9 octobre 1989 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors du déjeuner offert par le Président Perez, sur les bonnes relations entre la France et le Venezuela et sur la nécessité d'accroître le dialogue Nord-Sud, Caracas le lundi 9 octobre 1989.
Monsieur le Président,
- Je veux d'abord vous dire combien nous sommes sensibles, la délégation française, ma femme et moi-même, à l'accueil qui nous est réservé et aux paroles de bienvenue et d'amitié que vous venez de prononcer.
- Cette visite au Venezuela était envisagée de longue date. Les circonstances ne m'ont pas permis de réaliser plus tôt ce voeux. Mais il m'est particulièrement agréable d'être parmi vous en cette année du Bicentenaire de la Révolution française, trois mois après vous avoir, monsieur le Président, accueilli à Paris. Ma présence ici témoigne de l'estime et de l'amitié que porte la France au Venezuela.
- Si ce retard comporte une compensation, c'est bien qu'étant venu deux fois dans ce pays en l'espace de quinze ans, le moment a été si bien choisi que chaque fois c'est le même Président qui m'y a reçu.
- L'étendue de votre pays, sa position stratégique au carrefour du monde andin, de l'Amérique centrale et de la région Caraïbe, la variété de ses ressources naturelles et leur ampleur, la diversité de la population, sa jeunesse et son dynamisme : voilà quelques-uns de ces éléments caractéristiques de la réalité vénézuélienne qui suffiraient à eux seuls à justifier un intérêt soutenu de la France.
- Comment oublier les liens particuliers que l'histoire a tissés entre nos deux pays ? Le Bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme a été l'occasion de rappeler l'influence des idées de 1789 sur les pères de l'indépendance : le précurseur, Francisco de Miranda, dont j'évoquais, il y a quelques semaines sur le champ de Valmy, le rôle à l'heure où se jouait chez nous, le sort de la liberté et le libertador lui-même, Simon Bolivar, dont l'exemple illustre continue d'inspirer nos esprits. Les affinités profondes qui se sont démontrées alors entre nos deux pays, et qui se nourrissaient des mêmes idéaux et des mêmes valeurs, ces affinités culturelles et politiques sont demeurées vivaces avec le temps. J'aimerais que cette visite illustre une fois encore cette disponibilité permanente entre nos deux pays.
- J'en veux pour preuve le grand nombre, la variété, la remarquable qualité des manifestations officielles ou privées par lesquelles le peuple vénézuélien a tenu à commémorer la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme. Ce n'est pas un hasard, monsieur le Président, si votre pays qui fut jadis le premier foyer de l'indépendance de l'Amérique latine, a été cette année l'un des plus fervents à célébrer la Révolution française. Permettez-moi au passage de remercier tous ceux d'entre vous qui ont contribué à la pleine réussite de cette célébration.
- Je rappelais tout à l'heure que j'avais eu le plaisir particulier de vous compter parmi nos hôtes d'honneur dans ces jours du 14 juillet. Le Président du Venezuela était présent et, au-delà de sa personne que nous estimons, à laquelle nous sommes attachés, il s'agissait bien d'un témoignage supplémentaire d'une amitié durable entre deux peuples.\
Aucun litige, aucun malentendu ne nous sépare £ on ne peut pas tenir ce langage partout. Il existe en revanche une large convergence de vues dans l'analyse que nous faisons, à Caracas comme à Paris, des grandes questions internationales, des problèmes que doit affronter cette partie du monde, aussi bien que de nos relations réciproques. Nos gouvernements poursuivent les mêmes objectifs de politique extérieure, la recherche de la paix, le soutien à la démocratie, l'aide au développement. Et nous sommes côte à côte pour la protection de l'environnement et de la lutte contre le trafic de la drogue. Dans tous ces domaines, il s'agit au fond d'introduire un peu plus d'ordre ou d'équilibre, de justice dans les relations internationales.
- A cet égard, vous l'avez noté, le changement intervenu dans les rapports Est-Ouest, la circulation plus libre des idées et des personnes représentent une chance précieuse pour la paix et tous les pays démocratiques - c'est la position de la France - doivent s'efforcer de consolider cette évolution sans se départir, ce qui est bien normal, de leur vigilance.\
J'aurai l'occasion de revenir sur ces sujets au cours de ce voyage, mais, dès maintenant, je voudrais consacrer un moment au problème des relations entre les pays pauvres et les pays riches, entre les pays qui ne sont pas pauvres mais qui doivent connaître un développement ou qui souffrent de l'endettement. Le Venezuela est un cas exemplaire. C'est un pays dynamique, doté d'un puissant potentiel physique et humain, mais pourtant il souffre sous le poids de la dette.
