27 novembre 2015 - Seul le prononcé fait foi

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Point de presse de M. François Hollande, Président de la République, sur la lutte contre le dérèglement climatique, à Malte le 27 novembre 2015.


Mesdames, Messieurs,
Il y a déjà plusieurs mois, j'avais été invité par Joseph MUSCAT, le Premier ministre de Malte pour participer à cette session du Commonwealth et, malgré la gravité des événements qui ont touché mon pays et l'hommage que je rendais ce matin aux victimes et aux blessés, je tenais à respecter ce rendez-vous car lundi à Paris, va s'ouvrir la conférence sur le climat et c'est un devoir pour l'Humanité d'être capable lors de ces prochains jours de conclure un accord. Un accord contraignant, un accord universel, un accord ambitieux.
Le Commonwealth a été au rendez-vous et a pu préparer par sa déclaration, par les fonds qui ont été annoncés - je salue notamment ce qu'ont promis le Canada et l'Australie - la conférence de Paris.
J'ai été très touché par les marques d'amitié, de solidarité qui, une fois encore, ont été manifestées par les chefs d'Etat et de gouvernement et par les peuples du Commonwealth et je veux les transformer en autant d'engagements pour la conférence sur le climat.
L'homme est le plus grand ennemi de l'homme, nous le voyons pour le terrorisme, mais nous pouvons aussi le dire pour le climat. C'est l'homme qui dégrade la planète £ c'est l'homme qui détruit la nature £ et c'est donc l'homme une fois encore qui doit être à la hauteur de sa dignité et des générations futures.
Si l'on veut détruire le terrorisme et depuis plusieurs semaines, je fais beaucoup de déplacements à travers le monde pour appeler d'abord les pays européens, mais aussi l'ensemble des pays concernés par la lutte contre le terrorisme, c'est bien pour défendre une certaine conception de l'humanité.
D'ailleurs, je veux saluer tous les pays qui nous ont déjà apporté leur soutien - encore ces derniers jours, le Royaume-Uni - et je veux croire que la Chambre des Communes pourra répondre à la demande que lui a adressée le Premier ministre CAMERON. Je pense aussi à l'Allemagne, Madame MERKEL mardi soir m'a confirmé que l'Allemagne et ce sera sans doute une décision exceptionnelle mettra à disposition de la France le soutien nécessaire pour ses actions en Syrie et en Irak. Oui de la même manière que nous nous mobilisons pour lutter contre le terrorisme, nous voulons aussi nous mobiliser pour la planète.
Je vais conclure par à la fois mon espoir et mes craintes.
L'espoir, c'est qu'il y a eu une prise de conscience de l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement, 147 seront là à Paris £ l'espoir, c'est qu'il y a des progrès dans toutes les discussions, on le voit bien sur les sujets les plus difficiles aussi bien le caractère contraignant de l'accord que la révision des engagements qui ont déjà été avancés par les différents gouvernements et les différents Etats. Et on le voit aussi sur les financements.
Ma crainte, c'est que nous devons arriver à un accord général et qu'il suffira que quelques pays, parce qu'ils n'ont pas eu suffisamment de garanties ou parce qu'ils pourront toujours penser qu'un certain nombre d'obligations les gêneront dans leur développement, puissent bloquer le processus. Donc les réunions, comme celle du Commonwealth, ont été particulièrement fructueuses parce qu'elles ont permis de dénouer un certain nombre de craintes et d'apporter encore davantage d'espoir et je veux en féliciter les organisateurs.
Je veux également dire que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est un précieux allié car depuis que nous avons la responsabilité d'organiser cette conférence, il n'a cessé, lui aussi, de faire le tour du monde et d'organiser à New York, autant de réunions que nécessaire. C'est la raison pour laquelle il sera le premier à parler à Paris.