16 avril 2017 - Seul le prononcé fait foi

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Interview de M. François Hollande, Président de la République, sur le maintien de la paix face à la montée des nationalismes, à Cerny-en-Laonnois le 16 avril 2017.


Journaliste : Monsieur Hollande, vous disiez que commémorer ce centenaire, c'était aussi penser au présent, penser à l'avenir. Qu'est-ce que vous avez voulu dire ?
LE PRESIDENT : Que la paix doit être encore un combat et qu'elle n'est jamais acquise, et s'il y a un message qu'il faut retenir de ce champ de bataille, où il y a eu tant de morts, tant de sacrifices, tant d'espoirs floués mais il y en avait un qui n'a jamais disparu qui était celui de laisser la paix, faire la paix et d'assurer la paix. Aujourd'hui, c'est l'Europe qui nous permet la paix, c'est la sécurité collective, c'est les Nations Unies. Nous avons donc une responsabilité parce que nous héritons de cette histoire-là, nous avons la responsabilité de faire en sorte que cette paix ne soit pas altérée, que nous puissions être à la hauteur de l'idéal que portaient ces soldats qui se battaient bien sûr, qui se battaient durement, qui pouvaient mourir mais qui savaient que s'ils mouraient, c'était à la fois pour leur patrie, pour que la paix puisse revenir et que pour que les générations suivantes ne soient pas victimes de cet affreux carnage. Encore aujourd'hui, il faut se battre pour la paix.
Journaliste : La montée des périls, c'est le nationalisme ?
LE PRESIDENT : Oui, le nationalisme, toujours l'engrenage fatal. Nous devons donc faire en sorte qu'il ne puisse pas prendre les formes et les traits de ce que nous avons connu dans le passé et nous devons le maîtriser, nous devons le réduire, nous devons le remettre à sa place parce que nous savons comment il peut éventuellement se terminer. Alors, il ne s'agit pas de faire ressurgir des peurs mais il s'agit tout simplement de montrer les enjeux d'aujourd'hui.