13 septembre 1989 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la réception offerte à la délégation du comité régional Europe de l'Organisation mondiale de la santé, Paris, mercredi 13 septembre 1989.
Mesdames et messieurs,
- Je suis heureux que pour la première fois depuis la création de l'Organisation mondiale de la santé, son comité régional pour l'Europe ait choisi de se réunir à Paris. Je me réjouis tout particulièrement que ces journées au cours desquelles vous avez échangé vos préoccupations, vos appréciations, vos priorités, au cours desquelles vous avez défini les bases pour des actions communes, me donnent l'occasion de vous rencontrer et de vous recevoir dans ce Palais de l'Elysée.
- Mais je sais que ce n'est pas par hasard, si cette rencontre intervient l'année où la France célèbre le Bicentenaire de la Révolution de 1789. Et c'est dans mon esprit une manière de rappeler que le droit à l'accès aux soins pour tous, objectif majeur pour nous tous, est une forme d'égalité entre les citoyens qui s'inscrit directement dans l'esprit de la Déclaration des droits de l'homme. Et puis c'est aussi une manière de rendre hommage aux grands progrès de la santé publique que lancèrent les hommes de cette époque et dont nous bénéficions encore aujourd'hui. Il est intéressant de rappeler que les responsables de l'élaboration de la première Constitution de France eurent aussi pour souci de réfléchir à l'élaboration d'un schéma cohérent d'administration sanitaire mis en oeuvre quelques années plus tard, et qui inspira d'autres Etats européens. Mais enfin c'est au cours du 19ème siècle que les nations européennes ressentirent le besoin de se rapprocher, notamment devant les grandes épidémies, le choléra, afin d'échanger leurs connaissances sur les méthodes de prévention, de mettre en place les instruments de lutte contre la propagation de cette ou de ces épidémies.\
Sur les décombres du deuxième conflit mondial, si peu de temps après le premier, l'idée fit son chemin de mettre sur pied un organisme issu des Nations unies, l'Organisation mondiale de la santé, animée par la volonté pacifique et humanitaire de faire progresser le niveau général de la santé des hommes dans le monde, en luttant contre toutes les causes de mortalité, en apportant une aide internationale à tous les pays et notamment aux plus démunis. Et ce sont ces objectifs qui nous réunissent. Il y a des causes connues de mortalité toujours invaincues. Et parmi elles la faim, la plus insoutenable pour la conscience humaine, et tant de menaces encore qui apparaissent, la progression mondiale du Sida, la prévention des catastrophes naturelles, ou celles que provoque notre activité, l'activité humaine. Bref, je crois qu'il y a de quoi faire. L'Organisation mondiale de la santé a réuni ici les représentants de notre continent, continent dont les nations ont une expérience exceptionnelle des échanges de toutes sortes, ou de la circulation des hommes ou des femmes et nous avons entre nous l'habitude du dialogue, de la confrontation des idées, des diversités nationales. Nous avons donc le moyen de coopérer, de donner un sens à cette formule qui résume tant de choses, la santé pour tous, Europe du Nord, Europe du Sud, elles communiquent. Le même mouvement s'amorce entre l'Est et l'Ouest, mais c'est bien un domaine commun, celui de la santé et ces questions qui touchent à la vie, à la mort, à la souffrance, au malheur, est-il un terrain plus solide pour passer par dessus tant de contradictions ?
- Je suis certain qu'en travaillant pour la santé, vous travaillez de ce fait automatiquement pour l'atténuation des conflits, pour le rapprochement des points de vue. On ne peut pas s'occuper, consacrer une part de sa vie à une tâche de cette ordre sans avoir une haute conscience de ce qui importe pour le progrès et pour la paix. Cette raison là aurait suffi pour que je souhaite vous recevoir. Sachez que la France entend tirer le plus grand profit des enseignements qui seront tirés de vos conversations. Mesdames et messieurs, vous êtes les bienvenus parmi nous.\
- Je suis heureux que pour la première fois depuis la création de l'Organisation mondiale de la santé, son comité régional pour l'Europe ait choisi de se réunir à Paris. Je me réjouis tout particulièrement que ces journées au cours desquelles vous avez échangé vos préoccupations, vos appréciations, vos priorités, au cours desquelles vous avez défini les bases pour des actions communes, me donnent l'occasion de vous rencontrer et de vous recevoir dans ce Palais de l'Elysée.
- Mais je sais que ce n'est pas par hasard, si cette rencontre intervient l'année où la France célèbre le Bicentenaire de la Révolution de 1789. Et c'est dans mon esprit une manière de rappeler que le droit à l'accès aux soins pour tous, objectif majeur pour nous tous, est une forme d'égalité entre les citoyens qui s'inscrit directement dans l'esprit de la Déclaration des droits de l'homme. Et puis c'est aussi une manière de rendre hommage aux grands progrès de la santé publique que lancèrent les hommes de cette époque et dont nous bénéficions encore aujourd'hui. Il est intéressant de rappeler que les responsables de l'élaboration de la première Constitution de France eurent aussi pour souci de réfléchir à l'élaboration d'un schéma cohérent d'administration sanitaire mis en oeuvre quelques années plus tard, et qui inspira d'autres Etats européens. Mais enfin c'est au cours du 19ème siècle que les nations européennes ressentirent le besoin de se rapprocher, notamment devant les grandes épidémies, le choléra, afin d'échanger leurs connaissances sur les méthodes de prévention, de mettre en place les instruments de lutte contre la propagation de cette ou de ces épidémies.\
Sur les décombres du deuxième conflit mondial, si peu de temps après le premier, l'idée fit son chemin de mettre sur pied un organisme issu des Nations unies, l'Organisation mondiale de la santé, animée par la volonté pacifique et humanitaire de faire progresser le niveau général de la santé des hommes dans le monde, en luttant contre toutes les causes de mortalité, en apportant une aide internationale à tous les pays et notamment aux plus démunis. Et ce sont ces objectifs qui nous réunissent. Il y a des causes connues de mortalité toujours invaincues. Et parmi elles la faim, la plus insoutenable pour la conscience humaine, et tant de menaces encore qui apparaissent, la progression mondiale du Sida, la prévention des catastrophes naturelles, ou celles que provoque notre activité, l'activité humaine. Bref, je crois qu'il y a de quoi faire. L'Organisation mondiale de la santé a réuni ici les représentants de notre continent, continent dont les nations ont une expérience exceptionnelle des échanges de toutes sortes, ou de la circulation des hommes ou des femmes et nous avons entre nous l'habitude du dialogue, de la confrontation des idées, des diversités nationales. Nous avons donc le moyen de coopérer, de donner un sens à cette formule qui résume tant de choses, la santé pour tous, Europe du Nord, Europe du Sud, elles communiquent. Le même mouvement s'amorce entre l'Est et l'Ouest, mais c'est bien un domaine commun, celui de la santé et ces questions qui touchent à la vie, à la mort, à la souffrance, au malheur, est-il un terrain plus solide pour passer par dessus tant de contradictions ?
- Je suis certain qu'en travaillant pour la santé, vous travaillez de ce fait automatiquement pour l'atténuation des conflits, pour le rapprochement des points de vue. On ne peut pas s'occuper, consacrer une part de sa vie à une tâche de cette ordre sans avoir une haute conscience de ce qui importe pour le progrès et pour la paix. Cette raison là aurait suffi pour que je souhaite vous recevoir. Sachez que la France entend tirer le plus grand profit des enseignements qui seront tirés de vos conversations. Mesdames et messieurs, vous êtes les bienvenus parmi nous.\