10 juillet 1984 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion du dîner offert à Leurs Majestés le Roi Hussein et la Reine Nour de Jordanie, à la Résidence de France, Amman, mardi 10 juillet 1984.

Sire,
- Madame,
- Simplement quelques mots pour terminer ce repas, non pas encore pour terminer ce voyage, mais pour vous dire que nous sommes très honorés de votre présence dans cette maison qui représente un peu de terre de France £ très honorés et très heureux d'avoir pu approfondir une relation dont je peux dire qu'elle se situe sur un -plan très amical.
- Nous avons utilisé le peu de temps dont nous avons disposé depuis hier matin de la meilleure façon, grâce à votre hospitalité, à l'organisation de nos travaux et aux moyens que vous avez mis à notre disposition pour que nous connaissions mieux votre pays.
- A cette hospitalité nous sommes très sensibles. Habitués que nous sommes à connaître ou à approcher beaucoup de responsables dans le monde, je dois dire que ce voyage en Jordanie restera particulièrement dans notre mémoire.
- Non seulement parce que nous avons voyagé avec un Roi qui pilote notre hélicoptère, qui conduit notre voiture, qui fait tout à la place de tout le monde, en tout cas lorsqu'il veut donner un tour personnel à sa réception, mais aussi, et surtout, parce que, et je lui ai dit, il conduit son Royaume d'une main aussi sûre que l'hélicoptère. Et une main sûre c'est aussi utile que pour les voyageurs de l'hélicoptère que lorsqu'on habite en Jordanie.
- Je dois dire qu'il n'y a pas beaucoup de chef d'Etat auquel je confierais mon sort en montant dans leur hélicoptère. Il n'y en a pas autant qu'on le croit sous l'autorité desquels j'aimerais vivre. J'ai donc trouvé, ici, en Jordanie, un interlocuteur, le Roi, des interlocuteurs, le gouvernement et toutes les personnalités que j'ai rencontrées à l'esprit ouvert, très attachés à la solution des problèmes modernes, ce qui m'a permis une approche très convaincantes des problèmes qui nous sont communs.
- Quant à vous, madame, vous avez bien voulu contribuer largement à guider nos pas dans ce pays où vous exercez votre rôle. Nous y avons trouvé beaucoup de charme et d'intérêt de telle sorte que lorsque nous vous quitterons demain, Majesté, madame, ce sera avec le souhait de pouvoir vous rencontrer de nouveau lorsque l'occasion nous en sera donnée.
- Notre devoir politique, à la Jordanie et à la France, n'est pas d'être d'accord sur tout - cela n'existe dans aucun pays, dans aucun temps - mais d'être toujours prêts à s'entendre sur tout. C'est différent, et c'est cela qui est nécessaire. Je souhaiterais que cette possibilité de dialogue puisse exister davantage, non seulement dans la partie du monde où vous vivez, mais aussi sur la planète tout entière tant menacée par des dissentiments.
- Sire, madame, nous allons rester encore quelques moments ensemble ce soir et demain matin nous vous dirons au revoir. Sachez que vous nous avez présenté votre pays de telle sorte que nous lui resterons attachés, que nous garderons pour vous-mêmes un sentiment de gratitude et d'amitié.
- Vive la Jordanie ! Je lève mon verre à votre santé, Sire, madame, et à vous tous amis Jordaniens. Je lève mon verre à la santé de votre famille, de vos familles, de ceux qui assument les responsabilités principales jusqu'aux petits enfants. Je lève, enfin, mon verre au peuple Jordanien auquel j'adresse mes voeux au nom de la France.\