- Je sais monsieur le Président, le rôle que vous avez joué en faveur de ce dialogue Nord-Sud, sans cesse réclamé et qui périodiquement tourne court. J'ai accueilli avec grand intérêt et espoir l'initiative que vous avez prise personnellement à Paris, en juillet, en compagnie des Présidents Diouf, Moubarak et du Premier ministre Gandhi en faveur d'une relance de ce dialogue.
- Comment laisser en effet l'indifférence prévaloir, quand la situation de tant d'êtres humains est de plus en plus précaire, quand l'appauvrissement des uns contraste avec le bien être et la richesse des autres ? La charge toujours croissante de l'endettement des Etats reproduit jusqu'à la caricature la situation de nombreuses populations du tiers monde. Nous ne devons pas nous y résigner sous prétexte que les solutions globales sont difficiles à dégager. Seraient-elles impossibles ces solutions globales ? Continuons de lutter pour tenter de les obtenir et, en attendant, recherchons les solutions partielles qui sont à notre portée.
- Il faut sans cesse remettre sur le métier l'étude de ces relations entre le Nord et le Sud, trouver des approches pragmatiques, des thèmes communs d'intérêt susceptibles de renouer les fils de la négociation. Vous connaissez, monsieur le Président, mesdames et messieurs, les positions qui ont été les miennes et vous avez rappelé celles que j'ai exprimées en septembre 1988 aux Nations unies. Elles étaient inspirées par le souci d'offrir à des pays comme le vôtre la possibilité de rembourser leurs dettes sans mettre en péril leur développement économique et social. Des solutions ont été esquissées, définies, qui représentent, je crois, un pas dans la bonne direction. Mais, je dois le dire, ce pas est encore insuffisant, vous l'avez vous-même noté à l'instant. J'exprime le souhait que dans le cadre des discussions qui se sont engagées, les problèmes propres au Venezuela approchent d'une solution. Je sais qu'au cours de ces dernières semaines un certain nombre de débats ont eu lieu. On a besoin de cadrer les positions de chacun, et j'entends le faire pour mon pays, dans les jours qui viennent, afin que vous soyez assurés que la France est l'un des pays industrialisés disponibles. Je crois pouvoir dire qu'il est le plus disponible pour chercher en commun une réponse satisfaisante.
- Les conditions peuvent être propices, monsieur le Président, à un approfondissement du dialogue entre les nations, en tout cas, elles sont sûrement propices à l'approfondissement du dialogue politique entre vous et nous. Nous n'avons pas cessé de le faire. Eh bien, précisons encore nos points de vue et avançons. Je suis, pour ma part, disposé à poursuivre ce dialogue pour le faire aboutir.\
Monsieur le Président, le Venezuela est dans le domaine économique l'un des premiers partenaires de la France en Amérique latine. La plupart des banques françaises, de nombreuses entreprises industrielles, y sont présentes et actives. J'aimerais qu'elles fussent plus nombreuses, qu'elles n'hésitent pas en dépit des difficultés de l'heure - il y a toujours des difficultés - à parier sur l'avenir, en association avec vos entreprises. Moi, j'ai confiance dans l'avenir de votre pays. Je constate la lucidité de votre peuple et de ses dirigeants face à la crise actuelle.
- Dans le domaine de la coopération scientifique, des relations de haut niveau se sont instaurées entre universités et instituts de recherche de nos deux pays. De nouvelles opérations ont été lancées dans le secteur de l'innovation et de la formation technologique comme dans celui de la coopération administrative.
- Nos échanges culturels qui subissent le contre-coup des difficultés financières actuelles ont connu, malgré tout, un nouvel élan à la faveur de la célébration du Bicentenaire de la Révolution française. Mais nous ne vivons pas dans le passé £ nous entendons aborder le siècle qui vient en situation favorable. Or, la connaissance d'une culture passe par l'apprentissage de la langue. Je m'efforce de développer en France l'enseignement des langues étrangères et la langue espagnole rencontre un beau succès. J'espère que vos établissements d'enseignements connaîtront un engouement similaire pour la langue française que vous êtes très nombreux à connaître.
