23 février 2016 - Seul le prononcé fait foi
Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les relations entre la France et le Pérou et sur la situation en Syrie, à Lima le 23 février 2016.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d'être ici, à Lima, d'abord, parce qu'il y a très longtemps qu'un Président de la République française n'était pas venu en visite d'État au Pérou. Il faut remonter à 1964 et c'était une visite qu'avait effectuée le général de GAULLE dans le cadre d'une grande tournée en Amérique latine. Il y était parti pendant plus de 15 jours et ce fut sans doute l'un de ses longs, plus longs déplacements hors de France.
Aujourd'hui, ma visite est plus brève mais elle est encore plus intense au sens où je veux exprimer ici non seulement l'amitié que j'ai pour le Président HUMALA mais la reconnaissance de ce qu'a fait le Pérou pour réussir ce qui s'est produit à Paris. Pour que Paris ait pu être un succès dans le cadre de la conférence sur le climat, il a fallu qu'il y ait Lima. Si bien que Lima et Paris sont indissolublement liées et lorsque l'on parle de Paris, on parle de Lima et de Lima de Paris. À tel point que nous avons fait même un programme Lima-Paris pour mettre en uvre les résultats de la conférence sur le climat. C'est dire si le travail qui a été mené par nos deux ministres et le travail que nous avons nous-mêmes engagé ont pu porter leurs fruits.
Nous avons aussi, entre la France et le Pérou, depuis le mandat que j'exerce, voulu mettre au plus haut niveau notre coopération. D'abord, au niveau spatial puisque vous avez fait le choix, et je vous en remercie, de faire en sorte que ce soit une entreprise française, qui puisse lancer le satellite qui va permettre, par PeruSat, d'apporter un certain nombre de services à la population de votre pays. Ce satellite va conforter la souveraineté du Pérou, améliorer les conditions de vie et permettre le développement des communications.
Il y a une autre avancée importante que nous avons voulu ensemble engager, c'est la mobilité étudiante. Et beaucoup d'accords qui viennent d'être signés s'inscrivent dans cette perspective : faire en sorte qu'il puisse y avoir la reconnaissance des diplômes, que nous puissions échanger encore davantage d'étudiants.
Nous allons accueillir en France 1 000 étudiants péruviens, dont certains dans le cadre du programme que le Président HUMALA a lancé, c'est-à-dire un programme pour les boursiers. Et j'ai été heureux d'être accueilli, avant d'être reçu par le Président HUMALA, par des jeunes qui étaient sur la place, et qui portent le programme BECA 18 de bourse pour les étudiants péruviens.
Nous avons aussi voulu que ce que nous avions porté ensemble lors de la conférence sur le climat devienne un programme de développement économique, de développement industriel, de développement technologique, c'est-à-dire que nous puissions agir, France et Pérou, pour la croissance verte dans des secteurs aussi importants que les infrastructures, le traitement de l'eau, la santé, l'énergie. Et nous allons ensemble élaborer une stratégie pour le développement de nos pays à travers ces technologies d'avenir.
Nous pourrons d'autant mieux le faire qu'il y a un rapprochement significatif entre l'Union européenne et le Pérou à travers l'accord de libre-échange, ce qui ne peut que faciliter un certain nombre d'investissements d'entreprises françaises ici. Je rappelle qu'il y a près d'une centaine d'entreprises françaises qui sont installées au Pérou et que nous voulons faire encore davantage. Et dans la délégation qui m'accompagne, il y a plusieurs entreprises qui sont pleinement engagées dans cette stratégie de développement autour de la croissance verte.
Nous allons aussi simplifier des obligations de visas et nous avons soutenu également les démarches du Président HUMALA auprès de Bruxelles.
Enfin, je soutiens la candidature du Pérou à l'OCDE parce que cela facilitera également les échanges dans la transparence, les règles fiscales et cela permettra là-encore au Pérou d'accéder à un nouveau niveau de développement.
Le Pérou a réussi une performance économique ces dernières années et je veux la saluer puisque après avoir connu des taux de croissance supérieurs à 6 %, même dans ce contexte qui est plus difficile en Amérique latine, le Pérou connaît la plus forte croissance du continent. Donc je viens aussi m'inspirer pour que la croissance française puisse être portée elle aussi à ce niveau et les échanges que nous allons multiplier y contribueront.
Enfin je viens ici pour un voyage en Amérique latine qui va me conduire depuis Lima jusqu'en Argentine puis en Uruguay. Mais ce voyage s'inscrit dans un contexte international qui est particulièrement lourd et que nous avons évoqué avec le Président HUMALA.
