14 avril 1983 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution prononcée par M. François Mitterrand, Président de la République, au Palais fédéral des Conseillers fédéraux, notamment sur les relations franco-suisses, l'équilibre des forces entre l'est et l'ouest, le commerce international et les relations nord-sud, Berne, jeudi 14 avril 1983.

Monsieur le président,
- Messieurs les conseillers fédéraux,
- Mesdames,
- Messieurs,
- J'ai le sentiment de vivre aujourd'hui, comme vous-mêmes, un moment exceptionnel et privilégié de l'histoire des relations entre nos deux pays.
- Vous l'avez rappelé tout à l'heure - c'est l'objet même d'une évocation constante tant elle est surprenante - en dépit de tous les liens qui nous unissent, les occasions, pour un chef d'Etat français, de se rendre en Suisse, ont été tellement rares, puisque la dernière visite remonte à 1910 ! C'est pour moi et pour la délégation qui m'accompagne un honneur dont je mesure le -prix que d'être reçu par l'ensemble du Conseil fédéral et de pouvoir m'adresser, à travers lui, au peuple suisse.
- Si nous regardons un instant le passé, nous apercevons une histoire faite naturellement d'échanges, de voisinage et même d'intimité, sans qu'on puisse relever depuis longtemps d'antagonisme. Nous avons vécu et fait l'Histoire ensemble.
- La France et la Suisse, vous l'avez encore noté, monsieur le président, ne comptent plus ceux qui ont trouvé naturel d'appartenir à la fois à l'un et l'autre pays. Vous avez cité Cendrars, vous avez cité Le Corbusier, Giacometti que j'ai connu, - je pense aussi à Honegger - sans remonter bien entendu jusqu'aux grands écrivains des siècles précédents qui ont marqué la pensée des hommes.
- Les dialogues présents n'ont d'ailleurs pas à souffrir de la comparaison non seulement dans le domaine de la pensée, de la littérature mais de l'expression artistique. Il suffit, en-particulier, de rappeler l'apport au cinéma, dans la dernière forme d'expression connue, de Godard, de Tanner ou bien alors, plus récemment encore, la façon dont on a reconnu en France le talent d'un Chessex.\
Nos affinités se sont évidemment étendues au-delà de l'art et de la culture puisque 80000 de mes compatriotes habitent aujourd'hui en Suisse, que 50000 y viennent travailler de manière permanente ou saisonnière.
- Echanges commerciaux, économiques, intenses, qui reposent sur un courant d'investissement, une coopération scientifique orientée vers les techniques de pointe, inter-pénétration des cultures, je l'ai dit, il ne manque apparemment rien ànos relations. Il n'est personne, en France, qui ne sache le haut niveau auquel se situe la recherche dans votre pays : 14 prix Nobel en portent témoignage. Personne pour ignorer la qualité de votre industrie et de votre agriculture. A cet accord entre nous, il ne manque pas grand chose sinon peut-être ce "quelque chose" qui porte deux pays et surtout leurs dirigeants à se connaître mieux et à vaincre l'indifférence : si l'on n'y prend garde, c'est elle qui gagne du terrain sur l'amitié. C'est le pourquoi de ma présence ici.\
Ce voyage me tenait particulièrement à coeur. Je souhaite qu'il donne à nos relations un nouvel élan. La présence à mes côtés de plusieurs ministres français suffit à montrer qu'il s'agit là d'un objectif auquel mon pays attache avec moi une importance sensible. Vous avez rappelé à l'instant la phrase célèbre de Madame de Stael sur la relation directe d'une nation et de sa liberté. Je crois que rien ne saurait mieux caractériser votre pays, ce qu'il a apporté à la civilisation occidentale. Pour continuer les citations, André Siegfried, qui fut mon professeur, parlait de la "démocratie témoin". Je dois dire que la Suisse offre l'image exemplaire d'un Etat qui a su concilier le respect de sa diversité linguistique, culturelle, religieuse, avec le maintien de son unité, de sa cohésion, démonstration que le fédéralisme, tel qu'il est pratiqué ici peut-être un garant sûr des libertés individuelles.
