14 novembre 1986 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la réception de la communauté française au Togo, Lomé, vendredi 14 novembre 1986.

Mesdames,
- Messieurs,
- Mes chers concitoyens,
- Trois ans après une première visite d'Etat au Togo qui m'a permis de rencontrer un certain nombre d'entre vous, me voici de nouveau, à l'occasion du sommet franco-africain, dans la capitale de ce pays. Et j'ai le plaisir de retrouver de nouveau certains d'entre vous, et de rencontrer pour la première fois ceux qui au cours de ces trois dernières années sont venus grossir le nombre des Français du Togo, nombre important, actif et dont je sais les liens de solidarité.
- Nous vous avons fait attendre, faute de pouvoir quitter la séance de travail à laquelle nous participions. Je suis venu accompagné de ma femme, du Premier ministre, M. Jacques Chirac, du ministre des affaires étrangères, M. Raimond, du ministre de la coopération, M. Aurillac et de plusieurs de mes collaborateurs.
- Nous sommes ravis de pouvoir, à l'issue de cette journée, venir jusqu'à vous. Ce n'est pas l'heure de traiter de grands problèmes. Si nous profitons de l'hospitalité de Mme et de M. l'Ambassadeur, c'est pour vous dire, dans cette belle résidence, combien il nous paraît nécessaire de maintenir et de renforcer, chaque fois qu'il est possible, les liens entre les Français qui vivent à l'étranger et ceux qui, par obligation, ou pour leur agrément, sont de passage.
- Vous avez vécu quelques moments difficiles, récemment. Certains d'entre vous ont pu s'inquiéter. La France et le Togo sont liés par un pacte serré - y compris militaire - et, comme vous avez pu le constater, la France est intervenue dans les plus brefs délais pour affirmer sa solidarité avec ce pays particulièrement proche du nôtre pour tant de raisons que nous connaissez, que vous vivez.
- On me disait qu'en l'espace de vingt ans, le nombre des Français du Togo avait pour le moins doublé, que les Français étaient actifs, entrepreneurs et entreprenants, que la coopération était fortement représentée £ vous qui travaillez pour le service public ou pour le compte d'entreprises privées, vous représentez dignement la France dans ce pays.
- J'imagine assez bien les problèmes qui sont les vôtres, je les ai traités il y a trois ans : je voudrais éviter les redites. A vrai dire ces problèmes sont souvent ceux que je rencontre dans beaucoup de pays d'Afrique avec ceci de particulier que l'équipement de cette ville, son développement, la force naturelle de ce pays, font que certaines de ces difficultés sont moindre ici, notamment pour l'éducation des enfants, puisque vous avez la chance de disposer d'un lycée dont on me dit qu'il est tout à fait remarquable. Une fois de plus, cela me donnera l'occasion de remercier de leur travail des enseignants qui se trouvent parmi vous.\
Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens, ce n'est pas ici le lieu des discours, sinon l'expression rapide du plaisir que j'ai de me retrouver parmi vous, sentiment qui, sans doute, est celui que partage mes compagnons de voyage.
- Nous allons dans un instant rester avec vous, pris que nous serons peu après par la dernière obligation fort agréable de la soirée : c'est-à-dire le dîner officiel qui nous est offert par le chef de l'Etat. Nous vivons dans une ambiance amicale et vous pouvez mesurer mieux que moi la qualité des relations entre togolais et Français. Certains d'entre vous que je connais bien, avec lesquels j'entretiens des relations personnelles amicales, me disaient que, vraiment, ils se sentaient chez eux au Togo, compte tenu des différences évidentes et du respect dû à la civilisation et aux formes de culture particulière de ce pays.
- Lorsque nous vous aurons quittés, nous garderons le souvenir d'une Conférence au sommet franco-africaine particulièrement utile, dans un moment assez difficile pour les affaires du monde entier et particulièrement pour les affaires de l'Afrique. Mais nous garderons aussi le souvenir de cette soirée où nous vous voyons si nombreux dans ces jardins.
- Aussi, au moment de conclure, vais-je vous indiquer que s'il ne sera pas possible d'engager toutes les conversations particulières qui seraient pourtant si utiles pour que nous connaissions mieux ce que vous faites et ce que vous pensez, j'espère quand même pouvoir circuler parmi vous et percevoir autant qu'il est possible vos sentiments, vos soucis, vos espoirs.
- Je terminerai cette allocution très simplement, mais par des mots fort importants. Mesdames et messieurs, mes chers concitoyens,
- Vive la République !
- Vive la France !\