16 mars 1983 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la présentation des Lettres de créance de M. Farouk Abillamah, ambassadeur du Liban, Paris, Palais de l'Élysée, mercredi 16 mars 1983.

Monsieur l'ambassadeur,
- En vous désignant comme ambassadeur du Liban à Paris, votre président a fait choix d'un homme connu pour son amitié pour la France.
- Vous avez, monsieur l'ambassadeur, fait référence à l'histoire de votre pays, à l'ouverture de vos compatriotes aux grands courants mondiaux de la pensée auxquels ils n'ont cessé d'apporter leur contribution au Liban-même et partout dans le monde où ont essaimé de nombreuses communautés. Vous avez évoqué la colonie libanaise de France et de Paris qui joue un rôle très important dans le maintien et le développement des relations franco - libanaises.
- Ces relations, monsieur l'ambassadeur, vous en avez évoqué sur les -plans historique et culturel, l'ancienneté et la profondeur. Elles témoignent d'une pérennité rare. La France a été particulièrement associée à la naissance du Liban moderne. Elle croit toujours à la viabilité et à la nécessité de cet Etat.\
`Liban` Celui-ci est malheureusement placé au coeur d'une région déchirée. Les événements de ces dernières années s'ils ont provoqué de grandes souffrances, n'ont pas porté atteinte au dynamisme économique de vos compatriotes, ni à leurs aspirations à la paix, à la sécurité, à l'indépendance et à l'unité territoriale de leur pays. Le capital précieux de sympathies dont votre pays dispose dans le monde s'est manifesté au-cours des éprouvants derniers mois. La France, si proche du Liban, éprise de liberté et de paix s'est trouvée au premier rang de ses amis. Elle a toujours proclamé sa solidarité avec le Liban et sa disponibilité vis-à-vis d'un pays si cher au coeur de tous les Français. Cette disponibilité s'est traduite concrètement sur les -plans diplomatique, humanitaire et militaire, avec la participation de la France à la force multinationale, à la demande du gouvernement libanais, et avec la désignation auprès de M. Cheysson `ministre des relations extérieures` d'un parlementaire en mission chargé de coordonner l'aide française au Liban.
- Pour redevenir effectives, l'indépendance, l'unité, l'intégrité territoriale et la souveraineté du Liban impliquent en priorité le retrait de toutes les forces étrangères. La France est prête à faciliter ce retrait comme elle est prête à appuyer les efforts du président Amine Gemayel et de son gouvernement pour restaurer sur la totalité du territoire libanais leur pleine autorité afin d'y ramener l'ordre et la sécurité.
- Consciente de l'urgence de mettre fin au drame libanais la France ne ménage non plus aucun effort pour que soit amorcé un processus conduisant dans la région à une paix juste et durable.
- La poursuite du dialogue franco - libanais ne peut que s'avérer utile à cet égard. Soyez assuré, monsieur l'ambassadeur, que vous trouverez auprès de moi et de mon gouvernement, le meilleur accueil et la plus grande compréhension pour l'accomplissement de votre haute mission.
- Je vous prie de bien vouloir transmettre à M. le président Amine Gemayel l'assurance de ma très haute considération à laquelle je joins les voeux très chaleureux que je forme pour le succès de sa courageuse action.\