- Je ne flatterai pas la vitalité de vos institutions - le respect les entoure - l'esprit de tolérance qu'elles contribuent à maintenir entre vous est aussi un facteur d'équilibre en Europe.
- La détermination et la passion avec lesquelles la Suisse a depuis toujours défendu son indépendance, affirmé son identité face à des voisins souvent plus puissants, a valeur de symbole pour nous, Français, particulièrement, qui nous inspirons des mêmes principes et admirons la façon dont vous avez aligné vos actes sur ces principes. Je crois que cette remarque reste d'actualité. La grandeur d'un pays, son rayonnement et son audience dans le monde ne se mesurent pas au nombre de ses habitants, à la dimension de son territoire, à l'importance de ses ressources naturelles. Vous offrez là l'exemple de ce que peut apporter en plus des qualités de travail, de persévérance et de courage, ce supplément - d'autres auraient dit "ce supplément d'âme" - qui fait que la Suisse, sur la surface de la planète, représente depuis longtemps déjà, mais aujourd'hui encore, un facteur particulier que chacun reconnaît. Votre pays est connu de tous. Il a un rayonnement qui lui vaut le respect, je tiens à en témoigner en cet instant et en ces lieux.\
Bien des choses pouvaient inviter la Suisse à se replier sur elle-même, à jouir du calme et de la prospérité que lui ont valu sa neutralité, le dynamysme, les capacités de travail et le labeur de sa population. Et pourtant, vous venez de le démontrer, monsieur le président, à l'instant, la Confédération ne s'est pas enfermée dans sa neutralité. Vous en avez une conception exigeante et, si je puis dire, dynamique. Rien de ce qui se passe dans le monde ne vous est étranger et votre parole est entendue. Le rôle international que vous jouez a été marqué et spécialement au-cours de ces dernières années, de façon très sensible, dans les débats dont peut dépendre la guerre ou la paix. Vous avez refusé les illusions du neutralisme et les tentations du repli sur soi. Votre apport au sein des institutions internationales, celles dans lesquels vous vous trouvez, j'allais dire celles auxquelles vous n'appartenez pas non plus, cet apport est présent dans notre esprit. Non que je veuille réfréner le souhait que vous pourriez avoir d'y pénétrer davantage. Mais je peux vous dire que vous y êtes déjà par le message que vous représentez et qui sert d'inspiration à beaucoup d'autres.
- La France appartient à une alliance militaire, on ne peut donc comparer nos situations. Votre passé, vos principes, vos choix fondamentaux ne le permettent pas. Nous appartenons à la Communauté européenne `CEE`. Ce n'est pas votre cas. Mais, aussi bien avec l'ensemble des pays occidentaux qui se trouvent dans cette alliance qu'avec les pays membres de la Communauté européenne, vous pratiquez un voisinage actif, fiers d'être vous-mêmes, sans compromission, mais participant d'une civilisation qui vous est aussi chère qu'à nous-mêmes.
- Nous sommes venus ici, monsieur le président, messieurs, vous parler non seulement des affaires de la Suisse, de la France mais aussi des affaires du monde.\
Les affaires de la Suisse et de la France, nous en avons déjà parlé ce matin avec monsieur le président de la Confédération. Non pas, comme j'ai pu le lire dans certains journaux, pour quelques moments très vite passés qui ne permettent guère de parler en profondeur. Finalement, au bout de 48 heures, si je compte les trajets que nous faisons ensemble - qui sont très agréables et très instructifs - et le temps qui sera donné aux conversations directes, j'aurai plus discuté avec vous, croyez-moi, monsieur le président de la Confédération, qu'avec bien des chefs d'Etats européens ou des Etats d'Amérique que je rencontre beaucoup plus souvent.
- L'avantage ici c'est que, si l'on se rencontre peu, quand on se rencontre on parle sérieusement et profondément. J'attends de la rencontre qui aura lieu tout à l'heure l'examen de tous les problèmes bilatéraux qui intéressent nos deux pays.
