23 septembre 1992 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion du dîner d'Etat offert en l'honneur du Président de la République du Kazakhstan et de Mme Noursoultan Nazarbaev, Paris le 23 septembre 1992.
Monsieur le Président,
- Madame,
- Mesdames,
- Messieurs,
- Vous êtes le premier Président élu de la nouvelle république du Kazakhstan et déjà vous faites à la France l'honneur d'une visite d'Etat.
- Je tiens, en cette circonstance, à vous dire ainsi qu'à madame Nazarbaev, combien nous souhaitons que votre venue soit l'occasion de confirmer solennellement notre volonté de faire ensemble, dans l'intérêt de nos deux pays, de la paix et de la sécurité internationale, de bonnes et grandes choses.
- Cette volonté, la France l'a d'ores et déjà montrée de la façon la plus nette : aussitôt après que nous eûmes reconnu votre indépendance, de concert avec nos partenaires de la Communauté européenne, le ministre français des affaires étrangères s'est rendu à Alma-Ata, votre capitale, pour convenir avec vous de l'établissement de nos relations diplomatiques £ dans les mois qui ont suivi, deux autres ministres se sont rendus dans votre pays et notre ambassadeur y a pris ses fonctions.
- J'ai moi-même eu le grand plaisir de vous rencontrer au mois de juillet à Helsinki, nous nous connaissions déjà auparavant depuis quelques années, lors du Sommet de la CSCE et d'engager avec vous le dialogue très chaleureux que nous avons poursuivi cet après-midi. C'est là que nous avons pris le rendez-vous de ce soir.
- Je ne surprendrai personne en indiquant que la France voit dans le Kazakhstan, votre pays, carrefour aux confins de la Russie, du monde chinois et de "l'Oumma" musulmane, un partenaire de première importance.\
Votre pays a immédiatement assumé avec sagesse, il faut le dire, ses nouvelles responsabilités en devenant, en mai dernier, par le protocole de Lisbonne partie du traité sur la réduction des armements stratégiques et en s'engageant en contrepartie à adhérer au traité de non prolifération en qualité d'Etat non nucléaire.
- Nous sommes également témoins du talent avec lequel la diplomatie kazakhe s'est déployée ces derniers mois dans les enceintes internationales où elle a rapidement trouvé la place qui lui revenait. Ainsi la signature, par vos soins tout à l'heure, de la Charte de Paris dont nous sommes dépositaires, nous Français, confirme-t-elle votre pleine adhésion aux principes de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe. Je relèverai de la même manière votre récente tentative de médiation dans le difficile conflit du Nagorny-Karabakh qui continue d'ensanglanter le Caucase.
- Je ne détaillerai pas davantage : tout le monde aura bien compris la contribution importante que vous pouvez apporter à la paix du monde. Croyez-moi la France sera à vos côtés dans cette tâche.\
Malgré l'éloignement, le peuple français et le peuple kazakhe ont beaucoup à apprendre l'un de l'autre. Nous avons signé aujourd'hui un traité d'entente, d'amitié et de coopération, nous avons mis en place le cadre général de nos relations futures. Et cette coopération aura vocation à couvrir tous les secteurs d'activité. La priorité sera donnée aux domaines politique et militaire, avec le souci de conforter la sécurité européenne et internationale. Nous ouvrirons à notre coopération tous les champs possibles, celui de l'agriculture, de l'énergie, des ressources minières, de l'industrie, de la sûreté nucléaire civile, de l'environnement, de la recherche et de l'espace. Les jumelages seront aussi encouragés à l'exemple de celui qui lie les villes d'Alma-Ata et de Rennes.