- Caracas est un foyer de création artistique remarquable. Nous apprécions en France certaines de ces manifestations, votre ballet national, vos peintures, vos écrivains, vos romanciers, devrais-je citer Romulo Gallegos. Mais nous devons faire davantage pour développer la connaissance de cette culture-là, la vôtre. Puisque vous fêterez dans trois ans le cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique, une grande exposition sur la création latino-américaine au XXème siècle pourrait dresser le bilan de l'apport de votre continent à l'art moderne, dans ses divers modes d'expression. En tout cas, je le souhaite et je compte que la France prendra les initiatives dans ce sens.\
Nous aurons l'occasion, monsieur le Président, de revenir sur certains des thèmes que je viens d'évoquer, et sur ceux que vous avez vous-même traités, je pense, en particulier, au devenir de l'Amérique latine, aux difficultés qui sont rencontrées, à vos approches incertaines en Amérique centrale et, plus récemment, aux difficultés nées autour du Canal de Panama. Nous aurons l'occasion d'en parler d'ici demain soir. En tout cas, je suis convaincu que de notre dialogue naîtra une compréhension nouvelle. Nous allons resserrer les liens qui nous unissent dans ce domaine comme dans les autres.
- Voilà pourquoi donc, à la fin de ce repas, je vous remercie, madame, je vous remercie monsieur le Président. Je suis heureux de me retrouver avec vous toutes et vous tous, mesdames et messieurs, venus de tous les milieux du Venezuela très représentatifs d'un grand pays. C'est vraiment en toute confiance dans votre avenir et dans le nôtre que je vous exprime mes voeux de bonheur et de prospérité pour ceux qui vous sont chers, madame et monsieur le Président, en premier lieu je pense au peuple du Venezuela que nous aurons nous, Français, la chance d'approcher au cours des journées qui ont commencé ce matin, des heures d'intenses débats, dialogues, conversations, cérémonies qui nous permettront de voir, d'entendre et de comprendre.
- Vive le peuple du Venezuela.
- Vive le Venezuela.
- Bonne santé et bonne chance.\
- Je veux d'abord vous dire combien nous sommes sensibles, la délégation française, ma femme et moi-même, à l'accueil qui nous est réservé et aux paroles de bienvenue et d'amitié que vous venez de prononcer.
- Cette visite au Venezuela était envisagée de longue date. Les circonstances ne m'ont pas permis de réaliser plus tôt ce voeux. Mais il m'est particulièrement agréable d'être parmi vous en cette année du Bicentenaire de la Révolution française, trois mois après vous avoir, monsieur le Président, accueilli à Paris. Ma présence ici témoigne de l'estime et de l'amitié que porte la France au Venezuela.
- Si ce retard comporte une compensation, c'est bien qu'étant venu deux fois dans ce pays en l'espace de quinze ans, le moment a été si bien choisi que chaque fois c'est le même Président qui m'y a reçu.
- L'étendue de votre pays, sa position stratégique au carrefour du monde andin, de l'Amérique centrale et de la région Caraïbe, la variété de ses ressources naturelles et leur ampleur, la diversité de la population, sa jeunesse et son dynamisme : voilà quelques-uns de ces éléments caractéristiques de la réalité vénézuélienne qui suffiraient à eux seuls à justifier un intérêt soutenu de la France.
- Comment oublier les liens particuliers que l'histoire a tissés entre nos deux pays ? Le Bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme a été l'occasion de rappeler l'influence des idées de 1789 sur les pères de l'indépendance : le précurseur, Francisco de Miranda, dont j'évoquais, il y a quelques semaines sur le champ de Valmy, le rôle à l'heure où se jouait chez nous, le sort de la liberté et le libertador lui-même, Simon Bolivar, dont l'exemple illustre continue d'inspirer nos esprits. Les affinités profondes qui se sont démontrées alors entre nos deux pays, et qui se nourrissaient des mêmes idéaux et des mêmes valeurs, ces affinités culturelles et politiques sont demeurées vivaces avec le temps. J'aimerais que cette visite illustre une fois encore cette disponibilité permanente entre nos deux pays.
