2 novembre 1989 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la remise du prix de Gaulle Adenauer, Bonn, jeudi 2 novembre 1989.
Mesdames et messieurs,
- Comme vous le savez, c'est l'an dernier, à l'occasion du 25ème anniversaire du Traité de l'Elysée, que les coordonnateurs MM. Barzel et Bord ont pris l'initiative de proposer la création d'un prix destiné à récompenser les personnalités au service de la coopération franco-allemande. Cette idée a été reprise au bond notamment par le Chancelier qui a mis beaucoup de coeur et ce prix porte aujourd'hui le nom du Chancelier Adenauer et du Général de Gaulle.
- Composé, de part et d'autre du Rhin, de personnalités agissantes dans le domaine des relations entre la République fédérale d'Allemagne et la France, très attaché à cette mission, le jury a désigné les premiers lauréats de ce prix qui représente les deux faces d'une seule entité : la Gesellschaft für Ubernationale Zusammenarbeit `société de coopération internationale` et le bureau international de liaison et de documentation représentés ici par le Docteur Schozer et le Professeur Rovan.
- En arrêtant ce choix, le jury a, je crois, voulu d'abord rendre hommage à une institution franco-allemande qui a été la première du genre puisqu'elle a été créée au lendemain de la deuxième guerre mondiale, à une époque où Allemands et Français, au sortir du conflit qui les avait vu s'affronter, ne songeaient guère dans leur ensemble à se préoccuper de l'avenir de l'adversaire de la veille, absorbés qu'ils étaient par leurs propres problèmes et leurs propres difficultés.
- C'est le mérite et l'honneur de quelques uns que d'avoir su regarder plus loin, et d'avoir voulu dépasser les antagonismes qui avaient jusqu'alors valu à nos deux pays de connaître tant de cruelles et sanglantes épreuves.\
Ce mérite que le prix en question couronne aujourd'hui, c'est, vous l'avez dit monsieur le Chancelier, d'abord celui d'un homme, le fondateur du BILD, le père Jean du Rivau. C'est en effet Jean du Rivau qui a pris l'initiative dès 1945 d'organiser des rencontres de jeunes des deux pays, de leur offrir un moyen d'expression, une publication commune, - ce qui relevait alors de l'exploit - qui se nomme "la revue des questions allemandes" qui constitue depuis plus de quarante ans un outil de connaissance et de communication privilégié pour les hommes politiques, les universitaires, enfin bref pour tous ceux qui sont curieux de la vie et des évolutions de la façon d'être du voisin.
- De l'action de Jean du Rivau et de ceux qu'il fit se rencontrer, on sait quels furent, quels sont encore les prolongements. A l'origine du rapprochement de nos deux peuples, le BILD préparera le terrain à la réconciliation franco-allemande, scellée notamment par le traité de 1963. L'élan était ainsi donné au renversement des préjugés à une politique de rapprochement fondée sur la confiance et sur l'acceptation réciproque. Cette hardiesse dans la pensée empruntait une approche très pragmatique. J'ai dit le rôle des instruments d'information. Je dois aussi souligner l'importance des structures de dialogue et de coopération que le BILD et l'organisation soeur allemande ont mis en place : conférences, échanges de jeunes, voyages d'études qui ont permis de brasser les idées et les hommes.
- Dans ce travail assidu, acharné, qui fut aussi une sorte de combat contre les habitudes de pensée, contre les préjugés dont j'ai parlé tout à l'heure, se sont illustrés particulièrement le Docteur Schozer et le Professeur Rovan. L'un et l'autre par leur constance, leur volonté, leur expérience et leurs immenses connaissances ont permis de réussir cette difficile entreprise.
- Le Professeur Rovan sait ce que nous en pensons, j'exprime au Docteur Schozer la gratitude de la France.
- Avec le temps, des organismes officiels sont venus à la rescousse, les Etats ont souvent pris le relais des pionniers. L'Office franco-allemand pour la jeunesse, pour ne nommer que lui, a ainsi pu amplifier le mouvement dont vous étiez les précurseurs, les fondateurs et disons les mainteneurs. Et bien il s'agit maintenant et toujours de favoriser la connaissance mutuelle, d'agir, de penser avec le partenaire privilégié que vous êtes, chers amis allemands, et donc de renforcer notre solidarité pour développer l'entente entre deux pays dans tous les domaines de leurs activités, et particulièrement dans le domaine de la vie internationale.
