15 octobre 1983 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Message de M. François Mitterrand, Président de la République, présenté par Mme Yvette Roudy, ministre chargé des droits de la femme, au colloque international "Féminisme et socialisme au pouvoir", Paris, Unesco, samedi 15 octobre 1983.

Par ce message, je tiens à exprimer mon appui et mon encouragement à celles et ceux qui oeuvrent pour les droits fondamentaux des femmes. Dans l'histoire, les mouvements de libération des femmes ont toujours été liés au progrès, à la conquête sociale ou politique. Aujourd'hui, au-delà de quelques victoires nécessaires mais partielles, c'est toute la vie sociale qui grâce aux femmes se transforme. Une vie sociale reconstruite autour de trois principes : "Autonomie, égalité, dignité".
- Les femmes d'aujourd'hui veulent pouvoir concilier l'égalité dans la vie professionnelle et l'épanouissement de leur vie personnelle. Elles affirment avec force et avec raison qu'oeuvrer pour leur autonomie, respecter leur droit à disposer d'elles-mêmes, ce n'est pas affaiblir la famille. Bien au contraire, c'est enrichir la communauté familiale. Au-delà des textes, des actions, des réformes et elles sont nombreuses depuis deux ans, au-delà de toutes ces mesures qui visent à assurer aux femmes la reconnaissance de leurs droits, c'est la politique globale du gouvernement qui concerne les femmes : tout progrès social bénéficie d'abord aux plus menacés, aux plus opprimés.
- Votre projet, notre projet est ambitieux. Il se heurte à de grandes résistances. Les décisions gouvernementales ne suffisent pas à changer la vie. Elles forgent les outils mais le relais doit être pris partout, par chacun, par chacune, si l'on veut que reculent les inégalités, et que s'infléchissent les mentalités.
- Vous le savez mieux que personne, vous qui luttez depuis si longtemps. En plus de vos responsabilités, en plus de vos tâches professionnelles, maternelles, éducatives, politiques, sociales, vous consacrez ce qui vous reste de temps et d'énergie pour faire avancer la cause des femmes. Je saisis cette occasion pour rendre hommage à cet effort.
- Il reste maintenant à faire passer les droits dans les faits. On ne peut en deux ans changer un monde d'habitudes et de pratiques. Mais aucun retard ne doit être toléré. L'action -entreprise pour plus de justice et plus d'égalité sera poursuivie.\