- Sur le plan économique, des perspectives très favorables s'ouvrent pour nos échanges. Un protocole de coopération économique, annexé au traité bilatéral, guidera les efforts entrepris en la matière. Un accord de protection des investissements, signé également à l'occasion de votre visite, vise à favoriser l'engagement de nos entreprises. Nombreuses sont d'ailleurs les firmes françaises, dont plusieurs représentants sont présents parmi nous ce soir, qui ont déjà pris la mesure des potentiels considérables de votre grand pays. Je prendrai pour seul exemple l'important accord signé en février dernier par Elf Aquitaine, le premier du genre conclu par votre gouvernement.
- Quant à notre coopération culturelle, scientifique et technique, les débuts sont certes modestes mais j'en suis sûr promis là aussi à un bel avenir. Vous y tenez, moi aussi, et nos gouvernements sont très engagés dans cette voie.
- Nos entretiens ont apporté la preuve de notre volonté de coopérer pleinement et de notre détermination politique réciproque à aller de l'avant. Une ère nouvelle dans les relations entre la France et le Kazakhstan, pays que je considère comme essentiel à l'équilibre et au devenir de l'Asie centrale, s'ouvre aujourd'hui. Ce n'est pas par hasard si vous êtes parmi nous, représentants d'une République indépendante et souveraine dont on sait à la fois la puissance réalité historique mais aussi les capacités pour demain.
- N'est-ce pas l'un de vos grands poètes, Abaï, qui écrivait au XIXème siècle : "Le bonheur ne tient pas longtemps, le malheur ne s'use jamais, la seule chose fragile mais constante, c'est l'espoir" ? Excellente maxime pour nos peuples et les individus qui les composent.
- La voie est donc clairement tracée. Tenons ensemble le cap.
- En vous redisant combien nous sommes honorés et heureux de vous accueillir à Paris, monsieur le Président et vous aussi madame, et de témoigner ainsi à travers votre personne la considération que nous portons à votre peuple, en souhaitant pour vous-même, votre famille, vos amis, l'ensemble des personnes qui vous ont accompagnées, nous tous ici nous allons nous unir, je vais lever mon verre à l'avenir, à la prospérité de la République du Kazakhstan, à votre bonheur personnel et à l'amitié entre nos deux pays.
- Vive le Kazakhstan !
- Vive la France !\
- Madame,
- Mesdames,
- Messieurs,
- Vous êtes le premier Président élu de la nouvelle république du Kazakhstan et déjà vous faites à la France l'honneur d'une visite d'Etat.
- Je tiens, en cette circonstance, à vous dire ainsi qu'à madame Nazarbaev, combien nous souhaitons que votre venue soit l'occasion de confirmer solennellement notre volonté de faire ensemble, dans l'intérêt de nos deux pays, de la paix et de la sécurité internationale, de bonnes et grandes choses.
- Cette volonté, la France l'a d'ores et déjà montrée de la façon la plus nette : aussitôt après que nous eûmes reconnu votre indépendance, de concert avec nos partenaires de la Communauté européenne, le ministre français des affaires étrangères s'est rendu à Alma-Ata, votre capitale, pour convenir avec vous de l'établissement de nos relations diplomatiques £ dans les mois qui ont suivi, deux autres ministres se sont rendus dans votre pays et notre ambassadeur y a pris ses fonctions.
- J'ai moi-même eu le grand plaisir de vous rencontrer au mois de juillet à Helsinki, nous nous connaissions déjà auparavant depuis quelques années, lors du Sommet de la CSCE et d'engager avec vous le dialogue très chaleureux que nous avons poursuivi cet après-midi. C'est là que nous avons pris le rendez-vous de ce soir.
- Je ne surprendrai personne en indiquant que la France voit dans le Kazakhstan, votre pays, carrefour aux confins de la Russie, du monde chinois et de "l'Oumma" musulmane, un partenaire de première importance.\
Votre pays a immédiatement assumé avec sagesse, il faut le dire, ses nouvelles responsabilités en devenant, en mai dernier, par le protocole de Lisbonne partie du traité sur la réduction des armements stratégiques et en s'engageant en contrepartie à adhérer au traité de non prolifération en qualité d'Etat non nucléaire.
