17 octobre 1990 - Seul le prononcé fait foi

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Intervention de M. François Mitterrand, Président de la République, sur une nouvelle approche de la mort et la mission de l'association européenne de soins palliatifs, Paris le 17 octobre 1990.

Madame,
- mesdames et messieurs,
- Ce que j'ai à vous dire vous paraitra peut-être singulier.
- Lorsque vous m'avez invité, j'ai accepté tout aussitôt. Je vous connaissais ou plutôt je connaissais quelques-un des vôtres. C'était suffisant, je n'avais plus besoin d'être convaincu. J'ai donc souhaité venir parmi vous, surtout en ce jour, devant un tel congrès, mais j'ai refusé de parler.
- En effet, qu'avais-je à vous apprendre ? Et d'autre part, j'ai remarqué que mon emploi consistait trop souvent, à aller un peu partout, en toutes circonstances, devant n'importe quel public pour faire la leçon à ceux qui m'écoutaient. Je me suis lassé de ce rôle, estimant qu'après tout l'essentiel pour moi était d'écouter, c'est ce que je viens de faire. Je suis venu comme un témoin. Je sais déjà ce que vous faites et je sais qu'il faudrait que l'on fasse davantage. Pas vous qui êtes déjà si engagés mais l'ensemble des collectivités, particulièrement notre collectivité nationale. Non pas pour multiplier, installer partout des unités de soins palliatifs, il en faudrait davantage, on ne peut pas en faire un système, mais que notre société soit désormais inspirée par la leçon et la philosophie de soins palliatifs afin que désormais dans chaque foyer, partout où l'homme meurt on sache approcher la mort autrement. Je considère donc le travail de votre association européenne de soins palliatifs, comme une ouverture nouvelle, même si elle a déjà quelques lettres d'ancienneté, notamment au Royaume-Uni. C'est une tâche qui passe avant beaucoup d'autres et qui est encore trop ignorée. J'espère qu'elle le sera moins demain à l'issue de vos travaux et je vous souhaite bonne chance.\