- J'en veux pour preuve le grand nombre, la variété, la remarquable qualité des manifestations officielles ou privées par lesquelles le peuple vénézuélien a tenu à commémorer la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme. Ce n'est pas un hasard, monsieur le Président, si votre pays qui fut jadis le premier foyer de l'indépendance de l'Amérique latine, a été cette année l'un des plus fervents à célébrer la Révolution française. Permettez-moi au passage de remercier tous ceux d'entre vous qui ont contribué à la pleine réussite de cette célébration.
- Je rappelais tout à l'heure que j'avais eu le plaisir particulier de vous compter parmi nos hôtes d'honneur dans ces jours du 14 juillet. Le Président du Venezuela était présent et, au-delà de sa personne que nous estimons, à laquelle nous sommes attachés, il s'agissait bien d'un témoignage supplémentaire d'une amitié durable entre deux peuples.\
Aucun litige, aucun malentendu ne nous sépare £ on ne peut pas tenir ce langage partout. Il existe en revanche une large convergence de vues dans l'analyse que nous faisons, à Caracas comme à Paris, des grandes questions internationales, des problèmes que doit affronter cette partie du monde, aussi bien que de nos relations réciproques. Nos gouvernements poursuivent les mêmes objectifs de politique extérieure, la recherche de la paix, le soutien à la démocratie, l'aide au développement. Et nous sommes côte à côte pour la protection de l'environnement et de la lutte contre le trafic de la drogue. Dans tous ces domaines, il s'agit au fond d'introduire un peu plus d'ordre ou d'équilibre, de justice dans les relations internationales.
- A cet égard, vous l'avez noté, le changement intervenu dans les rapports Est-Ouest, la circulation plus libre des idées et des personnes représentent une chance précieuse pour la paix et tous les pays démocratiques - c'est la position de la France - doivent s'efforcer de consolider cette évolution sans se départir, ce qui est bien normal, de leur vigilance.\
J'aurai l'occasion de revenir sur ces sujets au cours de ce voyage, mais, dès maintenant, je voudrais consacrer un moment au problème des relations entre les pays pauvres et les pays riches, entre les pays qui ne sont pas pauvres mais qui doivent connaître un développement ou qui souffrent de l'endettement. Le Venezuela est un cas exemplaire. C'est un pays dynamique, doté d'un puissant potentiel physique et humain, mais pourtant il souffre sous le poids de la dette.
- Je sais monsieur le Président, le rôle que vous avez joué en faveur de ce dialogue Nord-Sud, sans cesse réclamé et qui périodiquement tourne court. J'ai accueilli avec grand intérêt et espoir l'initiative que vous avez prise personnellement à Paris, en juillet, en compagnie des Présidents Diouf, Moubarak et du Premier ministre Gandhi en faveur d'une relance de ce dialogue.
- Comment laisser en effet l'indifférence prévaloir, quand la situation de tant d'êtres humains est de plus en plus précaire, quand l'appauvrissement des uns contraste avec le bien être et la richesse des autres ? La charge toujours croissante de l'endettement des Etats reproduit jusqu'à la caricature la situation de nombreuses populations du tiers monde. Nous ne devons pas nous y résigner sous prétexte que les solutions globales sont difficiles à dégager. Seraient-elles impossibles ces solutions globales ? Continuons de lutter pour tenter de les obtenir et, en attendant, recherchons les solutions partielles qui sont à notre portée.
- Il faut sans cesse remettre sur le métier l'étude de ces relations entre le Nord et le Sud, trouver des approches pragmatiques, des thèmes communs d'intérêt susceptibles de renouer les fils de la négociation. Vous connaissez, monsieur le Président, mesdames et messieurs, les positions qui ont été les miennes et vous avez rappelé celles que j'ai exprimées en septembre 1988 aux Nations unies. Elles étaient inspirées par le souci d'offrir à des pays comme le vôtre la possibilité de rembourser leurs dettes sans mettre en péril leur développement économique et social. Des solutions ont été esquissées, définies, qui représentent, je crois, un pas dans la bonne direction. Mais, je dois le dire, ce pas est encore insuffisant, vous l'avez vous-même noté à l'instant. J'exprime le souhait que dans le cadre des discussions qui se sont engagées, les problèmes propres au Venezuela approchent d'une solution. Je sais qu'au cours de ces dernières semaines un certain nombre de débats ont eu lieu. On a besoin de cadrer les positions de chacun, et j'entends le faire pour mon pays, dans les jours qui viennent, afin que vous soyez assurés que la France est l'un des pays industrialisés disponibles. Je crois pouvoir dire qu'il est le plus disponible pour chercher en commun une réponse satisfaisante.
