23 mars 1984 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, au dîner offert en l'honneur de M. le Vice-Président des Etats-Unis et de Mme George Bush, à la Résidence de France à Washington, vendredi 23 mars 1984.

Monsieur le Vice-Président,
- Madame,
- Madame et monsieur le secrétaire d'Etat,
- Mesdames et messieurs et chers amis,
- Monsieur le président, vous assumez aux côtés du président Reagan, en ces temps difficiles, la lourde tâche de diriger un grand peuple : le peuple américain, sans avoir pour autant perdu la disponibilité que j'ai eu l'occasion d'apprécier à chacune de nos rencontres.
- Nous venons d'avoir entre dirigeants de nos deux pays, au cours de ces journées passées à Washington et qui s'achèvent demain matin - elles ont été bien remplies -, des conversations que je crois utiles et qui ont été cordiales, franches, avec ce ton d'amitié inimitable qui existe entre nous depuis si longtemps que nous n'en avons pas le mérite, sur toutes les affaires du monde.
- Ces entretiens nous ont permis de confirmer qu'il existait vraiement une grande compréhension, de nombreuses convergences, une -défense commune des valeurs qui nous sont chères, bref, les différences, parfois les divergences apparaissent comme à l'intérieur d'un cercle qui est un cercle amical. Elles ne viennent jamais de l'extérieur de ce cercle. Evidemment nous avons derrière nous deux bons siècles, cela aide, mais comme je le disais hier soir, après tout, assurer à la fin du nôtre, le vingtième, la continuité de ce qui fut fondé à la fin de l'autre, le dix-huitième, c'est une relation historique qui flatte l'esprit. C'est pourquoi l'alliance qui nous uni est autre chose qu'une oeuvre de circonstance. Ce n'est pas seulement une règle de droit acceptée par des gouvernements, matérialisée par des traités, c'est l'expression d'une volonté, d'un besoin historique et sans doute d'une communauté d'esprit sans laquelle n'aurait pas survécu, en face des intérêts contradictoires, une si longue amitié.
- En 1781 pour vous, en 1789 pour nous, quand notre révolution s'est allumée à la braise de la vôtre, alors suit la longue série d'événements que vous connaissez comme moi.
- Les détours de l'histoire ne nous ont pas toujours conduits sur les mêmes chemins, mais, étrange expérience de physique, de géographie, en prenant des chemins différents, nous sommes quand même arrivés au même endroit.\
Monsieur le Vice-Président, madame, c'est avec joie que je vais dans un instant lever le verre traditionnel à votre santé. Naturellement à celle du président, à la vôtre, mesdames et messieurs, qui nous faites l'honneur d'être ici dans cette maison de France, reçus comme vous pouvez le voir avec qualité par Mme et M. l'ambassadeur de France. Tout cela nous a permis de passer un bon moment, dans la ligne de ce que nous avons vécu pendant quarante-huit heures et qui continuera d'inspirer nos actes pendant beaucoup plus longtemps.
- Merci. Voici le verre qui symbolise les voeux que je forme pour vous, pour votre personne, monsieur le Vice-Président que j'ai appris à connaître et à apprécier, dès le début de mon mandat car vous avez été l'un de mes tous premiers visiteurs et depuis cette époque nous communiquons aisément.
- A votre santé, madame, à celles des vôtres, à votre famille. A vous tous. Au peuple américain.\