16 octobre 1993 - Seul le prononcé fait foi
Interview accordée par M. François Mitterrand, Président de la République, au "Yemen Times" le 16 octobre 1993, sur l'expérience démocratique au Yémen et sur l'accord de paix entre Israël et les Palestiniens.
QUESTION.- Quelle est votre appréciation de l'évolution politique du Yémen sur la voie de la démocratie ? Quels sont vos sentiments à l'égard de notre pays à la veille de votre visite officielle ?
- LE PRESIDENT.- Les relations d'amitié et de coopération entre la France et le Yémen sont anciennes. Je souhaite que ma visite, la première d'un chef d'Etat français dans votre pays, contribue à consolider les liens déjà nombreux qui nous unissent et je tiens à remercier le Président Ali Abdallah Saleh de son invitation. Le Yémen vit une expérience démocratique exemplaire. Par la volonté de son peuple, ce pays très ancien a fait le choix de la modernité. Je ne peux que me réjouir de cette évolution et encourager les dirigeants yéménites à mener à terme ce grand dessein. Nous suivons avec intérêt le processus démocratique que vous avez engagé. Votre pays acquiert, grâce à lui, la stature d'un grand pays. Le propre de la démocratie est d'être perfectible et de ne pas se laisser réduire à un seul critère. En trois ans, le Yémen a réalisé un parcours que je qualifierais de "sans faute", vous avez fait preuve d'une grande maturité, le chemin à parcourir est long, vous le savez, mais j'ai confiance en votre pays et en votre peuple. La France place un grand espoir dans l'évolution des relations entre le Yémen et les autres pays arabes de la région où elle n'a que des amis. Je suis convaincu du rôle majeur que votre pays peut jouer pour la paix, la stabilité et la prospérité de la péninsule arabique et de la Corne de l'Afrique.
- QUESTION.- Comment percevez-vous les relations bilatérales et le programme des aides au Yémen ?
- LE PRESIDENT.- Je les qualifierais de bonnes et confiantes. La France est d'ores et déjà présente au Yémen dans de nombreux secteurs-clef de l'économie. Je pense à l'industrie agro-alimentaire, au secteur des télécommunications, à l'exploitation pétrolière. Je n'oublie pas non plus la coopération culturelle très vivante. Deux centres culturels français sont ouverts à Sanaa et à Aden depuis 1990, la langue française est enseignée à l'université de Sanaa ainsi que dans plusieurs de vos écoles. Enfin, en novembre 1991, MM. Dumas et Lang inauguraient la Maison Rimbaud à Aden, ce centre de poésie franco-yéménite est devenu le symbole de nos relations culturelles puisqu'y sont organisés des colloques, des forums, véritables trait d'union entre nos cultures.\
QUESTION.- Les relations entre la France et les pays arabes sont à la fois profondes et particulières. C'est ainsi que la France est perçue comme le défenseur des positions arabes en Europe et dans le monde. Comment percevez-vous leur avenir, notamment à la lumière de l'accord de paix israélo-palestinien ?
- LE PRESIDENT.- L'accord conclu entre les Israéliens et les Palestiniens est un acte de grand courage que nous devons saluer comme tel. C'est un acte fondateur de paix car on ne va pas en rester là ! Si les Israéliens et les Palestiniens parviennent à établir une vraie paix, elle sera contagieuse et vous verrez tout le Proche-Orient et une large partie du Moyen-Orient suivre cette voie nouvelle et tout changera dans cette région du monde. Ce qui importe maintenant c'est d'accompagner politiquement et économiquement cet accord. La France, vous le savez, a dégagé une aide d'urgence au profit des Territoires et a obtenu que la Communauté européenne, par le biais de la Conférence des donateurs, participe pleinement à la coordination de l'aide. Cette aide est, à mes yeux, fondamentale. Les Palestiniens doivent asseoir leur autonomie sur des bases solides car c'est au moins autant de leur capacité à prendre en charge leur autonomie que du gouvernement israélien que dépendra l'avenir de leurs territoires. Votre pays, qui a apporté un appui continu tant à la cause palestinienne qu'au volet multilatéral du processus de paix et à l'accord intervenu entre l'OLP et Israël sur Jéricho et Gaza, a, lui aussi un rôle déterminant à jouer.