Ce matin, j'ai eu un échange téléphonique avec le Président OBAMA, la Chancelière MERKEL, le Premier ministre CAMERON au sujet du cessez-le-feu en Syrie, j'allais dire de l'accord sur le cessez-le-feu. Mais entre cette proclamation et l'effectivité du cessez-le-feu, nous sommes encore loin et il y a une situation humanitaire qui est insupportable. Il y a encore des bombardements du régime soutenu par ses alliés qui frappent notamment une ville, Alep. Il y a une situation humanitaire qui est effroyable et donc nous avons voulu faire la pression nécessaire pour que le cessez-le-feu soit effectif dans les meilleurs délais, pour que l'aide humanitaire puisse être apportée aux populations qui souffrent et que nous puissions éviter un nouveau flux de réfugiés puisqu'il y a des centaines de milliers de personnes déplacées qui se pressent à la frontière syro-turque et qui peuvent, à un moment ou un autre, venir.
On me dira, « je suis à Lima £ et Damas ou Alep c'est loin ». Non, tout se tient, tout est lié, y compris même sur le plan économique. Et je ne parle pas seulement sur le plan humanitaire où nous sommes nous tous conscients que si nous sommes capables de faire une conférence sur le climat pour sauver la planète, il nous faut aussi agir pour soulager les malheurs d'aujourd'hui. Mais sur le plan économique, on voit bien que ce qui se passe au Moyen-Orient a des conséquences sur le prix des matières premières et peut justement mettre en cause le développement ici, en Amérique latine.
C'est la raison pour laquelle je tenais, devant le Président HUMALA, à évoquer cette question du Moyen-Orient. La France s'y est engagée £ La France continuera sa pression. La France fera en sorte qu'il puisse y avoir une transition politique respectueuse de l'opposition syrienne. La France continuera de lutter contre le terrorisme. Le terrorisme ici, au Pérou, on sait ce que c'est. On sait ce que c'est que de subir des attentats, des atrocités et je remercie d'ailleurs le Président HUMALA de m'avoir apporté la solidarité de son peuple au moment où la France a connu ses épreuves. C'est ce qui, à un moment, soude des peuples : savoir que nous avons pu connaître les mêmes épreuves mais que nous avons été aussi capables, vous depuis quelques années, nous parce que c'est notre devoir, d'en finir avec le terrorisme.
Merci.
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d'être ici, à Lima, d'abord, parce qu'il y a très longtemps qu'un Président de la République française n'était pas venu en visite d'État au Pérou. Il faut remonter à 1964 et c'était une visite qu'avait effectuée le général de GAULLE dans le cadre d'une grande tournée en Amérique latine. Il y était parti pendant plus de 15 jours et ce fut sans doute l'un de ses longs, plus longs déplacements hors de France.
Aujourd'hui, ma visite est plus brève mais elle est encore plus intense au sens où je veux exprimer ici non seulement l'amitié que j'ai pour le Président HUMALA mais la reconnaissance de ce qu'a fait le Pérou pour réussir ce qui s'est produit à Paris. Pour que Paris ait pu être un succès dans le cadre de la conférence sur le climat, il a fallu qu'il y ait Lima. Si bien que Lima et Paris sont indissolublement liées et lorsque l'on parle de Paris, on parle de Lima et de Lima de Paris. À tel point que nous avons fait même un programme Lima-Paris pour mettre en uvre les résultats de la conférence sur le climat. C'est dire si le travail qui a été mené par nos deux ministres et le travail que nous avons nous-mêmes engagé ont pu porter leurs fruits.
Nous avons aussi, entre la France et le Pérou, depuis le mandat que j'exerce, voulu mettre au plus haut niveau notre coopération. D'abord, au niveau spatial puisque vous avez fait le choix, et je vous en remercie, de faire en sorte que ce soit une entreprise française, qui puisse lancer le satellite qui va permettre, par PeruSat, d'apporter un certain nombre de services à la population de votre pays. Ce satellite va conforter la souveraineté du Pérou, améliorer les conditions de vie et permettre le développement des communications.
Il y a une autre avancée importante que nous avons voulu ensemble engager, c'est la mobilité étudiante. Et beaucoup d'accords qui viennent d'être signés s'inscrivent dans cette perspective : faire en sorte qu'il puisse y avoir la reconnaissance des diplômes, que nous puissions échanger encore davantage d'étudiants.
