10 mars 1987 - Seul le prononcé fait foi
Interview de M. François Mitterrand, Président de la République, à la radio espagnole le 10 mars 1987, sur l'élargissement de la CEE à l'Espagne et les relations franco-espagnoles.
QUESTION.- A l'occasion de la visite à Madrid, la radio nationale d'Espagne organise une journée d'exaltation de l'amitié franco-espagnole afin d'apporter sa contribution pour une meilleure entente entre les deux peuples voisins. Monsieur le Président, comme introduction à cette journée spéciale, voudriez-vous adresser un message aux auditeurs de la radio espagnole ?
- LE PRESIDENT.- D'abord pour dire que vous avez bien raison d'organiser cette journée pour célébrer et pour approfondir l'amitié entre les peuples espagnol et français. Nous avons derrière nous un certain arriéré. Nos peuples ne se sont pas toujours bien compris. Ils sont voisins, ils sont donc plus facilement rivaux, en même temps qu'ils sont très amis, que leurs cultures s'interpénétrent très aisément, que les responsables de ces deux pays ont entre eux des relations fécondes. Mais, notre destin est lié désormais. Il fallait d'abord que ce destin espagnol et ce destin français fussent associés au sein de la Communauté européenne des Douze. C'est pourquoi en 1984, sous ma présidence, il a été décidé par la Communauté que cette rentrée de l'Espagne dans le Marché commun aurait lieu le 1er janvier 1986. Les délais ont été tenus. Bien entendu, il y a des intérêts contradictoires, il faut savoir les dominer. On gagne ici, on perd là £ après tout, que le meilleur gagne ! Je crois qu'assez de précautions ont été prises pour que cette présence de l'Espagne dans la Communauté réussisse. J'ajoute que vos représentants disposent déjà d'une grande autorité au sein de nos instances communautaires. Et moi, je me réjouis de voir l'Espagne et la France côte à côte. Nous avons beaucoup d'intérêts communs et cette projection de l'Europe sur le Sud me paraît préparer un plus juste équilibre.
- Enfin, c'était vraiment dommage qu'un grand peuple comme le peuple espagnol avec sa richesse historique, sa réalité géographique, sa dimension culturelle essentiellement européenne, avec la Grande-Bretagne et la France, une des trois plus anciennes nations dotées d'un Etat en Europe, fusse extérieur. Nos points de vue se sont donc beaucoup rapprochés, je crois qu'ils se rapprocheront de plus en plus. J'ajoute l'importance du rôle du Roi d'Espagne, la présence de M. Felipe Gonzales avec lesquels j'entretiens depuis longtemps des relations confiantes. Il y a aussi la presse : elle va permettre au chef de l'Etat, au Président de la République française de dire aux Espagnols, qu'il est très heureux d'aller les voir, et qu'il est encore plus heureux de rester avec eux au sein de la Communauté économique européenne.\
- LE PRESIDENT.- D'abord pour dire que vous avez bien raison d'organiser cette journée pour célébrer et pour approfondir l'amitié entre les peuples espagnol et français. Nous avons derrière nous un certain arriéré. Nos peuples ne se sont pas toujours bien compris. Ils sont voisins, ils sont donc plus facilement rivaux, en même temps qu'ils sont très amis, que leurs cultures s'interpénétrent très aisément, que les responsables de ces deux pays ont entre eux des relations fécondes. Mais, notre destin est lié désormais. Il fallait d'abord que ce destin espagnol et ce destin français fussent associés au sein de la Communauté européenne des Douze. C'est pourquoi en 1984, sous ma présidence, il a été décidé par la Communauté que cette rentrée de l'Espagne dans le Marché commun aurait lieu le 1er janvier 1986. Les délais ont été tenus. Bien entendu, il y a des intérêts contradictoires, il faut savoir les dominer. On gagne ici, on perd là £ après tout, que le meilleur gagne ! Je crois qu'assez de précautions ont été prises pour que cette présence de l'Espagne dans la Communauté réussisse. J'ajoute que vos représentants disposent déjà d'une grande autorité au sein de nos instances communautaires. Et moi, je me réjouis de voir l'Espagne et la France côte à côte. Nous avons beaucoup d'intérêts communs et cette projection de l'Europe sur le Sud me paraît préparer un plus juste équilibre.
- Enfin, c'était vraiment dommage qu'un grand peuple comme le peuple espagnol avec sa richesse historique, sa réalité géographique, sa dimension culturelle essentiellement européenne, avec la Grande-Bretagne et la France, une des trois plus anciennes nations dotées d'un Etat en Europe, fusse extérieur. Nos points de vue se sont donc beaucoup rapprochés, je crois qu'ils se rapprocheront de plus en plus. J'ajoute l'importance du rôle du Roi d'Espagne, la présence de M. Felipe Gonzales avec lesquels j'entretiens depuis longtemps des relations confiantes. Il y a aussi la presse : elle va permettre au chef de l'Etat, au Président de la République française de dire aux Espagnols, qu'il est très heureux d'aller les voir, et qu'il est encore plus heureux de rester avec eux au sein de la Communauté économique européenne.\