29 avril 1989 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion du baptême du stade Jean Chevrier, Château-Chinon, samedi 29 avril 1989.
Monsieur le maire,
- mesdames,
- messieurs,
- chers amis,
- Je n'ajouterai que quelques mots. Nous nous sommes rassemblés dans le souvenir de Jean Chevrier auquel la municipalité a donné véritablement le meilleur témoignage possible d'une amitié fidèle en appelant le stade "Jean Chevrier", une façon de perpétuer son nom dans un domaine où son dévouement fut considérable.
- Jean Chevrier, pour tout ce qui touchait au développement de la jeunesse, le sport, en même temps bien entendu qu'à la réussite de Château-Chinon, a été véritablement un modèle. Vous êtes très nombreux ici à l'avoir connu, approché, non seulement à Château-Chinon, mais dans tout le département de la Nièvre. Vous connaissiez ses qualités, c'était un homme très rare par sa délicatesse, sa finesse, son dévouement. Il était vraiment l'ami de tous et sans complaisance, car il disait ce qu'il pensait. Il avait ses choix, ses préférences et il ne les cachait pas.
- Je voudrais dire à sa famille, d'abord naturellement à Ginette Chevrier, la pensée qui m'étreignait au cours de ces deux heures passées à Château-Chinon, en songeant que quelques mois après, le temps fuit si vite, nous étions là autour d'une pierre dressée, autour d'un nom gravé et cela pourrait paraître dérisoire au regard de toutes les chaleurs perdues. Mais enfin, c'est tout de même un témoignage, on sait bien que la vie passe ainsi et il est bon que celles et ceux d'entre eux qui méritent l'amitié soient ainsi célébrés à distance. Je vous remercie, docteur Signe d'avoir bien voulu organiser tout cela. J'ajouterai mes remerciements à ceux que vous avez vous-même adressés aux organisateurs, aux équipes de football, à celles et ceux qui ont prêté la main pour que cette fête du souvenir fut réussie. J'ai passé tant d'heures, tant de jours, tant de semaines, tant de mois, tant d'années avec Jean Chevrier et toute l'équipe autour. C'était, ce matin à Arleuf, et nous parlions de Fernand Dussert et, on pourrait comme cela, établir la chaîne des amitiés extrêmement fortes qui a véritablement dessiné la carte du Morvan au cours de ces trente à quarante dernières années. Puis je vois, bien entendu de nouveaux visages, il y a ceux qui ont assuré la relève, les maires des communes voisines, nombreux aussi parmi nous cet après-midi et puis les plus jeunes qui savent bien par relation de famille qui était Jean Chevrier et qui feront bien de s'informer pour pouvoir suivre son exemple. C'est vraiment le Morvan dans sa réalité. Il n'y a pas grand chemin à faire de Blismes à Château-Chinon. On pouvait rester fidèle à ses deux patries, elles sont si proches et partout on retrouve le tempérament de ce pays, le tempérament discret, secret, réservé, mais fidèle et profond.
- En célébrant Jean Chevrier, je crois que l'on célèbre toutes ses vertus. C'est un exemple pour moi qui reste extrêmement présent dans ma mémoire de ce qu'est le Morvan, de ce que sont les morvandiaux tels que je les ai connus depuis maintenant quelques temps.
- Voilà, merci beaucoup, je n'ai fait qu'ajouter ma présence à la vôtre, non pas parce que je remplis une fonction particulière, sans que cela change quoi que ce soit à la réalité de nos affections et de nos fidélités. Chacun d'entre vous a voulu être là, moi aussi. Et si l'on s'adresse à moi, c'est parce que dans la République il y a un certain nombre de fonctions, de mandats dus à la confiance populaire qui font que l'on se rassemble plus aisément dans ces cas-là.\
J'ai longtemps dirigé cette commune, on y a fait beaucoup, on continue. Je suis très content, quand j'y reviens, de voir le docteur Signe, les conseillers municipaux, ceux qui étaient avec moi, les nouveaux, ceux que je connaissais moins, perpétuer l'oeuvre entreprise. Ils ne font pas exactement comme je l'aurais fait. Ils ne font pas ce que j'aurais souhaité. Ils sont eux-mêmes et ils ont bien raison. Je me garde bien de vouloir me substituer à eux. Ainsi va la société, ainsi va la République, à chaque génération d'accomplir son devoir selon ses goûts, ses préférences et ce qu'elle ressent elle-même. Je crois que l'on peut dire cela de tous les postes, de toutes les fonctions d'une génération à l'autre. Cela dit je suis très content de ce que l'on y fait et quelques fois je dis au docteur Signe, "tiens, moi, je n'y avais pas pensé". Je suis très content qu'on ait encore amélioré cette petite ville qui est une capitale, la capitale du Haut Morvan, du Morvan. Une petite ville de 3000 habitants, ce n'est pas une grande capitale, c'est vrai, mais c'est l'histoire qui fait la grandeur et cette région - la géographie l'a faite comme cela, les siècles aussi - a été modelée, sculptée dans une pierre dure, un bon granit et les habitants sont comme elle. Ce n'est pas facile à modeler, ce n'est pas facile à modifier, les Morvandiaux sont solides, ils sont parfois un peu têtus, mais en fait, cela représente une des fractions, parmi à mon avis, les plus solides, les plus durables - ce sont les mots que j'ai employés tout à l'heure -, les plus significatifs d'une certaine France.
- A plus tard, merci pour ce rendez-vous, cela m'a donné l'occasion de vous rencontrer une fois encore, j'espère que ce n'est pas la dernière.
