27 juin 1990 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de la rencontre avec les démineurs du ministère de l'intérieur, Paris, le 27 juin 1990.
Monsieur le Président,
- Messieurs,
- M. le ministre de l'intérieur m'avait longuement parlé des services que vous rendez. Bien entendu, je connaissais auparavant votre existence et j'imaginais aisément les risques graves encourus en même temps que les qualités de courage, de dévouement et de service civique exigées de vous et de vos camarades. Mais enfin, ce que m'en a dit monsieur le ministre de l'intérieur a actualisé cette appréciation.
- J'apprenais tout à l'heure que, précisément, le gouvernement et particulièrement le ministre de l'intérieur s'étaient attachés à rendre justice aux démineurs. C'est ainsi que vous n'aviez pas de statut £ vous aurez maintenant une assimilation avec les policiers puisque, selon les catégories, vous pourrez accéder aux rangs et avantages des commissaires, des inspecteurs et des enquêteurs. De même que vous bénéficierez de la retraite à cinquante-cinq ans. Je crois que c'est un progrès très net pour une profession pleine de risques, dans laquelle les qualités que vous montrez méritaient plus que ce qui vous avait été jusqu'alors reconnu. Mais je ne suis pas venu là pour cela, je veux dire que c'est un hasard, une circonstance heureuse qui veut que je puisse vous informer de ces nouvelles dispositions qui datent de ce matin. J'en profite pour vous le dire, mais c'est essentiellement afin de souligner que cette réception a précisément pour objet de rendre hommage aux hommes de ce service. Les plus anciens auraient sans doute beaucoup de choses à raconter £ ils ont vécu constamment en compagnie du danger et combien de leurs camarades ont disparu en service commandé ! Quand on sait la somme de vos recherches, de vos travaux et les résultats que vous avez obtenus, on est surpris - comme je l'ai moi-même été profondément - lorsque l'on voit le tonnage que vous relevez chaque année. Au fond vous êtes modestes, car on ne s'en doute pas, et c'est pourquoi précisément, je tenais avec le ministre à attirer l'attention de l'opinion publique sur ce service, valeureux et modeste. Souvent, ce sont deux qualités qui vont très bien ensemble £ encore faut-il que le gouvernement sache ce que ce qu'il vient de faire, et sache récompenser ceux qui se comportent en bons citoyens.\
Parmi tous ceux qui, à des degrés divers, aujourd'hui, participent à tout ce qui touche à la sécurité des Français, vous êtes au premier rang. Mais cela est rarement associé à des actions, apparentes ou médiatiques, d'éclat, comme certains de vos camarades le font dans des circonstances également courageuses, à propos de tel et tel tremblement de terre, de tel ou tel incendie.
- C'était pour moi, vous rendre justice que de vous demander de venir au Palais de l'Elysée, là où depuis toujours siège le Président de la République française, pour que vous sachiez que vous étiez connus et reconnus et que, désormais, vous alliez pouvoir, en tous cas vos plus jeunes camarades et vous-mêmes, avoir plus d'assurance, plus de garanties être mieux compris, et mieux reconnus par la Nation.
- Monsieur le Président, je suis sensible au fait que vous ayez pris ces initiatives. Votre travail ne cessera pas dans les sociétés où nous vivons. Certes, on peut espérer que les graves crises qui succèdent aux guerres internationales s'éloignent de nous £ mais il faut toujours être prêt à rendre ce service dont une Nation a besoin. On peut donc entretenir les qualités humaines exigées de vous, les entretenir auprès de la jeunesse. C'est beaucoup pour cela que je compte sur vous. Vous passez le flambeau, mais il faut qu'il y ait comme cela des générations d'hommes de dévouement, d'abnégation, de sacrifices. Puis, d'autre part, il faut que le gouvernement de la République, et j'en félicite M. Pierre Joxe, magnifie devant les Français ce travail de chaque jour que vous accomplissez. En tous cas je tenais à vous apporter mes remerciements personnels.\
- Messieurs,
- M. le ministre de l'intérieur m'avait longuement parlé des services que vous rendez. Bien entendu, je connaissais auparavant votre existence et j'imaginais aisément les risques graves encourus en même temps que les qualités de courage, de dévouement et de service civique exigées de vous et de vos camarades. Mais enfin, ce que m'en a dit monsieur le ministre de l'intérieur a actualisé cette appréciation.
