Fait partie du dossier : 2020, année de Gaulle.

13 juin 2016 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur le Général de Gaulle, l'attentat terroriste à Orlando aux Etats-Unis et sur la prison de Clairvaux, à Colombey-les-Deux-Eglises le 13 juin 2016


Je voulais venir ici à Colombey-les-Deux-Eglises parce que c'est un lieu d'Histoire, c'est un lieu de mémoire, c'est un lieu d'unité nationale autour de la personnalité du Général de GAULLE, chef de la France Libre et qui a présidé la France.
Aujourd'hui, je voulais aussi visiter La Boisserie, là où il avait écrit ses mémoires et là où il a connu son dernier souffle puisqu'il est mort dans cette maison et je voulais aussi avec sa famille lui dire toute la reconnaissance que nous avons pour l'action qui a été la sienne pour notre pays et qui aujourd'hui est dans l'Histoire. Mais il y aussi cette vision qu'il avait quand il écrivait ses mémoires, cette France qui est là, qui sera toujours là, et aussi l'esprit qui était le sien, c'est que l'on n'est pas là pour conserver simplement la France, on est là pour la faire vivre et avec l'esprit d'humanisme. C'est autour de l'homme qu'il voulait que cette croix de Lorraine puisse être dressée pour que chacun puisse avoir l'espoir.
L'Espoir, c'était le titre de ses mémoires £ l'espoir, c'est ce que la France doit toujours avoir en son cur. Et aussi un attachement profond à la liberté puisqu'il avait fondé la France Libre, c'est qu'il était avec tous ceux qui étaient entrés dans ce combat, les résistants, et la France Libre, avoir cette valeur pour emblème. C'était la raison pour laquelle il luttait, il avait lutté contre la barbarie nazie.
Aujourd'hui et c'est, hélas, une coïncidence de l'Histoire, la barbarie continue de frapper. Elle continue de frapper les homosexuels, aux Etats-Unis parce qu'ils sont homosexuels £ elle frappe la liberté parce que c'est de vivre libre qui compte, de vivre libre sa sexualité. Et il y a là ce que les terroristes avaient déjà voulu faire à Paris le sinistre mois de janvier 2015 et ce qu'ils ont refait au mois de novembre, attaquer ce qui peut apparaître comme les symboles de la liberté. Lorsqu'un lieu qui est celui que l'on connait à Orlando, c'est vraiment aussi la liberté qui est en cause. Si bien que j'ai exprimé il y a quelques heures mon soutien et ma solidarité au peuple américain et à Barack OBAMA et ce que j'ai voulu dire, c'est que ce n'était pas l'Amérique qui était frappée seulement, c'était le monde entier dès lors que ce monde porte la liberté au plus haut.
Il faut savoir que nous ne laisserons rien passer, rien passer en termes d'actes ou de propos homophobes, rien passer en termes de mise en cause de ce que nous sommes et c'est aussi ce message-là que je devais prononcer dans ce lieu d'Histoire et de mémoire là où le Général de GAULLE a voulu écrire l'Histoire en même temps qu'il la faisait.
Merci.
Journaliste : Un mot de la centrale de Clairvaux qui est si près de nous ici ?
LE PRESIDENT :Cela, je peux en parler parce que c'est si près de vous. Mercredi, il y aura une réunion autour du ministre Garde des Sceaux, Jean-Jacques URVOAS. Les élus d'ailleurs qui m'ont accompagné ont voulu m'exprimer leur interrogation, voire même leur inquiétude. Des solutions doivent être trouvées et je ne doute pas que cela prendra du temps et que c'est pendant ce temps là qu'il faudra chercher les voies nécessaires pour qu'il y ait un avenir à Clairvaux.
Journaliste : Fermeture ou rénovation ?
LE PRESIDENT :Et c'est ce qui sera dit par le ministre de la Justice bientôt et aux élus d'abord. Merci.