- Vous l'avez relevé justement, on se demande comment se serait installée chez nous et par miracle, une sorte d'harmonie pré-établie qui éviterait de parler de tous les problèmes parce qu'il n'y en aurait pas ? Ce serait un cas unique dans le monde. Je suis toujours étonné de la surprise des commentateurs qui semblent eux-mêmes ne pas l'admettre. Quoi ! parce que nous aurions des différends, nous ne pourrions pas en parler et nous ne pourrions pas les résoudre ? C'est à la portée de nos décisions et de nos volontés. Je suis venu avec la volonté de résoudre tous les problèmes qui se posent à nous en comptant, bien entendu, sur la compréhension de nos partenaires suisses et en sachant que, aussi bien tout de suite qu'au-cours des mois qui suivront, rien n'est hors de portée. Il n'y a pas à opposer tel système économique, telle forme d'idéologie, telle préférence politique, tel tempérament national. Il s'agit là d'une rencontre internationale où il faut définir les complémentarités beaucoup plus que les divergences.\
Mais je suis venu aussi vous parler des affaires du monde parce que vous êtes un pays indépendant et souverain et que votre voix dont je disais tout à l'heure qu'elle était très entendue devra inéluctablement s'exprimer sur les sujets qui touchent à la vie, à la survie et à la sécurité du monde. Déjà nombreuse au-cours de ces derniers mois, les rencontres internationales où l'on parlera de la paix, de la sécurité collective vont se multiplier avec, en contrepoint, en cas d'échec, autant qu'on le dise, des risques majeurs pour l'espèce humaine.
- Notre position à nous est simple et unie. Dans les relations Est-Ouest, nous sommes les alliés loyaux de ceux avec qui nous avons signé un contrat. Nous agissons dans-le-cadre de cette alliance `Alliance atlantique` et, particulièrement sur-le-plan militaire, avec une capacité autonome de décision, de stratégie à laquelle nous tenons fondamentalement, ce qui n'ôte rien à l'unité de vue que nous entendons faire prévaloir au sein de cette alliance.
- Le thème cent fois développé est celui de l'équilibre des forces dans le monde. Nul ne doit vivre dans la peur. Cette peur entraînerait des réflexes ou des actions irréfléchies qui menaceraient la paix de part et d'autre. Cet équilibre des forces dans le monde n'est pas séparable, dans nottre esprit, de la nécessité d'une certaine forme d'équilibre et de force en Europe. Là où nous sommes, nous ne pouvons pas nous contenter de considérer le reste du monde qui connaîtrait des chances de survie et de paix tandis que l'autre partie du monde, le nôtre, resterait sous la menace de servir de terrain ou de champ de bataille à ceux qui s'affronteraient.
- Mais cette volonté d'équilibre des forces qui nous rend si vigilants dans les conférences internationales et au regard des super-puissances comporte un postulat : c'est que nous entendons réaliser ces équilibres par la négociation et le dialogue. Bien entendu, si d'autres s'y refusent, nous n'y pouvons rien, ou si d'autres font semblant de s'y prêter tout en s'y refusant. Nous, partout où nous serons sur la scène internationale, nous dirons équilibre et négociation et nous ferons tout pour faire prévaloir la négociation sur l'affrontement.
- Sans fermer les yeux sur la réalité, le dialogue est fait pour aboutir. S'il est seulement spectacle et spectacle vain, finalement dangereux, alors nous l'apercevons comme quiconque et nous le dénonçons. Mais la négociation doit parvenir à rétablir les équilibres nécessaires et nous ne fixons de notre part aucun préalable sinon l'équilibre lui-même et la nécessité de corriger tout ce qui viendrait le détruire.\
Je ne vais pas résumer tous les problèmes du monde au simple affrontement verbal ou réel entre l'Est et l'Ouest. Nous voudrions bien aussi qu'à l'intérieur de l'Ouest plus d'harmonie, de cohérence et de volonté puissent enfin s'affirmer. Nous assistons au formidable et incroyable désordre monétaire qui semble encore interdire aux monnaies fortes des Etats-Unis d'Amérique, du Japon, d'Europe, de s'organiser. Quand on voit à quel point on respecte aussi mal la notion des taux d'intérêt réel, doont dépend l'investissement et la reprise économique £ quand on aperçoit à quel point les faux impératifs nationaux prennent le pas sur la cohérence de l'ensemble, on s'inquiète pour l'intelligence, le bon sens et finalement pour le devenir du monde auquel nous appartenons, avec ce corollaire indispensable d'une meilleure approche du problème Nord-Sud.