- Nous sommes également témoins du talent avec lequel la diplomatie kazakhe s'est déployée ces derniers mois dans les enceintes internationales où elle a rapidement trouvé la place qui lui revenait. Ainsi la signature, par vos soins tout à l'heure, de la Charte de Paris dont nous sommes dépositaires, nous Français, confirme-t-elle votre pleine adhésion aux principes de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe. Je relèverai de la même manière votre récente tentative de médiation dans le difficile conflit du Nagorny-Karabakh qui continue d'ensanglanter le Caucase.
- Je ne détaillerai pas davantage : tout le monde aura bien compris la contribution importante que vous pouvez apporter à la paix du monde. Croyez-moi la France sera à vos côtés dans cette tâche.\
Malgré l'éloignement, le peuple français et le peuple kazakhe ont beaucoup à apprendre l'un de l'autre. Nous avons signé aujourd'hui un traité d'entente, d'amitié et de coopération, nous avons mis en place le cadre général de nos relations futures. Et cette coopération aura vocation à couvrir tous les secteurs d'activité. La priorité sera donnée aux domaines politique et militaire, avec le souci de conforter la sécurité européenne et internationale. Nous ouvrirons à notre coopération tous les champs possibles, celui de l'agriculture, de l'énergie, des ressources minières, de l'industrie, de la sûreté nucléaire civile, de l'environnement, de la recherche et de l'espace. Les jumelages seront aussi encouragés à l'exemple de celui qui lie les villes d'Alma-Ata et de Rennes.
- Sur le plan économique, des perspectives très favorables s'ouvrent pour nos échanges. Un protocole de coopération économique, annexé au traité bilatéral, guidera les efforts entrepris en la matière. Un accord de protection des investissements, signé également à l'occasion de votre visite, vise à favoriser l'engagement de nos entreprises. Nombreuses sont d'ailleurs les firmes françaises, dont plusieurs représentants sont présents parmi nous ce soir, qui ont déjà pris la mesure des potentiels considérables de votre grand pays. Je prendrai pour seul exemple l'important accord signé en février dernier par Elf Aquitaine, le premier du genre conclu par votre gouvernement.
- Quant à notre coopération culturelle, scientifique et technique, les débuts sont certes modestes mais j'en suis sûr promis là aussi à un bel avenir. Vous y tenez, moi aussi, et nos gouvernements sont très engagés dans cette voie.
- Nos entretiens ont apporté la preuve de notre volonté de coopérer pleinement et de notre détermination politique réciproque à aller de l'avant. Une ère nouvelle dans les relations entre la France et le Kazakhstan, pays que je considère comme essentiel à l'équilibre et au devenir de l'Asie centrale, s'ouvre aujourd'hui. Ce n'est pas par hasard si vous êtes parmi nous, représentants d'une République indépendante et souveraine dont on sait à la fois la puissance réalité historique mais aussi les capacités pour demain.
- N'est-ce pas l'un de vos grands poètes, Abaï, qui écrivait au XIXème siècle : "Le bonheur ne tient pas longtemps, le malheur ne s'use jamais, la seule chose fragile mais constante, c'est l'espoir" ? Excellente maxime pour nos peuples et les individus qui les composent.
- La voie est donc clairement tracée. Tenons ensemble le cap.
- En vous redisant combien nous sommes honorés et heureux de vous accueillir à Paris, monsieur le Président et vous aussi madame, et de témoigner ainsi à travers votre personne la considération que nous portons à votre peuple, en souhaitant pour vous-même, votre famille, vos amis, l'ensemble des personnes qui vous ont accompagnées, nous tous ici nous allons nous unir, je vais lever mon verre à l'avenir, à la prospérité de la République du Kazakhstan, à votre bonheur personnel et à l'amitié entre nos deux pays.
- Vive le Kazakhstan !
- Vive la France !\