Nous allons accueillir en France 1 000 étudiants péruviens, dont certains dans le cadre du programme que le Président HUMALA a lancé, c'est-à-dire un programme pour les boursiers. Et j'ai été heureux d'être accueilli, avant d'être reçu par le Président HUMALA, par des jeunes qui étaient sur la place, et qui portent le programme BECA 18 de bourse pour les étudiants péruviens.
Nous avons aussi voulu que ce que nous avions porté ensemble lors de la conférence sur le climat devienne un programme de développement économique, de développement industriel, de développement technologique, c'est-à-dire que nous puissions agir, France et Pérou, pour la croissance verte dans des secteurs aussi importants que les infrastructures, le traitement de l'eau, la santé, l'énergie. Et nous allons ensemble élaborer une stratégie pour le développement de nos pays à travers ces technologies d'avenir.
Nous pourrons d'autant mieux le faire qu'il y a un rapprochement significatif entre l'Union européenne et le Pérou à travers l'accord de libre-échange, ce qui ne peut que faciliter un certain nombre d'investissements d'entreprises françaises ici. Je rappelle qu'il y a près d'une centaine d'entreprises françaises qui sont installées au Pérou et que nous voulons faire encore davantage. Et dans la délégation qui m'accompagne, il y a plusieurs entreprises qui sont pleinement engagées dans cette stratégie de développement autour de la croissance verte.
Nous allons aussi simplifier des obligations de visas et nous avons soutenu également les démarches du Président HUMALA auprès de Bruxelles.
Enfin, je soutiens la candidature du Pérou à l'OCDE parce que cela facilitera également les échanges dans la transparence, les règles fiscales et cela permettra là-encore au Pérou d'accéder à un nouveau niveau de développement.
Le Pérou a réussi une performance économique ces dernières années et je veux la saluer puisque après avoir connu des taux de croissance supérieurs à 6 %, même dans ce contexte qui est plus difficile en Amérique latine, le Pérou connaît la plus forte croissance du continent. Donc je viens aussi m'inspirer pour que la croissance française puisse être portée elle aussi à ce niveau et les échanges que nous allons multiplier y contribueront.
Enfin je viens ici pour un voyage en Amérique latine qui va me conduire depuis Lima jusqu'en Argentine puis en Uruguay. Mais ce voyage s'inscrit dans un contexte international qui est particulièrement lourd et que nous avons évoqué avec le Président HUMALA.
Ce matin, j'ai eu un échange téléphonique avec le Président OBAMA, la Chancelière MERKEL, le Premier ministre CAMERON au sujet du cessez-le-feu en Syrie, j'allais dire de l'accord sur le cessez-le-feu. Mais entre cette proclamation et l'effectivité du cessez-le-feu, nous sommes encore loin et il y a une situation humanitaire qui est insupportable. Il y a encore des bombardements du régime soutenu par ses alliés qui frappent notamment une ville, Alep. Il y a une situation humanitaire qui est effroyable et donc nous avons voulu faire la pression nécessaire pour que le cessez-le-feu soit effectif dans les meilleurs délais, pour que l'aide humanitaire puisse être apportée aux populations qui souffrent et que nous puissions éviter un nouveau flux de réfugiés puisqu'il y a des centaines de milliers de personnes déplacées qui se pressent à la frontière syro-turque et qui peuvent, à un moment ou un autre, venir.
On me dira, « je suis à Lima £ et Damas ou Alep c'est loin ». Non, tout se tient, tout est lié, y compris même sur le plan économique. Et je ne parle pas seulement sur le plan humanitaire où nous sommes nous tous conscients que si nous sommes capables de faire une conférence sur le climat pour sauver la planète, il nous faut aussi agir pour soulager les malheurs d'aujourd'hui. Mais sur le plan économique, on voit bien que ce qui se passe au Moyen-Orient a des conséquences sur le prix des matières premières et peut justement mettre en cause le développement ici, en Amérique latine.
C'est la raison pour laquelle je tenais, devant le Président HUMALA, à évoquer cette question du Moyen-Orient. La France s'y est engagée £ La France continuera sa pression. La France fera en sorte qu'il puisse y avoir une transition politique respectueuse de l'opposition syrienne. La France continuera de lutter contre le terrorisme. Le terrorisme ici, au Pérou, on sait ce que c'est. On sait ce que c'est que de subir des attentats, des atrocités et je remercie d'ailleurs le Président HUMALA de m'avoir apporté la solidarité de son peuple au moment où la France a connu ses épreuves. C'est ce qui, à un moment, soude des peuples : savoir que nous avons pu connaître les mêmes épreuves mais que nous avons été aussi capables, vous depuis quelques années, nous parce que c'est notre devoir, d'en finir avec le terrorisme.
Merci.