- J'apprenais tout à l'heure que, précisément, le gouvernement et particulièrement le ministre de l'intérieur s'étaient attachés à rendre justice aux démineurs. C'est ainsi que vous n'aviez pas de statut £ vous aurez maintenant une assimilation avec les policiers puisque, selon les catégories, vous pourrez accéder aux rangs et avantages des commissaires, des inspecteurs et des enquêteurs. De même que vous bénéficierez de la retraite à cinquante-cinq ans. Je crois que c'est un progrès très net pour une profession pleine de risques, dans laquelle les qualités que vous montrez méritaient plus que ce qui vous avait été jusqu'alors reconnu. Mais je ne suis pas venu là pour cela, je veux dire que c'est un hasard, une circonstance heureuse qui veut que je puisse vous informer de ces nouvelles dispositions qui datent de ce matin. J'en profite pour vous le dire, mais c'est essentiellement afin de souligner que cette réception a précisément pour objet de rendre hommage aux hommes de ce service. Les plus anciens auraient sans doute beaucoup de choses à raconter £ ils ont vécu constamment en compagnie du danger et combien de leurs camarades ont disparu en service commandé ! Quand on sait la somme de vos recherches, de vos travaux et les résultats que vous avez obtenus, on est surpris - comme je l'ai moi-même été profondément - lorsque l'on voit le tonnage que vous relevez chaque année. Au fond vous êtes modestes, car on ne s'en doute pas, et c'est pourquoi précisément, je tenais avec le ministre à attirer l'attention de l'opinion publique sur ce service, valeureux et modeste. Souvent, ce sont deux qualités qui vont très bien ensemble £ encore faut-il que le gouvernement sache ce que ce qu'il vient de faire, et sache récompenser ceux qui se comportent en bons citoyens.\
Parmi tous ceux qui, à des degrés divers, aujourd'hui, participent à tout ce qui touche à la sécurité des Français, vous êtes au premier rang. Mais cela est rarement associé à des actions, apparentes ou médiatiques, d'éclat, comme certains de vos camarades le font dans des circonstances également courageuses, à propos de tel et tel tremblement de terre, de tel ou tel incendie.
- C'était pour moi, vous rendre justice que de vous demander de venir au Palais de l'Elysée, là où depuis toujours siège le Président de la République française, pour que vous sachiez que vous étiez connus et reconnus et que, désormais, vous alliez pouvoir, en tous cas vos plus jeunes camarades et vous-mêmes, avoir plus d'assurance, plus de garanties être mieux compris, et mieux reconnus par la Nation.
- Monsieur le Président, je suis sensible au fait que vous ayez pris ces initiatives. Votre travail ne cessera pas dans les sociétés où nous vivons. Certes, on peut espérer que les graves crises qui succèdent aux guerres internationales s'éloignent de nous £ mais il faut toujours être prêt à rendre ce service dont une Nation a besoin. On peut donc entretenir les qualités humaines exigées de vous, les entretenir auprès de la jeunesse. C'est beaucoup pour cela que je compte sur vous. Vous passez le flambeau, mais il faut qu'il y ait comme cela des générations d'hommes de dévouement, d'abnégation, de sacrifices. Puis, d'autre part, il faut que le gouvernement de la République, et j'en félicite M. Pierre Joxe, magnifie devant les Français ce travail de chaque jour que vous accomplissez. En tous cas je tenais à vous apporter mes remerciements personnels.\