23 juin 2013 - Seul le prononcé fait foi
Conférence de presse de M. François Hollande, Président de la République, sur les relations entre la France et le Qatar et sur la situation en Syrie, à Doha le 23 juin 2013.
LE PRESIDENT - « Mesdames, Messieurs, cette visite au Qatar sachève. Cétait la première que jeffectuais depuis mon élection et jai saisi ce moment pour confirmer la relation qui existe depuis longtemps, depuis lindépendance du Qatar entre nos deux pays. Je remercie les autorités, lEmir, le Prince héritier, le Premier ministre pour laccueil qui nous a été réservé. Quand je dis « nous a été réservé », cest bien sûr à moi-même, au gouvernement - cinq ministres étaient présents - et aux chefs dentreprise, qui maccompagnaient, 46.
Les relations entre le Qatar et la France sont fondées sur trois principes à mes yeux : la confiance, la réciprocité, la transparence. La confiance, parce que nous avons, notamment par rapport aux problèmes de la région, la même approche : celle de la sécurité, de la stabilité et des droits des peuples.
Nous avons toujours garanti au Qatar sa sécurité et nous avons par rapport aux troubles, aux risques qui existent le premier étant en Syrie la même volonté, qui est aujourdhui de faire pression autant quil sera possible, sur le régime de Bachar al-Assad pour permettre une solution politique. Nous accordons toute notre aide à lopposition syrienne, dès lors quelle-même a fait le clair sur son unité et surtout sur sa relation avec un certain nombre de groupes, qui nont pas à être dans la Syrie de demain.
Hier, sest tenue la conférence des Amis de la Syrie et la France, par la voix du ministre des Affaires étrangères, a défendu cette position. Cest celle qui a été retenue et cest celle que nous devons maintenant mettre en uvre.
Nous avons également évoqué avec lEmir, lIran avec le changement de Président. Nous attendons les signes mais notre position, elle, ne variera pas. LIran a parfaitement le droit de pouvoir accéder au nucléaire civil mais il ne doit pas disposer de larme nucléaire. Et là encore, les pressions se feront, continueront de se faire. Nous souhaitons que la négociation puisse trouver son aboutissement et maintenant, la parole est du côté du Président iranien.
Nous avons également, toujours dans cette relation de confiance, évoqué les pays dits du Printemps arabe Tunisie, Libye, Egypte. Nous avons convenu, la France et le Qatar, dapporter notre soutien pour les transitions, qui sont à luvre dans ces trois pays de manière différente. Jirai dans quelques jours en Tunisie. Nous devons faire tout, pour que les élections se tiennent, que les libertés soient préservées et que la Tunisie puisse accomplir son destin. De la même manière, sur lEgypte et sur la Libye, faire en sorte que ces pays puissent bâtir un Etat, qui garantisse, le bon processus. Voilà la relation de confiance.
Le second principe, cest la réciprocité. Contrairement à bien des idées reçues, il y a un équilibre entre les exportations et les importations entre la France et le Qatar. Il ny a pas dexcédent, pas de déficit pour lun et pour lautre, relation équilibrée. Nous souhaitons que cet équilibre soit préservé mais avec un volume déchanges plus important. Cest le sens de la présence des entreprises françaises.
Il y a eu la signature dun certain nombre de contrats, daccords et cest bien, mais ça, cest le rôle des entreprises. Comme je lai dit ce matin, je souhaite que les entreprises françaises gagnent des marchés par leur excellence, pas par leur préférence. Dabord parce que ça nexiste pas £ ce nest pas au nom dune amitié quon a une compétitivité. Donc les entreprises françaises, elles ont démontré leur qualité ici depuis longtemps.
Jai été sur le chantier Bouygues, jai salué la présence de Total depuis 75 ans. Bien des entreprises sont installées là, depuis des années ! Dautres viennent sur le marché du Qatar avec lespoir, la volonté de faire valoir leurs performances. Et il y aura, jespère, après cette visite, des conclusions heureuses sur le plan de limplantation, de linvestissement, du partenariat et de lexportation. Cest bon pour le Qatar et cest bon pour lemploi en France, car cest le sens que nous devons faire, les entreprises et les membres du gouvernement, et le chef de lEtat : agir ensemble pour porter la marque France et faire en sorte que nous ayons le plus possible de retombées positives sur lemploi. Cette bataille que nous menons en France, nous la menons aussi sur les marchés extérieurs mais ce sont les entreprises qui concluent les contrats.
