15 juin 1989 - Seul le prononcé fait foi
Interview de M. François Mitterrand, Président de la République, dans "Moins 1000" du 15 juin 1989, sur les jeux olympiques de 1992.
QUESTION.- En tant que Président de la République, vous ouvrirez officiellement les XVIème jeux olympiques d'hiver. A 1000 jours de l'ouverture des Jeux, quelle analyse faites-vous de leur préparation ?
- LE PRESIDENT.- Permettez-moi tout d'abord de me réjouir qu'Albertville et la Savoie, et au-delà la France tout entière, aient obtenu l'honneur d'organiser à nouveau les jeux d'hiver.
- Dès que la candidature a été déposée, j'ai assuré les Savoyards du soutien de l'Etat. La décision acquise, je souhaite que tous donnent le meilleur d'eux-mêmes à cette belle aventure collective.
- Les informations qui me parviennent, m'indiquent que nous sommes dans les temps pour la préparation des XVIème jeux olympiques d'hiver. Je connais l'engagement du Comité d'organisation des jeux olympiques, des collectivités locales et de tant de citoyennes et de citoyens pour que ces jeux réussissent pleinement.
- QUESTION.- Quel rôle l'Etat joue-t-il dans la préparation des jeux olympiques ?
- LE PRESIDENT.- L'Etat apporte d'abord au budget du COJO près de 700 millions de francs. Il participe en outre pour une large part, aux côtés du département et de la région, à l'édification du cadre des jeux. Il s'agit de routes, de chemins de fer, de télécommunications, de l'équipement sanitaire, d'aménagements touristiques et culturels. L'Etat a des responsabilités propres en matière de sécurité : elles sont assurées. Au-delà, l'Etat incite à développer la formation professionnelle, l'enseignement des langues et tout ce qui contribuera à une bonne organisation.\
QUESTION.- Depuis plusieurs années, l'enjeu commercial et économique des jeux n'a cessé de croître. Estimez-vous que cette évolution est en contradiction avec leur vocation première ? L'idéal olympique est-il selon vous encore d'actualité ?
- LE PRESIDENT.- Le sport offre une occasion précieuse pour que chacun se dépasse et que règne, pour un temps, l'harmonie internationale.
- Le sport doit primer le commerce. Je sais que telle est la conviction des organisateurs des jeux d'Albertville.
- QUESTION.- Les Jeux Olympiques de 1992, contrairement aux trois dernières olympiades, se dérouleront entièrement en Europe : à Barcelone en été, et Albertville en hiver. Ils coïncident, à quelques mois près, avec la mise en oeuvre du marché unique européen. Un tel événement doit-il servir avant tout le rayonnement d'une région, de la France ou de l'Europe ?
- LE PRESIDENT.- Oui. J'y vois un symbole de la renaissance européenne et un encouragement à achever dans les temps le marché unique européen.
- QUESTION.- Y a-t-il un événement sportif qui vous a laissé un souvenir marquant ? Lequel ?
- LE PRESIDENT.- Il est difficile de choisir parmi les jeux olympiques du passé ou quelques grands matchs de football ou de rugby dont je garde une mémoire intense. Il y a bien sûr aussi le tour de France dont je suis un amateur très attentif. Le sport nourrit notre joie quotidienne. Comment trancher sans être injuste ? Mais comment oublierais-je les grands moments que nous ont valu Allais, Couttet, Bonlieu, Killy, Pellen, Piccard, Merle.\
- LE PRESIDENT.- Permettez-moi tout d'abord de me réjouir qu'Albertville et la Savoie, et au-delà la France tout entière, aient obtenu l'honneur d'organiser à nouveau les jeux d'hiver.
- Dès que la candidature a été déposée, j'ai assuré les Savoyards du soutien de l'Etat. La décision acquise, je souhaite que tous donnent le meilleur d'eux-mêmes à cette belle aventure collective.
- Les informations qui me parviennent, m'indiquent que nous sommes dans les temps pour la préparation des XVIème jeux olympiques d'hiver. Je connais l'engagement du Comité d'organisation des jeux olympiques, des collectivités locales et de tant de citoyennes et de citoyens pour que ces jeux réussissent pleinement.
- QUESTION.- Quel rôle l'Etat joue-t-il dans la préparation des jeux olympiques ?
- LE PRESIDENT.- L'Etat apporte d'abord au budget du COJO près de 700 millions de francs. Il participe en outre pour une large part, aux côtés du département et de la région, à l'édification du cadre des jeux. Il s'agit de routes, de chemins de fer, de télécommunications, de l'équipement sanitaire, d'aménagements touristiques et culturels. L'Etat a des responsabilités propres en matière de sécurité : elles sont assurées. Au-delà, l'Etat incite à développer la formation professionnelle, l'enseignement des langues et tout ce qui contribuera à une bonne organisation.\
QUESTION.- Depuis plusieurs années, l'enjeu commercial et économique des jeux n'a cessé de croître. Estimez-vous que cette évolution est en contradiction avec leur vocation première ? L'idéal olympique est-il selon vous encore d'actualité ?
- LE PRESIDENT.- Le sport offre une occasion précieuse pour que chacun se dépasse et que règne, pour un temps, l'harmonie internationale.
- Le sport doit primer le commerce. Je sais que telle est la conviction des organisateurs des jeux d'Albertville.
- QUESTION.- Les Jeux Olympiques de 1992, contrairement aux trois dernières olympiades, se dérouleront entièrement en Europe : à Barcelone en été, et Albertville en hiver. Ils coïncident, à quelques mois près, avec la mise en oeuvre du marché unique européen. Un tel événement doit-il servir avant tout le rayonnement d'une région, de la France ou de l'Europe ?
- LE PRESIDENT.- Oui. J'y vois un symbole de la renaissance européenne et un encouragement à achever dans les temps le marché unique européen.
- QUESTION.- Y a-t-il un événement sportif qui vous a laissé un souvenir marquant ? Lequel ?
- LE PRESIDENT.- Il est difficile de choisir parmi les jeux olympiques du passé ou quelques grands matchs de football ou de rugby dont je garde une mémoire intense. Il y a bien sûr aussi le tour de France dont je suis un amateur très attentif. Le sport nourrit notre joie quotidienne. Comment trancher sans être injuste ? Mais comment oublierais-je les grands moments que nous ont valu Allais, Couttet, Bonlieu, Killy, Pellen, Piccard, Merle.\