7 août 2015 - Seul le prononcé fait foi
Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, à l'occasion de l'arrivée en France d'Isabelle Prime, une otage française retenue au Yémen, à l'aéroport de Villacoublay le 7 août 2015.
LE PRESIDENT : Nous sommes très heureux d'accueillir Isabelle PRIME chez elle, en France. Elle a été retenue cinq mois, elle a fait preuve d'un grand courage. Elle était au Yémen pour une action qui honorait la France, parce qu'elle était au service d'un pays, le sien d'abord, mais un pays, le Yémen, pauvre, et elle voulait être utile.
Elle a été retenue cinq mois et elle a pu être libérée, et je veux saluer tous ceux qui ont contribué à cette opération, ce dénouement heureux. D'abord le Sultan d'Oman qui a fait en sorte de coopérer avec nos services et de pouvoir obtenir cette libération et je veux le saluer. Je l'ai appelé au téléphone juste avant de vous recevoir, chère Isabelle, et je lui ai dit la reconnaissance de la France pour ce qu'avait fait le Sultanat d'Oman.
Je veux également féliciter les services français, ceux que l'on ne voit pas et qui travaillent dans l'ombre, et qui permettent justement qu'on puisse avoir ces résultats et ces satisfactions après tant d'épreuves. Je veux dire aussi combien la famille d'Isabelle a été admirable, admirable de patience, admirable de compréhension, de ne pas exprimer ce qu'elle ressentait et de tout faire pour qu'elle puisse obtenir la libération, faire confiance aux services français, au ministère des Affaires étrangères, au centre de crise du ministère des affaires étrangères qui, une fois encore, puisqu'il y a eu plusieurs libérations d'otages depuis 2012, a fait un travail tout à fait exceptionnel, de soutien aux familles.
Et puis enfin, je veux dire que la France est un pays qui a une administration, qui a un Etat et qui fait en sorte de ne jamais oublier un de ses ressortissants. Et néanmoins, les ressortissants français, dans des zones à risques, doivent prendre les plus extrêmes précautions et ne pas s'exposer. Il y en a qui sont obligés de le faire, c'est leur mission. Mais d'autres doivent être appelés à la prudence. Parce que nous savons bien ce qui est en cause, ce qui est en jeu, et encore au moment où je m'exprime, il y a au Mali une opération qui est en cours, et qui peut concerner éventuellement des compatriotes.
Donc nous savons qu'il y a des risques et c'est la raison pour laquelle nous avertissons tous nos compatriotes, tous les ressortissants français lorsqu'ils sont dans des pays connus pour les dangers qui peuvent exister, de faire la plus extrême attention.
Mais aujourd'hui, c'est une joie, et je crois que pour Isabelle, c'est un jour qui restera toujours gravé en sa mémoire, et qui, je l'espère, effacera cinq mois de captivité. Mais la République, la France peuvent s'honorer d'avoir une citoyenne comme Isabelle PRIME et qui est maintenant de retour. Merci.