2 avril 1992 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de la réception des médaillés olympiques et paralympiques de Tignes-Albertville, Paris, le 2 avril 1992.

Je suis très heureux de vous recevoir ici dans ce Palais de la République, ce soir. Il fallait que rendez-vous fût pris et soit tenu avec vous, médaillés des Jeux olympiques d'hiver et des Jeux Paralympiques.
- Les premiers ont eu le temps, depuis la clôture des Jeux, d'aller conquérir d'autres lauriers, les seconds étaient encore en piste dans la journée d'hier.
- Bref, le rendez-vous que je vous ai donné était sans doute assez mal commode pour les uns et pour les autres mais je désirai vous recevoir tous ensemble, ce qui a pu compliquer les choses. Ce sont donc des raisons supplémentaires pour vous remercier puisque vous avez fait l'effort supplémentaire, après tant d'autres, de venir jusqu'ici.
- Il faut le dire, ces Jeux d'Hiver ont été un grand succès. Tous les Français l'ont ressenti. On l'a déjà dit aux organisateurs, particulièrement à MM. Barnier et Killy mais aussi aux maires, aux administrateurs de communes, de départements, aux dirigeants olympiques. Il ne faut pas oublier les administrations de l'Etat, monsieur le Préfet de la Savoie, la Police, l'Armée qui ne méritent pas moins d'être cités dans la corbeille des louanges mais ce serait tout de même malheureux de ne pas remercier d'abord les acteurs que sont les sportifs eux-mêmes dont les mérites ont été remarquables.\
C'est donc l'ensemble des participants, ceux qui ont été médaillés puis les autres qu'à travers vous je tiens à féliciter. Les équipiers français ont tenu à merveille le rôle difficile de maître de maison. Je crois que vous avez gagné assez de médailles pour donner aux Jeux leur éclat - et de quelle façon - et vous en avez quand même laissé à nos hôtes ce qui a dû leur faire plaisir ! Bref, vous avez fait bonne mesure et c'est bien comme cela.
- Si l'on veut être tout à fait sérieux et je souhaite l'être on imagine bien ce que représente le jour de la réussite, la somme d'effort, de courage, d'obstination et de patience, - parfois de déceptions accumulées - au cours des mois et des années précédentes. Que de plaisirs ou de distractions sacrifiés. Il faut aimer ce que l'on fait pour accepter une telle tâche, il faut aimer l'effort et l'effort pour lui-même en y ajoutant ce sentiment, qui j'espère vous habite, le sentiment de représenter votre pays et donc d'essayer de faire au mieux pour le représenter dignement.
- Il y a donc ici toutes les catégories de médaillés olympiques, paralympiques. Chacun a son mérite et je n'essaierai pas de distinguer. Vous avez tous été sur le terrain, vous avez tous affronté des adversaires valeureux et vous avez gagné.
- Je crois qu'il y aura de plus en plus succès grandissant pour ces compétitions sportives. On peut certes regretter certains excès de chauvinisme de mauvais alois. Mais au total, ce qu'il en sort c'est un bel exemple, et c'est un grand exemple pour la jeunesse, pour tous les autres : ceux qui n'ont pas la chance, ceux qui n'ont pas le moyen, ceux qui ont pris d'autres chemins, ceux qui ont échoué, mais qui ont quand même une lueur de joie lorsqu'ils voient les meilleurs d'entre eux réussir. C'est un peu notre réussite à tous - j'étais parmi vous pendant quelques heures pour les inaugurations -, et croyez-moi j'ai été un spectateur assidu, autant que je pouvais l'être, à la télévision £ je prenais un peu pour moi, d'une façon à l'évidence abusive, une part de votre succès. Je n'y étais pour rien, j'y étais simplement associé du fond du coeur, par tous les moyens dont ont pu disposer les organisateurs qui sont ici derrière moi, afin que leur admirable travail fut récompensé.
- Voilà, je pourrais parler plus longtemps. Vous êtes venus pour un moment voir reconnu ce que vous avez accompli et moi c'est au nom de la République et de la France que je m'adresse à vous, et que je vous félicite.\