiquement, diplomatiquement, économiquement à la mise en oeuvre de l'accord récent et à ceux qui suivront, je l'espère.
- Nous avons encore beaucoup à nous dire demain et nous utiliserons tous les moments qui nous seront donnés pour cela, afin d'approfondir notre relation.
- Monsieur le Président, je forme des voeux pour l'amitié entre le Yémen et la France. Des voeux à votre intention personnelle, comme à celle des hautes personnalités ici présentes, ainsi que pour le bonheur et la prospérité du peuple yéménite.\
- C'est un grand plaisir pour moi, et pour mes compagnons de voyage que d'être ici au Yémen parmi vous. Pour ce qui me concerne, je vous rappelle, Monsieur le Président, que c'est la troisième fois que nous nous rencontrons. Vous avez bien voulu le noter tout à l'heure. Et cette fois-ci c'est chez vous, sur cette terre doublement célèbre, par son exceptionnelle beauté et par son histoire bimillénaire. Ma présence, ici ce soir, au nom de mon pays, se veut avant tout un hommage rendu à votre pays à la vitalité de son peuple, aux choix sages et courageux de ses dirigeants en faveur de l'unité et de la démocratie.
- Les Français, vous le savez sans doute, aiment l'histoire, ils sont fiers d'être l'une des plus vieilles nations d'Europe, riche de ses traditions, de son passé, de sa culture. Comment, dès lors, pourrions-nous n'être pas fascinés par le Yémen.
- Le Yémen, ce pays dont la trace apparaît dès l'aube de l'histoire humaine, et dont les royaumes autrefois ont fait rêver les imaginations de l'Occident.
- Ce pays où le monde arabe a pris naissance et où dès le vivant du prophète l'Islam s'est enraciné. En quelque sorte, vous êtes l'un des pays des origines, et venir au Yémen c'est remonter aux sources de notre mémoire humaine.
- Ce voyage aux sources, à vrai dire, est resté longtemps le privilège de quelques uns, de quelques hommes plus aventureux et hardis que leurs contemporains.
- Il faudra attendre le XVIIIè siècle pour que des voyageurs et des marins français abordent vos rivages et pour que les premiers témoignages directs fassent sortir votre pays de la légende.
- C'est le cas de Jean de La Roque qui en 1916 a publié son ouvrage "Voyage de l'Arabie heureuse par l'Océan Oriental et le détroit de la Mer Rouge". Vient ensuite, le temps des archéologues et des épigraphistes attachés à retracer votre histoire puis celui des écrivains, des scientifiques, des médecins, attentifs à votre réalité culturelle et sociale.
- Et peu à peu le Yémen s'est laissé connaître, acceptant que se dissipe, l'aura de mystères qui l'avait entouré et protégé pendant des siècles.
- Mais ce que les Français ont découvert au fil du temps n'est pas inférieur à ce qu'ils avaient pu imaginer. Ils connaissent maintenant la splendeur de vos paysages, la beauté de vos villes et de vos villages, la richesse et la complexité de vos traditions et de votre culture, enfin, ce n'est pas le moindre, ils ont découvert les qualités de votre peuple dont la forte identité a été modelée tout au long des âges par les rudes disciplines de la montagne et du désert.
- Voilà pour l'histoire accomplie. Reste l'histoire à faire et que vous avez entreprise, que le Yémen accepte, sous la direction avisée de ses représentants, de ses chefs, à quoi il s'est attelé, je le répète : l'unité et la démocratie.\
L'unité d'abord, elle constitue à nos yeux un facteur très important d'équilibre, de sécurité et de développement pour toute la région.
- Je forme le voeu pour que ce processus d'unification, qui témoigne d'un grand esprit de maturité politique£ soit parachevé et nous l'encourageons, bien entendu, pour qu'il s'accomplisse dans la sérénité et à la satisfaction de tous.
- La démocratie ensuite, le Yémen a voulu entrer dans le cercle des nations démocratiques. C'est, je le crois la voie sinon la plus facile, du moins la plus sûre pour affronter le monde moderne et pour y prendre durablement la place que vous revient.
- La France en tant qu'amie du Yémen s'est beaucoup réjouie du bon déroulement de vos récentes élections législatives et par ma voix elle vous encourage si besoin est à persévérer dans ce chemin.
- Nous avons, monsieur le Président, messieurs, beaucoup à faire ensemble. S'agissant de nos relations culturelles, économiques, techniques, la France entend les poursuivre et même les développer.
- Dans cet esprit, je puis vous confirmer le maintien en 1993 de notre effort financier à votre égard.
- Sur le plan diplomatique, je constate avec plaisir que nos vues respectives, inspirées par l'esprit de conciliation et de désir de paix se rencontrent le plus souvent qu'il s'agisse des problèmes de la corne de l'Afrique, ou encore de la Palestine, bref de l'ensemble des problèmes multiples et compliqués qui se posent dans votre région.
- Un mot seulement, à propos des accords récents qui ont réuni Israël et les Palestiniens par la voix de l'OLP. Nous savons le rôle modérateur que vous avez joué dans cette affaire et vous êtes parfaitement capables, vous désirez continuer de les jouer. Eh bien nous apprécions cet effort et cette attitude. De notre côté, notre volonté est ferme d'aider politiquement, diplomatiquement, économiquement à la mise en oeuvre de l'accord récent et à ceux qui suivront, je l'espère.
- Nous avons encore beaucoup à nous dire demain et nous utiliserons tous les moments qui nous seront donnés pour cela, afin d'approfondir notre relation.
- Monsieur le Président, je forme des voeux pour l'amitié entre le Yémen et la France. Des voeux à votre intention personnelle, comme à celle des hautes personnalités ici présentes, ainsi que pour le bonheur et la prospérité du peuple yéménite.\