19 janvier 1990 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur l'enseignement du français à l'étranger et notamment en Hongrie, Budapest le 19 janvier 1990.

Mesdames,
- messieurs,
- Je suis très heureux de vous rencontrer puisque vous enseignez notre langue et que vous avez donc pénétré notre culture et notre histoire. C'est très intéressant pour moi et les Français qui sont en visite en Hongrie de savoir que nos peuples pourront mieux se comprendre, mieux échanger grâce à votre effort. On a d'ailleurs décidé d'augmenter les moyens mis à la disposition des enseignants pour que de plus en plus de jeunes hongrois puissent accéder à une culture française.
- Il y a une grande compétition mondiale des langues. Certaines langues, notamment la langue anglaise, appuyée par la puissance américaine et par la commodité que cela représente sur le plan commercial, gagne de vitesse les autres langues en Europe. Mais enfin, la France a d'autres atouts. Il faut qu'elle les utilise. Et je vous remercie de nous y aider. Vous êtes les intermédiaires obligés, sans vous nous ne pouvons rien faire. C'est vous qui êtes porteurs de notre culture qui pouvez très justement réaliser la synthèse entre la culture propre à ce pays et la culture propre au nôtre. C'est un rôle, je crois, passionnant que de pouvoir enseigner, mais très difficile.
- Je ne sais pas si vous rencontrez, en France, quand vous y allez, tous les concours dont vous auriez besoin, je le souhaite. Je pense que l'on pourrait faire mieux. Vous ne me le direz pas par politesse... Je vais demander au ministre des affaires étrangères, de classer ce problème de l'enseignement de la langue à l'étranger et particulièrement en Hongrie, parmi les problèmes importants, prioritaires des prochains budgets. Car nous devons faire des efforts nous aussi, si nous voulons que notre langue et notre culture soient diffusées à travers le monde. Il faut qu'on vous aide.
- Je suppose que la plupart d'entre vous, sinon tous, êtes venus en France. Oui, dans certains pays j'ai rencontré des professeurs dont le mérite était très grand, car ils n'étaient jamais venus dans notre pays, ils avaient appris sur place. Evidemment c'est encore plus enrichissant quand on peut rencontrer, vivre même quelques temps, des jours, des semaines, des mois dans le pays dont on enseigne la langue, mais il faut faciliter aussi le voyage et les stages. J'espère que les ministres écouteront. Cette fois je dois être un peu leur professeur.\