- Et tout cela, ça été l'affaire de ceux qui ont rêvé et agi : c'est devenu l'affaire des Etats et de nos nations, c'est beaucoup plus encore l'affaire des citoyens de chaque côté du Rhin, c'est la leçon essentielle que je voudrais tirer de cette première remise du Prix de Gaulle Adenauer.\
- Comme vous le savez, c'est l'an dernier, à l'occasion du 25ème anniversaire du Traité de l'Elysée, que les coordonnateurs MM. Barzel et Bord ont pris l'initiative de proposer la création d'un prix destiné à récompenser les personnalités au service de la coopération franco-allemande. Cette idée a été reprise au bond notamment par le Chancelier qui a mis beaucoup de coeur et ce prix porte aujourd'hui le nom du Chancelier Adenauer et du Général de Gaulle.
- Composé, de part et d'autre du Rhin, de personnalités agissantes dans le domaine des relations entre la République fédérale d'Allemagne et la France, très attaché à cette mission, le jury a désigné les premiers lauréats de ce prix qui représente les deux faces d'une seule entité : la Gesellschaft für Ubernationale Zusammenarbeit `société de coopération internationale` et le bureau international de liaison et de documentation représentés ici par le Docteur Schozer et le Professeur Rovan.
- En arrêtant ce choix, le jury a, je crois, voulu d'abord rendre hommage à une institution franco-allemande qui a été la première du genre puisqu'elle a été créée au lendemain de la deuxième guerre mondiale, à une époque où Allemands et Français, au sortir du conflit qui les avait vu s'affronter, ne songeaient guère dans leur ensemble à se préoccuper de l'avenir de l'adversaire de la veille, absorbés qu'ils étaient par leurs propres problèmes et leurs propres difficultés.
- C'est le mérite et l'honneur de quelques uns que d'avoir su regarder plus loin, et d'avoir voulu dépasser les antagonismes qui avaient jusqu'alors valu à nos deux pays de connaître tant de cruelles et sanglantes épreuves.\
Ce mérite que le prix en question couronne aujourd'hui, c'est, vous l'avez dit monsieur le Chancelier, d'abord celui d'un homme, le fondateur du BILD, le père Jean du Rivau. C'est en effet Jean du Rivau qui a pris l'initiative dès 1945 d'organiser des rencontres de jeunes des deux pays, de leur offrir un moyen d'expression, une publication commune, - ce qui relevait alors de l'exploit - qui se nomme "la revue des questions allemandes" qui constitue depuis plus de quarante ans un outil de connaissance et de communication privilégié pour les hommes politiques, les universitaires, enfin bref pour tous ceux qui sont curieux de la vie et des évolutions de la façon d'être du voisin.
- De l'action de Jean du Rivau et de ceux qu'il fit se rencontrer, on sait quels furent, quels sont encore les prolongements. A l'origine du rapprochement de nos deux peuples, le BILD préparera le terrain à la réconciliation franco-allemande, scellée notamment par le traité de 1963. L'élan était ainsi donné au renversement des préjugés à une politique de rapprochement fondée sur la confiance et sur l'acceptation réciproque. Cette hardiesse dans la pensée empruntait une approche très pragmatique. J'ai dit le rôle des instruments d'information. Je dois aussi souligner l'importance des structures de dialogue et de coopération que le BILD et l'organisation soeur allemande ont mis en place : conférences, échanges de jeunes, voyages d'études qui ont permis de brasser les idées et les hommes.
- Dans ce travail assidu, acharné, qui fut aussi une sorte de combat contre les habitudes de pensée, contre les préjugés dont j'ai parlé tout à l'heure, se sont illustrés particulièrement le Docteur Schozer et le Professeur Rovan. L'un et l'autre par leur constance, leur volonté, leur expérience et leurs immenses connaissances ont permis de réussir cette difficile entreprise.
- Le Professeur Rovan sait ce que nous en pensons, j'exprime au Docteur Schozer la gratitude de la France.
- Avec le temps, des organismes officiels sont venus à la rescousse, les Etats ont souvent pris le relais des pionniers. L'Office franco-allemand pour la jeunesse, pour ne nommer que lui, a ainsi pu amplifier le mouvement dont vous étiez les précurseurs, les fondateurs et disons les mainteneurs. Et bien il s'agit maintenant et toujours de favoriser la connaissance mutuelle, d'agir, de penser avec le partenaire privilégié que vous êtes, chers amis allemands, et donc de renforcer notre solidarité pour développer l'entente entre deux pays dans tous les domaines de leurs activités, et particulièrement dans le domaine de la vie internationale.
- Et tout cela, ça été l'affaire de ceux qui ont rêvé et agi : c'est devenu l'affaire des Etats et de nos nations, c'est beaucoup plus encore l'affaire des citoyens de chaque côté du Rhin, c'est la leçon essentielle que je voudrais tirer de cette première remise du Prix de Gaulle Adenauer.\