9 octobre 1989 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de l'inauguration de la place de France à Caracas, le lundi 9 octobre 1989.

Monsieur le Président de la République,
- Monsieur le président du conseil municipal,
- Monsieur le Président du Comité vénézuélien du Bicentenaire de la Révolution française,
- Mesdames et messieurs,
- Je ne vous cacherai pas la joie que j'éprouve en inaugurant avec vous cette place magnifiquement rénovée, à laquelle les autorités de votre pays ont voulu donner très symboliquement le nom de mon pays. J'y vois la marque de liens, de profondes amitiés qui unissent le Venezuela et la France, Caracas et Paris. Et je dois dire que tout Français qui se trouve ici en cette heure, ne peut qu'en éprouver fierté et émotion.
- J'attache comme vous beaucoup d'importance à l'architecture, à la préservation et à l'enrichissement du patrimoine urbain. Or, j'ai été d'emblée frappé par la beauté du site dans lequel votre cité s'insère, impressionné par la modernité, l'audace de ses plus beaux édifices. Il porte la marque d'un génie particulier, celui de vos architectes et de vos urbanistes. C'est vrai que certains de mes compatriotes ont participé à la rénovation de votre capitale. Je citerai Pros, Lambert, Rotival, dans la première moitié du siècle. Plus récemment, l'urbaniste Louis Roche qui a contribué au tracé de ce quartier de votre ville, preuve supplémentaire que l'art n'a pas de frontière.
- Nous avons nous-mêmes fait appel, chez nous, pour des monuments tout à fait contemporains à des créateurs uruguayen, espagnol, danois, cubain, américain qui ont apporté leur concours et leur talent à l'embellissement de notre capitale.
- Je souhaite que cette place "France" bordée notamment par les avenues Francisco de Miranda et Luis Roche où s'élèvera désormais un autre monument que nous devons au sculpteur Pagès, soit en quelque sorte pour les générations présentes et à venir, le recueil de notre mémoire commune et l'illustration de notre rencontre.
- Nous devons beaucoup, mesdames et messieurs, à votre pays et moi je dois gratitude et remerciements à votre Président ici présent, Carlos Andres Perez. Je sais l'amitié qu'il apporte dans tout ce qu'il fait, chaque fois qu'il s'agit de la France et je crois qu'il a compris que j'ai moi-même quelque inclination pour le Venezuela. Ce qui veut dire que nous n'avons pas eu de difficulté depuis quinze ans à nous rencontrer sur de nombreuses tribunes internationales. Mais rien ne valait la rencontre de Caracas chez vous, chez lui, amis vénézuéliens.
- Merci pour ce mot "France" marqué sur cette belle place !
- Merci pour votre pensée !
- Croyons en l'avenir.
- Ce nom est plus qu'un symbole, c'est une réalité vivante.\