- Bonne chance à tous.\
- mesdames,
- messieurs,
- chers amis,
- Je n'ajouterai que quelques mots. Nous nous sommes rassemblés dans le souvenir de Jean Chevrier auquel la municipalité a donné véritablement le meilleur témoignage possible d'une amitié fidèle en appelant le stade "Jean Chevrier", une façon de perpétuer son nom dans un domaine où son dévouement fut considérable.
- Jean Chevrier, pour tout ce qui touchait au développement de la jeunesse, le sport, en même temps bien entendu qu'à la réussite de Château-Chinon, a été véritablement un modèle. Vous êtes très nombreux ici à l'avoir connu, approché, non seulement à Château-Chinon, mais dans tout le département de la Nièvre. Vous connaissiez ses qualités, c'était un homme très rare par sa délicatesse, sa finesse, son dévouement. Il était vraiment l'ami de tous et sans complaisance, car il disait ce qu'il pensait. Il avait ses choix, ses préférences et il ne les cachait pas.
- Je voudrais dire à sa famille, d'abord naturellement à Ginette Chevrier, la pensée qui m'étreignait au cours de ces deux heures passées à Château-Chinon, en songeant que quelques mois après, le temps fuit si vite, nous étions là autour d'une pierre dressée, autour d'un nom gravé et cela pourrait paraître dérisoire au regard de toutes les chaleurs perdues. Mais enfin, c'est tout de même un témoignage, on sait bien que la vie passe ainsi et il est bon que celles et ceux d'entre eux qui méritent l'amitié soient ainsi célébrés à distance. Je vous remercie, docteur Signe d'avoir bien voulu organiser tout cela. J'ajouterai mes remerciements à ceux que vous avez vous-même adressés aux organisateurs, aux équipes de football, à celles et ceux qui ont prêté la main pour que cette fête du souvenir fut réussie. J'ai passé tant d'heures, tant de jours, tant de semaines, tant de mois, tant d'années avec Jean Chevrier et toute l'équipe autour. C'était, ce matin à Arleuf, et nous parlions de Fernand Dussert et, on pourrait comme cela, établir la chaîne des amitiés extrêmement fortes qui a véritablement dessiné la carte du Morvan au cours de ces trente à quarante dernières années. Puis je vois, bien entendu de nouveaux visages, il y a ceux qui ont assuré la relève, les maires des communes voisines, nombreux aussi parmi nous cet après-midi et puis les plus jeunes qui savent bien par relation de famille qui était Jean Chevrier et qui feront bien de s'informer pour pouvoir suivre son exemple. C'est vraiment le Morvan dans sa réalité. Il n'y a pas grand chemin à faire de Blismes à Château-Chinon. On pouvait rester fidèle à ses deux patries, elles sont si proches et partout on retrouve le tempérament de ce pays, le tempérament discret, secret, réservé, mais fidèle et profond.
- En célébrant Jean Chevrier, je crois que l'on célèbre toutes ses vertus. C'est un exemple pour moi qui reste extrêmement présent dans ma mémoire de ce qu'est le Morvan, de ce que sont les morvandiaux tels que je les ai connus depuis maintenant quelques temps.
- Voilà, merci beaucoup, je n'ai fait qu'ajouter ma présence à la vôtre, non pas parce que je remplis une fonction particulière, sans que cela change quoi que ce soit à la réalité de nos affections et de nos fidélités. Chacun d'entre vous a voulu être là, moi aussi. Et si l'on s'adresse à moi, c'est parce que dans la République il y a un certain nombre de fonctions, de mandats dus à la confiance populaire qui font que l'on se rassemble plus aisément dans ces cas-là.\
J'ai longtemps dirigé cette commune, on y a fait beaucoup, on continue. Je suis très content, quand j'y reviens, de voir le docteur Signe, les conseillers municipaux, ceux qui étaient avec moi, les nouveaux, ceux que je connaissais moins, perpétuer l'oeuvre entreprise. Ils ne font pas exactement comme je l'aurais fait. Ils ne font pas ce que j'aurais souhaité. Ils sont eux-mêmes et ils ont bien raison. Je me garde bien de vouloir me substituer à eux. Ainsi va la société, ainsi va la République, à chaque génération d'accomplir son devoir selon ses goûts, ses préférences et ce qu'elle ressent elle-même. Je crois que l'on peut dire cela de tous les postes, de toutes les fonctions d'une génération à l'autre. Cela dit je suis très content de ce que l'on y fait et quelques fois je dis au docteur Signe, "tiens, moi, je n'y avais pas pensé". Je suis très content qu'on ait encore amélioré cette petite ville qui est une capitale, la capitale du Haut Morvan, du Morvan. Une petite ville de 3000 habitants, ce n'est pas une grande capitale, c'est vrai, mais c'est l'histoire qui fait la grandeur et cette région - la géographie l'a faite comme cela, les siècles aussi - a été modelée, sculptée dans une pierre dure, un bon granit et les habitants sont comme elle. Ce n'est pas facile à modeler, ce n'est pas facile à modifier, les Morvandiaux sont solides, ils sont parfois un peu têtus, mais en fait, cela représente une des fractions, parmi à mon avis, les plus solides, les plus durables - ce sont les mots que j'ai employés tout à l'heure -, les plus significatifs d'une certaine France.
- A plus tard, merci pour ce rendez-vous, cela m'a donné l'occasion de vous rencontrer une fois encore, j'espère que ce n'est pas la dernière.
- Bonne chance à tous.\