Réciprocité parce que nous sommes attentifs aux investissements du Qatar en France. Il y en a dimportants, contrairement, là aussi, à bien des idées reçues, il y a moins dinvestissements qataris en France quil ny en a au Royaume-Uni et même en Allemagne. Ce que jai fait valoir à mes interlocuteurs qui lont parfaitement compris, cest que nous devons discuter ensemble de ce que nous pensons être les meilleurs investissements pour la France et pour le Qatar. Cest la raison pour laquelle cest une illustration et qui ne résume sûrement pas la portée, la place, limportance des investissements qataris en France mais il avait été évoqué à un moment un fonds pour les banlieues qui avait pu susciter des questions £ nous avons réglé cet éventuel malentendu de la meilleure des manières, c'est-à-dire avec un fonds commun de la Caisse des Dépôts et du fonds qatari, 300 millions deuros.
Cest, je crois, une illustration de ce que nous devons faire pour que les capitaux qui pourraient sinvestir en France soient les plus utiles à léconomie française et dans les domaines de haute technologie. Nous y travaillerons et cest le sens de ce groupe qui sest constitué entre entreprises françaises et entreprises qataris, ce club daffaires, aussi bien pour ce qui doit être fait ici au Qatar que pour ce qui peut être fait en France.
Le dernier principe, cest la transparence parce que tout doit être clair, tout doit être simple dans les relations entre la France et le Qatar. Là aussi, nous pouvons donner nos expériences, faire apparaître ce qui peuvent être des intérêts communs.
Il y a le grand sujet du sport, entendu au sens comme je lai dit ce matin, de la seule compétition qui vaille, c'est-à-dire la dimension mondiale. Pour linstant, nous, nous préparons un championnat dEurope, donc il a été convenu que nous échangerions nos expériences là-dessus, pour que le Qatar puisse organiser une très belle coupe du monde. Il ne sagit pas simplement de lévénement sportif parce que nous, nous savons bien quil va falloir des infrastructures considérables, des équipements, des accueils hôteliers et là, nous pouvons vraiment avoir une coopération exemplaire.
Mesdames et Messieurs, je veux terminer par une note culturelle et éducative : cest très important que la langue française soit parlée partout dans le monde et notamment dans des pays comme le Qatar, que des étudiants puissent être également encadrés et formés. Nous avons inauguré un lycée hier - il y a deux lycées en réalité ici à Doha et deux lycées qui accueillent plus de mille élèves et qui vont fermer. Donc bien sûr des jeunes Français, dont les parents travaillent ici et je veux saluer cette communauté française très active, près de quatre mille personnes. Mais également des jeunes dailleurs de tous les pays du monde et forcément du Qatar et qui vont être des décideurs demain. Cest très important que nous développions la culture - Jack Lang maccompagne pour lInstitut du monde arabe très important que nous puissions avoir des échanges au plus haut niveau - HEC sest installée ici, il y aura d???autres implantations universitaires.
Le Qatar a voulu être un pays francophone, en tout cas, il a adhéré à lOrganisation internationale de la francophonie. Cest bien ! Parce que la langue française, elle nappartient pas aux Françaises et aux Français. Elle appartient à tous ceux qui la parlent. Cest la conception, que nous avons aussi de la diversité linguistique et culturelle. Et ici, nous avons à cur de monter, daccompagner un certain nombre de projets, y compris muséographiques, parce que nous considérons que la culture est un lien important entre les civilisations et entre les continents.
Voilà le sens de cette visite et je pense quelle aura des prolongements. »
MONA SAID, FUTURE TV - « Monsieur le président, Mona SAID, Future TV. La Syrie a été au cur de vos entretiens avec lEmir du Qatar. Il y a eu la réunion de Doha hier concernant la Syrie. Quelle est laide que la France est prête à fournir à lopposition syrienne dune part ? Et deuxièmement, navez-vous pas des craintes que le conflit de la Syrie dégénère au Liban et quil y ait plus de problèmes surtout quil y a eu beaucoup de tensions dernièrement ? Merci. »
LE PRESIDENT - « Laide, elle est dabord politique. Nous lavons apportée dès le début du conflit. Et moi-même, jai été le premier chef dEtat à reconnaitre la légitimité de lopposition syrienne, pour sexprimer au nom du peuple syrien. Laide, elle est politique parce que nous avons été, nous la France, les premiers à organiser une conférence des Amis de la Syrie. Laide est politique, parce que chaque fois que nous avons pu faire pression pour structurer lopposition syrienne, nous lavons fait.