- Que de choses ont été dites sur ce sujet, je ne voudrais pas les répéter. Je me contenterai d'insister sur ce point : les nations industrielles ont chacune pour soi des objectifs similaires. Préserver la plus large part possible de leur marché intérieur, qui dira le contraire ou affirmera qu'elle ne le cherche pas ? Conquérir la plus large part des marchés extérieurs, qui affirmera qu'elle ne le cherche pas ? Oh, sans protectionnisme monsieur le président. C'est le discours le plus constant en même temps que la réalité la plus fuyante. Je ferais durer trop cette rencontre solennelle et amicale si j'énumérais, avant de parler de la France, l'ensemble des mesures de protection prises par l'ensemble des pays qui s'enveloppent glorieusement dans les draperies du libre échange.
- Mais vous le savez aussi bien que moi et je n'aurais pas le mauvais goût d'insister. C'est vrai de tous les pays qui se refusent encore à mettre sur la table pour une négociation honnête et forte entre eux qui restituera au commerce international toute sa puissance. Non seulement il faut que l'on sache et on le sait déjà, il faut qu'on parle. Et on s'apercevra que finalement n'est pas le plus protectionniste celui qu'on croit. Définissons en tout cas les intentions. Monsieur le président, la France entend défendre son marché par les moyens qui tiennent à la capacité et au travail de procuction, d'investissement, d'intelligence et de création.
- Nous avons nos défauts en même temps que nos qualités. Ces défauts, je les connais. Nos qualités il faut bien que j'insiste si j'en crois du moins la gazette. La France est capable d'imagination. Elle dispose d'un grand potentiel, d'une grande qualité de ses travailleurs et dans de nombreux domaines nos technologies n'ont pas à craindre la concurrence. Dans de nombreux domaines, pas assez.\
Et l'effort essentiel de la France d'aujourd'hui c'est de reconstituer l'instrument de sa prospérité et c'est l'instrument industriel, sans oublier bien entendu l'industrie agro-alimentaire. C'est notre fer de lance. Il faut pour cela savoir créer et donc disposer des hommes pour créer. D'où le colossal effort de formation des hommes, que nous voulons en peu d'années adapter aux technologies modernes. L'ennemi n'est pas la machine. La machine a, par la malignité des structures sociales et économiques, dominé l'homme dans les première et la deuxième révolution alors que les philosophes du XVIIIème siècle en attendaient leur libération.
- L'homme et nos civilisations le démontrent, est capable de dominer une fois de plus la machine à la condition de disposer de la démocratie politique, économique, et sociale pour que le progrès industriel soit aussi synonyme au-delà de la prospérité synonyme de libération. Nous n'entendons pas diffuser un message ici. Nous exprimons ce à quoi nous croyons. On l'a souvent dit c'est aussi une forme d'humanisme à laquelle nous sommes très attachés. Rien ne passe avant le service de l'homme : il n'y a pas de structures d'état, il n'y a pas d'idéologie, il n'y a pas de doctrines qui puissent être préférées à celle-là par nous-mêmes. Quant aux voies et moyens, eh bien, messieurs chaque pays les choisit à sa guise, selon l'idée qu'il se fait de ses obligations et de ses intérêts.
