25 mars 2016 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur l'homme politique israélien, Shimon Peres, le terrorisme, la crise des réfugiés et sur le conflit israélo-palestinien, à Paris le 25 mars 2016.


Monsieur le Président, cher Shimon PERES,
Madame l'Ambassadrice,
Mesdames, messieurs,
Je suis très heureux de vous accueillir une fois encore au Palais de l'Elysée £ je vous rappelle que c'est sous la IVe République que vous êtes venu pour la première fois ici. Et vous en rappelez à chaque fois le souvenir.
Ensuite vous avez, dans vos différentes responsabilités, eu plusieurs occasions de rencontrer des présidents de la République française successifs. Je crois qu'aucun n'a échappé à votre rencontre, à un moment, à Paris, dans ce palais.
Je voulais vous dire combien nous sommes attachés à votre personne, combien elle représente pour nous toujours cette recherche obstinée de la paix et en même temps l'intransigeance sur les principes essentiels.
Je sais qu'aujourd'hui vous êtes reçu à l'UNESCO, vous m'avez dit que cela avait été un moment assez exceptionnel parce que chaque fois que vous êtes là, l'émotion n'est jamais loin.
Nous sommes néanmoins dans un contexte au Moyen-Orient qui est extrêmement préoccupant et qui a des conséquences sur l'Europe toute entière.
Les attentats qui ont eu lieu à Paris l'année dernière, ceux de Bruxelles, je n'oublie pas également ce qui s'était produit à Copenhague £ tout cela a un lien avec les désordres du Moyen-Orient et en particulier la guerre en Syrie et en Irak.
Nous avons d'ailleurs eu des résultats pour retrouver les terroristes. Et aussi bien à Bruxelles qu'à Paris, un certain nombre d'arrestations ont eu lieu et nous savons qu'il y a d'autres réseaux. Parce que même si celui qui a commis les attentats de Paris et de Bruxelles est en voie d'être anéanti, il y a toujours une menace qui pèse. C'est parce que nous sommes conscients de la menace que nous devons régler les problèmes qui ont provoqué hélas cette diffusion de la guerre, et donc la Syrie est pour nous l'objectif premier.
Mais nous n'oublions pas l'Irak, nous n'oublions pas la question des réfugiés qui est extrêmement lourde puisque il y a plus de 4 millions de réfugiés syriens. Et un certain nombre d'entre eux veulent venir en Europe, sont venus en Europe et nous veillons à ce que le droit d'asile puisse être pleinement respecté et en même temps que nous puissions contrôler notre frontière extérieure. C'était le sens de l'accord qui a été passé entre l'Union européenne et la Turquie mais qui doit être scrupuleusement respecté si nous voulons qu'il puisse être efficace et qu'il puisse être aussi garant des principes qui sont les nôtres.
Puis il y a la question du conflit israélo-palestinien. La France a pris une initiative qui est de rassembler tous ceux qui peuvent contribuer à la paix £ je sais aussi qu'en Israël cette question d'un retour de la négociation, d'une possibilité de négociation reste bien sûr présente. Et nous devons faire en sorte que ce soit entre Israéliens et Palestiniens que la crise puisse enfin se dénouer et que nous puissions avoir cet espoir de paix que vous incarnez.