Laide est matérielle, elle est humanitaire. Je vais me rendre dans quelques heures en Jordanie où nous avons apporté beaucoup. Je vous rappelle que lété dernier, une décision que nous avons prise avec le ministre de la Défense était dinstaller une équipe médicale en Jordanie et de faire en sorte que les réfugiés, encore plus nombreux aujourdhui, puissent être accueillis dans des conditions humaines, sanitaires dignes.
Laide est aussi militaire. Vous savez que nous avons été les premiers à dire aux Européens quon ne pouvait plus laisser lembargo dès lors que la Russie continue à fournir des armes et dailleurs ne le fait pas clandestinement, le fait officiellement. Le jour même de la clôture du G8, le Président russe a dit quil allait continuer à livrer des armes au nom de contrats, qui auraient été passés. Nous avons dit que lembargo trouvait forcément ses limites ou en tout cas ses contradictions. Alors après, comment livrer ? Cest une question que nous devons régler entre Européens mais également avec nos amis américains, parce que nous avons mis des conditions. La condition, cest que lopposition se structure politiquement et militairement. La seconde condition, cest quon ne peut pas imaginer livrer des armes à des groupes, qui pourraient les utiliser ensuite au détriment des intérêts dailleurs de la Syrie démocratique ou éventuellement contre nous. Mais lintention est bien de faire pression militaire. Parce que sil ny a pas pression militaire, cest sur le terrain que, hélas, les choses peuvent se faire et au bénéfice de qui ? De Bachar al-Assad dun côté et des éléments les plus radicaux de lautre. Nous nous y refusons.
Sur le Liban, vous avez raison. Dès lors quil y a une implication du Hezbollah en Syrie, avec forcément des conséquences pour le Liban, il peut y avoir une mise en cause de léquilibre fragile du Liban. Je soutiens, au nom de la France, le Président libanais dans ses efforts, pour garder léquilibre qui avait été trouvé avec un principe de non-ingérence par rapport à ce qui se passe en Syrie et donc le retour du Hezbollah au Liban. »
QUESTION DE HODA ABDEL-HAMID, AL JAZEERA ENGLISH
LE PRESIDENT - « Lopposition doit reprendre le contrôle de ces zones, vous avez raison, qui sont tombées dans des mains extrémistes, je dirais, parce quil ny en avait pas dautres et que ces mains ont saisi une opportunité. Lopposition doit reprendre le contrôle, et de ces zones et de ces groupes, pour les écarter. Cest lintérêt de lopposition, cest lintérêt de la Syrie car sil apparaît que des groupes extrémistes sont présents et qui peuvent demain être les bénéficiaires dune situation de chaos, ce sera Bachar al-Assad qui se saisira de ce prétexte pour continuer à massacrer. »
Cyril GRAZIANI, FRANCE INTER - « Concernant la situation de plusieurs Français notamment un footballeur et un entraîneur de football qui sont bloqués ici, est-ce quau terme de votre voyage, vous avez espoir que leur situation se débloque prochainement et quils puissent rentrer en France ? Et puis, puisquon parle de football, une question un peu plus légère, vous avez évoqué la coupe du monde qui aura lieu ici, lEuro, est-ce que vous avez pu évoquer avec lEmir ou dautres autorités ici larrivée prochaine de Laurent BLANC ? Est-ce que vous savez quand il arrivera au PSG ? »
LE PRESIDENT - « Vous me prêtez un pouvoir bien excessif ou peut-être fonction dun autre temps mais je ne décide pas de la composition des équipes de football, pas plus des entraîneurs que des transferts. Je pense quil faut laisser les jeux à leur place quand je dis les jeux, cest lorganisation au sens des clubs sportifs, pas des jeux au sens de la compétition qui elle, doit être menée à bien et nous sommes prêts à donner toute notre coopération.
Mais sérieusement je veux parler de ça. C'est-à-dire quil y a des investisseurs qataris qui ont décidé de prendre un club de football, cest bien leur droit, ils lont fait dailleurs en France comme ils lont fait dans dautres pays. Nous souhaitons quils puissent mener à bien leur équipe comme ils lentendent, sans nous en mêler et en faisant en sorte que les autorités sportives puissent fixer les règles. Cest ça la condition, mais en séparant bien ce qui est du domaine de la relation politique et ce qui est du domaine de laction sportive et qui nest pas le mien.
