12 juin 1990 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à son arrivée à l'île Maurice, Port Louis, le 12 juin 1990.

Monsieur le Premier ministre,
- Mesdames et messieurs,
- Je suis heureux de cette occasion qui m'est donnée de me rendre pour la première fois dans votre pays. C'est la première fois aussi qu'un chef d'Etat français vient visiter le gouvernement et le peuple mauriciens : double circonstance dont je suis fier et qui me vaut, à la fois, cet accueil, dont je vous remercie et la perspective des quelques heures que j'aurai la chance de passer avec vous. Comment vous répondre, monsieur le Premier ministre, sinon en saluant d'abord la fidélité, celle que votre pays et le mien, séparés depuis bientôt deux siècles, n'ont à aucun moment cessé de se vouer. Naturellement l'histoire et la géographie ont façonné d'autres solidarités, mais l'Ile Maurice n'a jamais oublié la France, tandis que la France est restée disposée à se tenir aux côtés de l'Ile Maurice. En vous, je salue l'attachement aux droits de l'homme, le respect de la démocratie et la fraternité que se portent les différentes communautés de la nation mauricienne. Ce sont des liens infiniment précieux que nombre de pays du monde peuvent vous envier. Demain je m'exprimerai sur ce sujet à l'Assemblée législative où j'irai apporter l'hommage de la France à vos institutions.\
Enfin je salue en vous, mesdames et messieurs, un pays qui est parvenu en peu d'années à s'arracher au malheur du sous-développement, grâce aux efforts et à l'habileté de son peuple. L'Ile Maurice a su tirer un parti exemplaire des possibilités que lui offraient la coopération internationale et celle de la Communauté européenne en particulier. Nous nous sommes déjà rencontrés à diverses reprises, monsieur le Premier ministre, puisque nous avons participé à bien des réunions communes ou nous avons participé à bien des réunions communes où nous avons ensemble débattu de l'avenir du tiers monde mais aussi de la paix entre les nations sur la terre. J'ai toujours apprécié votre contribution et nous avons pu comme cela, de loin en loin, nous remémorer l'histoire que vous venez de rappeler, grande et forte histoire, plusieurs siècles, une langue commune, même si, et c'est bien normal, vous vous inspirez de diverses cultures. J'ai pu apprécier, monsieur le Premier ministre, cette contribution en tant que porte-parole du peuple mauricien et je dois dire que votre pays, par votre bouche, a été constamment représenté de telle façon que l'Ile Maurice appartient au petit nombre des nations capables de dire leur mot en ayant toutes les raisons d'être écoutées.
- En tout cas, j'ai voulu que notre visite, à nous Français, puisse témoigner de l'amitié ancienne et naturelle de nos peuples £ j'ai voulu rappeler que les liens nouveaux qui s'étaient créés au cours de ces dernières décennies avaient déjà pris assez de force pour qu'on ait pu constater sur le terrain leur utilité et montrer surtout qu'en vérité nous n'avons pas cessé d'être ensemble, d'une façon ou d'une autre.
- Voilà, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs, ce que je voulais vous dire pour commencer en vous priant de bien vouloir transmettre au peuple mauricien l'expression de notre amitié et l'hommage que nous lui devons. Merci.
- Vive la France,
- Vive l'Ile Maurice,
- Vive l'amitié entre nos peuples.\