- Nous avons le respect du peuple suisse, nous respectons le peuple suisse et je crois que beaucoup de familles françaises, beaucoup d'individus pourraient ajouter : nous aimons le peuple suisse. Pour que cela parvienne au niveau de la conscience nationale, il suffit de peu de choses pour passer du respect à l'amitié vivante. Je crois que des échanges de cette sorte y contribuent. Nous allons donc discuter des problèmes pratiques importants, non négligeables, il serait de notre part léger et finalement illusoire de se rencontrer pendant 48 heures en évitant d'aborder les différends pour s'en tenir simplement à des propos aimables. Vous avez vous-même monsieur le président montré l'exemple. Mais l'on ne peut placer l'ensemble de ces problèmes sous la rubrique du contentieux. Le mot serait excessif. Il y a des usages, des pratiques, peut-être des traditions, qu'il faudrait soit instaurer, soit respecter davantage et j'entends que la France se soumette à ces exigences qui sont celles de l'amitié et du bon voisinage.\
J'ai parlé des relations du Nord et du Sud. Si mesdames et messieurs nous manquons les rendez-vous prochains, si nous avons l'illusion de croire que les puissances iondustrielles peuvent régler leurs problèmes entre elles sans s'occuper du reste du monde, nous manquerons un rendez-vous plus grand £ celui que nous propose l'histoire. Deux milliards d'êtres humains, et combien dans le siècle prochain ! Producteurs et consommateurs auxquels il suffit peut-être simplement d'apporter la structure d'échange et les garanties minima, à la condition de savoir concevoir, comme d'autres l'on fait avant nous, dans la génération précédente, le plan d'ensemble qui nous manque et qui non seulement permettra de répondre aux exigences de la fraternité, mais aussi à notre intérêt le plus évident à nous, vieilles nations occidentales, qui avons besoin d'échanger et de multiplier nos capacités sur la surface de la planète. J'ai bien l'intention d'en saisir les partenaires que je rencontrerai après vous dans les courants des deux mois prochains et, notamment, aux Etats-Unis d'Amérique. C'est en effet ici, dans ce pays, que je commence toute une série de voyages dont l'objectif reste le même, tenter de réveiller un certain nombre de données simples qui touchent à la paix du monde et au retour à la prospérité.
- Je le dirai dans quinze jours en Chine avec d'autres partenaires européens dans les courants du mois d'avril, mai et juin, aux Etats-Unis d'Amérique, au Sommet des pays industriels à la fin du mois de mai, je tiendrai le même discours. Je suis heureux d'avoir pu en tenir les premiers éléments avec vous, qui serez de bon conseil, dont l'expérience est grande, dont la disponibilité est certaine.\
Laissez-moi vous dire, monsieur le président, le plaisir que j'ai eu de vous retrouver dans ces circonstances. Je vous connaissais déjà personnellement ainsi que quelques-uns des Conseillers fédéraux qui m'avaient reçu sur un autre terrain dans les années passées. Oui, laissez-moi vous dire, combien je suis sensible aux formes de l'accueil que vous avez réservé à la délégation française, laissez-moi vous dire enfin que je suis très résolument décidé à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que ces deux journées vécues dans-le-cadre de l'hospitalité suisse soient décidément profitables non seulement à nos deux pays mais aussi à l'Europe dont nous sommes. Comme j'y suis tout à fait décidé et qu'il me semble bien avoir perçu l'écho d'une volonté semblable de votre part, je pense que ce qui sera fait ici portera son écho bien au-delà. Sans prétendre avoir réglé ce que les décennies, sinon peut-être les siècles, ont accumulé dans les frottements quotidiens de deux peuples voisins, nous saurons en tirer le meilleur. Je vous demande, monsieur le président, et vous, messieurs, de bien vouloir transmettre au peuple suisse l'hommage que j'entends lui rendre au nom du peuple français.
- Ces propos ne sont pas des propos de circonstances, un discours d'opportunité. Ils viennent de beaucoup plus loin, des fonds de notre histoire £ ils ont pour intention d'aller beaucoup plus loin, c'est-à-dire de porter vers l'avenir, je souhaite que ce soit dans cet esprit qu'ils soient entendus.\