4 mars 1987 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Déclaration de M. François Mitterrand, Président de la République, à la suite des propositions de M. Mikhail Gorbatchev, secrétaire général du Comité central du PCUS, concernant l'option zéro, Paris, mercredi 4 mars 1987.

J'ai pris connaissance, avec un réel intérêt, des dernières propositions de M. Gorbatchev sur les forces nucléaires intermédiaires américaine et soviétique en Europe.
- La perspective de leur élimination ou de leur réduction a déjà été admise par l'OTAN, notamment en 1979, 1981 et 1986. Cela est conforme à l'intérêt de la France et de la paix.
- Il conviendra évidemment que toute réduction soit équilibrée, simultanée et contrôlée. De plus un accord devrait être lié à la négociation portant sur les armes à très courte portée.
- Quant à la France, elle maintiendra la position qui est la sienne : sa force nucléaire assure sa sécurité par la dissuasion et constitue un système central qui ne peut être assimilé aux forces nucléaires intermédiaires ni pris en compte dans la négociation entre Américains et Soviétiques. J'ai exprimé cette position à M. Reagan et à M. Gorbatchev à plusieurs reprises. Ils la connaissent donc. Aucune négociation à venir ne pourra la modifier.
- Il importe enfin de tout faire pour que l'Europe affirme son unité de vues.\