4 octobre 1988 - Seul le prononcé fait foi
Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur les résultats français aux Jeux Olympiques et sur le sport, Paris, Palais de l'Élysée, mardi 4 octobre 1988.
Mesdames,
- mesdemoiselles,
- messieurs,
- Vous rentrez d'un voyage fatigant, un peu compliqué par l'arrivée en Ile de France `brouillard à l'aéroport de Roissy`. Aussi devrais-je presque m'excuser de vous avoir pris au débotté comme cela, mais c'était la seule façon de vous avoir le plus nombreux possible avant que vous ne vous dispersiez. Et je tenais à ce que vous soyez là pour bien marquer les sentiments que j'éprouve et qu'éprouve avec moi l'immense majorité des Français devant leurs athlètes et les résultats obtenus à Séoul.
- Bien entendu, je joins à ces remarques les remerciements que nous devons et que je dois aux dirigeants olympiques français qui ont largement participé et assumé leurs responsabilités dans la représentation française.
- Que penser des résultats ? Ils sont mitigés par nature. Comment en serait-il autrement. Les éléments positifs, que vous devez ressentir vous-même, c'est que le résultat obtenu en 1988 est supérieure en moyenne générale à celui qui était obtenu au cours des olympiades précédentes d'autant plus que ces olympiades - où se sont abstenues quelques grandes puissances sportives - étaient je ne dirai pas rendues faciles - car il faut penser à la qualité de nos champions de cette époque - mais enfin malgré tout la compétition de Séoul, par le nombre des pays et par leur qualité, rendaient ces épreuves particulièrement difficiles.\
Je tiens à féliciter et à remercier, au nom du pays, tous les athlètes qui ont participé. Naturellement nos regards sont attirés vers ceux qui sont revenus avec des médailles, après tout il faut bien qu'il y ait un enjeu et que tous nos athlètes sélectionnés aient envie d'en faire autant. Cette fois-ci, c'est un peu tard, la prochaine fois ! Donc nos six médailles d'or ont représenté - je crois que c'est plus qu'au cours des deux dernières olympiades, il n'y a peut-être pas que celle d'avant - six médailles individuelles et par équipes qui représentent - je l'imagine - non seulement un bel effort mais un immense effort, un effort physique et un effort moral, car être prêt ce jour-là représente une maîtrise de soi qui est à mon avis le meilleur témoignage que l'on puisse vous rendre.
- Bien entendu on peut être un bel athlète si on a des dons et si on travaille £ mais être maître de soi au moment voulu exige des qualités morales exceptionnelles auxquelles je suis très sensible et dont je tiens à témoigner. Eh bien ces six médailles d'or, ces médailles d'argent, six médailles de bronze ont été toutes acquises dans des conditions remarquables. Bien entendu, on jette toujours un pleur sur la malchance, il y en a qui auraient pu à si peu de chose ! Et d'autre part, tout de même sans se plaindre toujours - c'est trop habituel, c'est toujours l'arbitre qui a tort - mais enfin il y a deux ou trois choses qui auraient pu permettre à quelques athlètes de rejoindre le petit lot de ceux qui se trouvent aujourd'hui les plus en vue, et c'est quand même dommage. Mais je ne saurais oublier aussi qu'indépendamment des médaillés, il y a eu trente-sept athlètes dans les finales, sur ces 37, 15 en athlétisme, et cela représente une moyenne de représentation qui place la France dans une situation supérieure à celle que nous avons connue. Bref, il y a un progrès !
- Il serait injuste de ne décerner des compliments qu'à ceux qui ont été primés, il serait injuste de ne pas leur en adresser. Je tiens donc à leur dire à quel point nous avons été fiers d'eux. Mais l'effort a été pratiquement similaire pour tous les autres, les sacrifices aussi, cela représente une vie d'athlète et une vie de privations consenties bien entendu mais qui représente aussi un effort sur soi-même qui est l'une des beautés du sport.\
Alors je ne vais pas faire un long discours, ce n'est pas le moment £ vous êtes fatigués et puis les discours, moi quand j'écoute ceux des autres ça m'ennuie toujours un peu, enfin pas toujours mais très souvent alors il faut que j'y songe lorsque c'est moi-même qui prend la parole devant quelque public que ce soit.
- Il y a aussi ce que l'on peut regretter. Il y a eu des manquements, nos préparations ne sont pas toujours égales, il y a aussi peut-être le tempérament national qui a bien des vertus et qui a quelques défauts. Dans le fond, on s'interroge : les rigueurs de l'entraînement, c'est très bien mais il ne faut pas non plus caporaliser les athlètes. Le sport est quelque chose de libre, c'est l'expansion des qualités des individus, c'est aussi dans certaines circonstances la manifestation admirable de l'esprit d'équipe sans que pour autant cela doive se transformer, - vous n'êtes pas rentré au régiment, bien que je n'ai rien contre le régiment - alors je viens témoigner devant vous ma satisfaction et monsieur le Président vous me disiez vous-même à l'instant votre satisfaction globale. Vous rentrez en France, vous allez la plupart d'entre vous continuer d'exercer votre sport favori, certains d'entre vous seront encore là dans quatre ans. Cela représente une belle ambition et ceux qui n'y seront plus : l'âge, les obligations professionnelles, la vie tout simplement, il faut qu'ils sachent qu'ils ont apporté collectivement à la France une véritable joie. C'était beau et d'une façon générale, c'était réussi.
