3 février 1989 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la réception de la communauté française à Bombay le 3 février 1989.

Mesdames et messieurs,
- C'est pour moi très agréable que de vous rencontrer dans ces conditions, sur un navire français dont vous connaissez le rôle important dans l'Océan indien, à la tête d'une flotte dont les services au cours de ces dernières années ont succédé à tant d'autres dans l'Histoire. Je suis heureux de vous recevoir vous toutes et vous tous venus de Bombay ou des autres villes de la région.
- Je tenais à vous rencontrer comme je l'ai fait à Delhi avec d'autres de nos compatriotes, comme je le fais chaque fois qu'il m'arrive d'aller dans un pays étranger. Il est très important pour moi de pouvoir connaître qui vous êtes et ce que vous souhaitez, votre façon de vivre et ce que vous ressentez au regard de notre Patrie.
- J'ai déjà dit à Delhi le rôle qui, dans mon esprit, est le vôtre car, soit que vous voyez fonctionnaire de la République, que vous soyez membres d'entreprises travaillant sur le terrain, créateurs ou interprêtes des capacités de la France, vous avez tous une fonction de pionnier. Nous sommes encore loin du compte dans un immense pays comme celui-ci et celles et ceux d'entre vous qui ont accepté - et qui ont trouvé aussi en contrepartie sans doute bien des charmes au milieu des risques - de vivre et de travailler au loin savent ou doivent savoir à quel point ils sont utiles et nécessaires à la France. Nous manquons d'hommes et de femmes tels que vous. J'aimerais en voir dans tous les pays du monde où il se passe quelque chose, où la vie se transforme, où le monde change. C'est la présence de la France que vous incarnez et selon ce que vous serez, on juge ou on jugera la France. Et j'aimerais que cet exemple fût suivi par d'autres, par beaucoup d'autres afin d'assurer une représentation permanente de nos intérêts véritables qui sont de toutes sortes : ils sont culturels, ils sont économiques, ils sont politiques dans le bon sens du terme, ils sont techniques ou technologiques, ils prennent part à l'évolution et aux découvertes de la science dans un pays qui connaît lui-même de considérables avancées et où diverses sociétés se confrontent dans une marche constante vers le mieux, vers ce qu'il est possible de faire ou d'accomplir quand on a la responsabilité d'un grand peuple.
- Je suis très sensible au fait que vous soyez venus de la terre jusqu'ici - ce n'est pas une très grande aventure - pour retrouver l'hospitalité de nos marins. Je connais un certain nombre d'entre vous directement, d'autres dont j'ai entendu parler, puis tous ceux dont je n'ai jamais entendu parler mais qui font la même chose c'est-à-dire qu'ils sont là, ils travaillent, ils produisent, ils échangent et notre culture s'en trouve mieux, elle qui a tant besoin d'être exprimée partout dans le monde.
- Nous allons rester quelques moments comme cela ensemble, pas trop longtemps, avant de rejoindre le programme qui m'a été préparé pour cette dernière journée de la visite en Inde. Mais sachez à quel point j'ai ressenti la qualité de cette présence.
- Je vous en remercie.
- Vive la République !
- Vive la France !\