- QUESTION.- Pour conclure, monsieur le Président, avez-vous un message à adresser au peuple yéménite ?
- LE PRESIDENT.- Je suis heureux de l'occasion que vous me donnez d'adresser au peuple yéménite le message d'amitié de la France.\
- LE PRESIDENT.- Les relations d'amitié et de coopération entre la France et le Yémen sont anciennes. Je souhaite que ma visite, la première d'un chef d'Etat français dans votre pays, contribue à consolider les liens déjà nombreux qui nous unissent et je tiens à remercier le Président Ali Abdallah Saleh de son invitation. Le Yémen vit une expérience démocratique exemplaire. Par la volonté de son peuple, ce pays très ancien a fait le choix de la modernité. Je ne peux que me réjouir de cette évolution et encourager les dirigeants yéménites à mener à terme ce grand dessein. Nous suivons avec intérêt le processus démocratique que vous avez engagé. Votre pays acquiert, grâce à lui, la stature d'un grand pays. Le propre de la démocratie est d'être perfectible et de ne pas se laisser réduire à un seul critère. En trois ans, le Yémen a réalisé un parcours que je qualifierais de "sans faute", vous avez fait preuve d'une grande maturité, le chemin à parcourir est long, vous le savez, mais j'ai confiance en votre pays et en votre peuple. La France place un grand espoir dans l'évolution des relations entre le Yémen et les autres pays arabes de la région où elle n'a que des amis. Je suis convaincu du rôle majeur que votre pays peut jouer pour la paix, la stabilité et la prospérité de la péninsule arabique et de la Corne de l'Afrique.
- QUESTION.- Comment percevez-vous les relations bilatérales et le programme des aides au Yémen ?
- LE PRESIDENT.- Je les qualifierais de bonnes et confiantes. La France est d'ores et déjà présente au Yémen dans de nombreux secteurs-clef de l'économie. Je pense à l'industrie agro-alimentaire, au secteur des télécommunications, à l'exploitation pétrolière. Je n'oublie pas non plus la coopération culturelle très vivante. Deux centres culturels français sont ouverts à Sanaa et à Aden depuis 1990, la langue française est enseignée à l'université de Sanaa ainsi que dans plusieurs de vos écoles. Enfin, en novembre 1991, MM. Dumas et Lang inauguraient la Maison Rimbaud à Aden, ce centre de poésie franco-yéménite est devenu le symbole de nos relations culturelles puisqu'y sont organisés des colloques, des forums, véritables trait d'union entre nos cultures.\
QUESTION.- Les relations entre la France et les pays arabes sont à la fois profondes et particulières. C'est ainsi que la France est perçue comme le défenseur des positions arabes en Europe et dans le monde. Comment percevez-vous leur avenir, notamment à la lumière de l'accord de paix israélo-palestinien ?
- LE PRESIDENT.- L'accord conclu entre les Israéliens et les Palestiniens est un acte de grand courage que nous devons saluer comme tel. C'est un acte fondateur de paix car on ne va pas en rester là ! Si les Israéliens et les Palestiniens parviennent à établir une vraie paix, elle sera contagieuse et vous verrez tout le Proche-Orient et une large partie du Moyen-Orient suivre cette voie nouvelle et tout changera dans cette région du monde. Ce qui importe maintenant c'est d'accompagner politiquement et économiquement cet accord. La France, vous le savez, a dégagé une aide d'urgence au profit des Territoires et a obtenu que la Communauté européenne, par le biais de la Conférence des donateurs, participe pleinement à la coordination de l'aide. Cette aide est, à mes yeux, fondamentale. Les Palestiniens doivent asseoir leur autonomie sur des bases solides car c'est au moins autant de leur capacité à prendre en charge leur autonomie que du gouvernement israélien que dépendra l'avenir de leurs territoires. Votre pays, qui a apporté un appui continu tant à la cause palestinienne qu'au volet multilatéral du processus de paix et à l'accord intervenu entre l'OLP et Israël sur Jéricho et Gaza, a, lui aussi un rôle déterminant à jouer.
- QUESTION.- Pour conclure, monsieur le Président, avez-vous un message à adresser au peuple yéménite ?
- LE PRESIDENT.- Je suis heureux de l'occasion que vous me donnez d'adresser au peuple yéménite le message d'amitié de la France.\