En revanche sur la coupe du monde de football, là je considère quil y a une coopération au plus haut niveau qui peut se faire entre la France et le Qatar.
Sur la question des familles de Français qui ont des difficultés ici au Qatar, cest le rôle des autorités consulaires, donc du ministre des Affaires étrangères, de faire en sorte que nous puissions convaincre les autorités du Qatar de régler cette question. Ce sont des questions, en fait, de justice, puisque cest par des actions contentieuses quil y a ces conséquences. Mais cest vrai, nous avons rencontré ces familles, aussi bien le ministre des Affaires étrangères que le ministère de lIntérieur. Ils en ont parlé à leurs homologues, pour que nous trouvions, avec les autorités du Qatar, la meilleure solution pour ces familles. »
VALERIE NATAF, TF1 - « Monsieur le Président, est-ce quau cours de vos entretiens avec les différentes autorités du pays, ils vous ont confié avoir été un peu bouleversés par les attaques dont parfois le Qatar a été lobjet en France, ce quon a appelé le « Qatar bashing », un terme que vous connaissez bien »
LE PRESIDENT - « Je ne sais pas à quoi vous faites allusion mais »
VALERIE NATAF, TF1 - « Et si cela avait pu effaroucher déventuels investisseurs qataris en France ? Merci. »
LE PRESIDENT - « Jai insisté sur la transparence pour lever tous les malentendus et donc bien sûr que ce nest pas agréable davoir un certain nombre de rumeurs ou même de papiers de presse ou de compétiteurs qui viennent se plaindre. Les autorités du Qatar lont évoqué, sans insister dailleurs.
Mais le mieux pour nous tous, dès lors que nous sommes dans la transparence, dans la clarté, dans la confiance, cest de dire quil y a des investissements qui se font en France, venant du Qatar, qui sont les bienvenus, qui doivent être partagés au sens que lorsque nous pouvons agir en partenariat, ils doivent être accueillis de bonne manière, peut-être parfois flécher, diriger lorsque nous pensons quil peut y avoir un intérêt commun pour nos deux pays.
Il y a des entreprises françaises qui viennent au Qatar et comme je lai dit, qui ne demandent aucun avantage particulier, aucune préférence. Il ny a jamais dailleurs de notre part la conviction ou la conception que parce quon aurait de bonnes relations sur le plan politique, on aurait des droits à pouvoir accéder à des marchés. Si nos entreprises sont retenues, cest parce quelles sont les meilleures. Mais en revanche, notre rôle, cest de dire au Qatar, combien nos entreprises sont excellentes et de venir accompagnés par elles, et là aussi en toute transparence il ny a pas de convois particuliers ou parallèles.
Les entreprises viennent, présentent leur offre, répondent à des appels et sont retenues ou seront retenues, je lespère, ou ne le sont pas. Si elles ne le sont pas, cest parce quelles nont pas donné les arguments qui permettaient davoir ce succès. Mais on ne peut pas remplacer une relation commerciale par une relation politique et inversement. »
RANDA TAKIEDDINE, AL HAYAT - « Bonsoir monsieur le Président. Vous aviez dit précédemment que vous ne verriez pas dinconvénients que lIran participe à Genève 2 si cétait utile. Votre ministre des Affaires étrangères avait dit quil refusait, quil était contre ça parce que lIran fait, en général, du chantage. Est-ce que vous en avez discuté avec lEmir et est-ce que vous pensez aussi que Genève 2, cest pour août, pour septembre ou pour jamais ? »
LE PRESIDENT - « Au G8, jétais et donc jai signé un communiqué qui appelle la convocation dune conférence de Genève 2 pour trouver une solution politique. Donc lobjectif, cest celui là. Quel est lobjectif politique ? Ce nest pas de réunir des protagonistes, de les faire asseoir autour dune table et de dire : voilà, nous avons fait Genève 2, cest fini ! Ils se sont assis, ils se sont parlés, ils se sont levés et rien na changé, non ! Genève 2, ça doit être la composition dune équipe, qui doit assurer lavenir de la Syrie. Genève 2 se tiendra lorsque cette solution aura été préparée. Vous minterrogez sur la présence de lIran. Il y a eu des élections en Iran, un nouveau Président. A lui de montrer quil peut être utile, à lui de nous montrer quil peut faire pression aussi sur Bachar al-Assad, pour trouver la solution. Si cest pour tenir les mêmes propos que précédemment, je crains que ça apporte peu à la réussite de Genève. »