- Les conditions peuvent être propices, monsieur le Président, à un approfondissement du dialogue entre les nations, en tout cas, elles sont sûrement propices à l'approfondissement du dialogue politique entre vous et nous. Nous n'avons pas cessé de le faire. Eh bien, précisons encore nos points de vue et avançons. Je suis, pour ma part, disposé à poursuivre ce dialogue pour le faire aboutir.\
Monsieur le Président, le Venezuela est dans le domaine économique l'un des premiers partenaires de la France en Amérique latine. La plupart des banques françaises, de nombreuses entreprises industrielles, y sont présentes et actives. J'aimerais qu'elles fussent plus nombreuses, qu'elles n'hésitent pas en dépit des difficultés de l'heure - il y a toujours des difficultés - à parier sur l'avenir, en association avec vos entreprises. Moi, j'ai confiance dans l'avenir de votre pays. Je constate la lucidité de votre peuple et de ses dirigeants face à la crise actuelle.
- Dans le domaine de la coopération scientifique, des relations de haut niveau se sont instaurées entre universités et instituts de recherche de nos deux pays. De nouvelles opérations ont été lancées dans le secteur de l'innovation et de la formation technologique comme dans celui de la coopération administrative.
- Nos échanges culturels qui subissent le contre-coup des difficultés financières actuelles ont connu, malgré tout, un nouvel élan à la faveur de la célébration du Bicentenaire de la Révolution française. Mais nous ne vivons pas dans le passé £ nous entendons aborder le siècle qui vient en situation favorable. Or, la connaissance d'une culture passe par l'apprentissage de la langue. Je m'efforce de développer en France l'enseignement des langues étrangères et la langue espagnole rencontre un beau succès. J'espère que vos établissements d'enseignements connaîtront un engouement similaire pour la langue française que vous êtes très nombreux à connaître.
- Caracas est un foyer de création artistique remarquable. Nous apprécions en France certaines de ces manifestations, votre ballet national, vos peintures, vos écrivains, vos romanciers, devrais-je citer Romulo Gallegos. Mais nous devons faire davantage pour développer la connaissance de cette culture-là, la vôtre. Puisque vous fêterez dans trois ans le cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique, une grande exposition sur la création latino-américaine au XXème siècle pourrait dresser le bilan de l'apport de votre continent à l'art moderne, dans ses divers modes d'expression. En tout cas, je le souhaite et je compte que la France prendra les initiatives dans ce sens.\
Nous aurons l'occasion, monsieur le Président, de revenir sur certains des thèmes que je viens d'évoquer, et sur ceux que vous avez vous-même traités, je pense, en particulier, au devenir de l'Amérique latine, aux difficultés qui sont rencontrées, à vos approches incertaines en Amérique centrale et, plus récemment, aux difficultés nées autour du Canal de Panama. Nous aurons l'occasion d'en parler d'ici demain soir. En tout cas, je suis convaincu que de notre dialogue naîtra une compréhension nouvelle. Nous allons resserrer les liens qui nous unissent dans ce domaine comme dans les autres.
- Voilà pourquoi donc, à la fin de ce repas, je vous remercie, madame, je vous remercie monsieur le Président. Je suis heureux de me retrouver avec vous toutes et vous tous, mesdames et messieurs, venus de tous les milieux du Venezuela très représentatifs d'un grand pays. C'est vraiment en toute confiance dans votre avenir et dans le nôtre que je vous exprime mes voeux de bonheur et de prospérité pour ceux qui vous sont chers, madame et monsieur le Président, en premier lieu je pense au peuple du Venezuela que nous aurons nous, Français, la chance d'approcher au cours des journées qui ont commencé ce matin, des heures d'intenses débats, dialogues, conversations, cérémonies qui nous permettront de voir, d'entendre et de comprendre.
- Vive le peuple du Venezuela.
- Vive le Venezuela.
- Bonne santé et bonne chance.\