- Quant à ce qui reste à faire, il appartient au gouvernement, aux fédérations et aux athlètes eux-mêmes à tirer les meilleures leçons possibles de ce qu'ils ont vu venant des délégations étrangères, tout ce qu'il leur est apparu correspondre à l'idée du sport et en même temps peut-être meilleur que ce que nous faisons chez nous, ici ou là. C'est comme cela que nous continuerons d'avancer.\
- mesdemoiselles,
- messieurs,
- Vous rentrez d'un voyage fatigant, un peu compliqué par l'arrivée en Ile de France `brouillard à l'aéroport de Roissy`. Aussi devrais-je presque m'excuser de vous avoir pris au débotté comme cela, mais c'était la seule façon de vous avoir le plus nombreux possible avant que vous ne vous dispersiez. Et je tenais à ce que vous soyez là pour bien marquer les sentiments que j'éprouve et qu'éprouve avec moi l'immense majorité des Français devant leurs athlètes et les résultats obtenus à Séoul.
- Bien entendu, je joins à ces remarques les remerciements que nous devons et que je dois aux dirigeants olympiques français qui ont largement participé et assumé leurs responsabilités dans la représentation française.
- Que penser des résultats ? Ils sont mitigés par nature. Comment en serait-il autrement. Les éléments positifs, que vous devez ressentir vous-même, c'est que le résultat obtenu en 1988 est supérieure en moyenne générale à celui qui était obtenu au cours des olympiades précédentes d'autant plus que ces olympiades - où se sont abstenues quelques grandes puissances sportives - étaient je ne dirai pas rendues faciles - car il faut penser à la qualité de nos champions de cette époque - mais enfin malgré tout la compétition de Séoul, par le nombre des pays et par leur qualité, rendaient ces épreuves particulièrement difficiles.\
Je tiens à féliciter et à remercier, au nom du pays, tous les athlètes qui ont participé. Naturellement nos regards sont attirés vers ceux qui sont revenus avec des médailles, après tout il faut bien qu'il y ait un enjeu et que tous nos athlètes sélectionnés aient envie d'en faire autant. Cette fois-ci, c'est un peu tard, la prochaine fois ! Donc nos six médailles d'or ont représenté - je crois que c'est plus qu'au cours des deux dernières olympiades, il n'y a peut-être pas que celle d'avant - six médailles individuelles et par équipes qui représentent - je l'imagine - non seulement un bel effort mais un immense effort, un effort physique et un effort moral, car être prêt ce jour-là représente une maîtrise de soi qui est à mon avis le meilleur témoignage que l'on puisse vous rendre.
- Bien entendu on peut être un bel athlète si on a des dons et si on travaille £ mais être maître de soi au moment voulu exige des qualités morales exceptionnelles auxquelles je suis très sensible et dont je tiens à témoigner. Eh bien ces six médailles d'or, ces médailles d'argent, six médailles de bronze ont été toutes acquises dans des conditions remarquables. Bien entendu, on jette toujours un pleur sur la malchance, il y en a qui auraient pu à si peu de chose ! Et d'autre part, tout de même sans se plaindre toujours - c'est trop habituel, c'est toujours l'arbitre qui a tort - mais enfin il y a deux ou trois choses qui auraient pu permettre à quelques athlètes de rejoindre le petit lot de ceux qui se trouvent aujourd'hui les plus en vue, et c'est quand même dommage. Mais je ne saurais oublier aussi qu'indépendamment des médaillés, il y a eu trente-sept athlètes dans les finales, sur ces 37, 15 en athlétisme, et cela représente une moyenne de représentation qui place la France dans une situation supérieure à celle que nous avons connue. Bref, il y a un progrès !
- Il serait injuste de ne décerner des compliments qu'à ceux qui ont été primés, il serait injuste de ne pas leur en adresser. Je tiens donc à leur dire à quel point nous avons été fiers d'eux. Mais l'effort a été pratiquement similaire pour tous les autres, les sacrifices aussi, cela représente une vie d'athlète et une vie de privations consenties bien entendu mais qui représente aussi un effort sur soi-même qui est l'une des beautés du sport.\
Alors je ne vais pas faire un long discours, ce n'est pas le moment £ vous êtes fatigués et puis les discours, moi quand j'écoute ceux des autres ça m'ennuie toujours un peu, enfin pas toujours mais très souvent alors il faut que j'y songe lorsque c'est moi-même qui prend la parole devant quelque public que ce soit.
- Il y a aussi ce que l'on peut regretter. Il y a eu des manquements, nos préparations ne sont pas toujours égales, il y a aussi peut-être le tempérament national qui a bien des vertus et qui a quelques défauts. Dans le fond, on s'interroge : les rigueurs de l'entraînement, c'est très bien mais il ne faut pas non plus caporaliser les athlètes. Le sport est quelque chose de libre, c'est l'expansion des qualités des individus, c'est aussi dans certaines circonstances la manifestation admirable de l'esprit d'équipe sans que pour autant cela doive se transformer, - vous n'êtes pas rentré au régiment, bien que je n'ai rien contre le régiment - alors je viens témoigner devant vous ma satisfaction et monsieur le Président vous me disiez vous-même à l'instant votre satisfaction globale. Vous rentrez en France, vous allez la plupart d'entre vous continuer d'exercer votre sport favori, certains d'entre vous seront encore là dans quatre ans. Cela représente une belle ambition et ceux qui n'y seront plus : l'âge, les obligations professionnelles, la vie tout simplement, il faut qu'ils sachent qu'ils ont apporté collectivement à la France une véritable joie. C'était beau et d'une façon générale, c'était réussi.
- Quant à ce qui reste à faire, il appartient au gouvernement, aux fédérations et aux athlètes eux-mêmes à tirer les meilleures leçons possibles de ce qu'ils ont vu venant des délégations étrangères, tout ce qu'il leur est apparu correspondre à l'idée du sport et en même temps peut-être meilleur que ce que nous faisons chez nous, ici ou là. C'est comme cela que nous continuerons d'avancer.\