ERIC HACQUEMAND, LE PARISIEN - « Bonsoir M. le Président. Depuis 2009, il existe une convention fiscale qui permet à un certain nombre dinvestisseurs qataris déchapper à certaines obligations, notamment quand ils investissent dans limmobilier. Je voudrais savoir, si, à lheure du « redressement dans la justice », ce privilège, cette dérogation est toujours utile à vos yeux. »
LE PRESIDENT - « Il y a une règle qui effectivement existe, qui date dailleurs davant 2009 pour ce quon appelle les « équipes régnantes », qui ont quelques considérations fiscales ou avantages fiscaux pour leurs propres opérations. Pour le Qatar, ça a été lobjet dune convention et donc dune application dans la loi fiscale. Nous allons regarder, comme pour dailleurs, lensemble des sujets fiscaux, ce quil y a lieu de conserver. »
JOURNALISTE - « Bonjour M. le Président, vous avez évoqué dans un entretien à lagence de presse du Qatar de nouvelles proposition de contrats darmement. Je voudrais savoir si vous avez notamment évoqué le contrat du RAFALE et quelles sont les perspectives pour cet avion dans lEmirat. »
LE PRESIDENT - « Oui, je vous lai dit, nous avons une coopération en matière de défense depuis des années. La France fournit à peu près les deux tiers, les trois quarts de léquipement militaire du Qatar. Les entreprises qui maccompagnaient ont fait valoir la qualité de leurs offres et notamment sur le RAFALE, lopportunité quil y aurait pour le Qatar dacheter ces avions. Pour la suite, je pense quil faut laisser les négociations se poursuivre. Si vous me demandez si jen ai parlé, je vous réponds «jen ai parlé ». »
KHEIRA TAMI, ORYX FM - « Bonjour Kheira TAMI dORYX FM, la radio francophone du Qatar. On a souvent dit que le Qatar et la France entretenaient des relations privilégiées notamment à lépoque de votre prédécesseur. Est-ce que cest toujours le cas ? A lissue de cette visite, est-ce que vous pouvez dire que vos relations sont toujours aussi privilégiées ? »
LE PRESIDENT - « Nous avons des relations excellentes avec le Qatar depuis de longues années. Nous avons à les poursuivre. Est-ce quelles doivent être privilégiées ? Ca supposerait quil y ait des privilèges, pour reprendre une question qui ma été posée. Il peut y avoir des relations excellentes et qui, parce quelles sont excellentes, sont normales. Elles sont normalement excellentes mais pas excellemment normales ! Vous remarquerez la nuance ! »
GREGOIRE BISEAU, LIBERATION - « Le Qatar participe au financement de plusieurs mosquées en France et joue un rôle dinfluence aussi sur les instances représentatives du culte musulman. Je voulais savoir si cétait un sujet de préoccupation pour vous et si vous en avez parlé avec lEmir.
LE PRESIDENT - « Sur les mosquées, oui. Le ministre de lIntérieur en a parlé parce que vous savez que les règles sont connues en France, cest la séparation des cultes et de lEtat. Il peut y avoir des associations qui cherchent des financements mais nous contrôlons ces financements. Pour le reste, linfluence du Qatar sur le culte musulman français ne me parait pas être à lordre du jour.
Merci à vous ! »
Les relations entre le Qatar et la France sont fondées sur trois principes à mes yeux : la confiance, la réciprocité, la transparence. La confiance, parce que nous avons, notamment par rapport aux problèmes de la région, la même approche : celle de la sécurité, de la stabilité et des droits des peuples.
Nous avons toujours garanti au Qatar sa sécurité et nous avons par rapport aux troubles, aux risques qui existent le premier étant en Syrie la même volonté, qui est aujourdhui de faire pression autant quil sera possible, sur le régime de Bachar al-Assad pour permettre une solution politique. Nous accordons toute notre aide à lopposition syrienne, dès lors quelle-même a fait le clair sur son unité et surtout sur sa relation avec un certain nombre de groupes, qui nont pas à être dans la Syrie de demain.
Hier, sest tenue la conférence des Amis de la Syrie et la France, par la voix du ministre des Affaires étrangères, a défendu cette position. Cest celle qui a été retenue et cest celle que nous devons maintenant mettre en uvre.
Nous avons également évoqué avec lEmir, lIran avec le changement de Président. Nous attendons les signes mais notre position, elle, ne variera pas. LIran a parfaitement le droit de pouvoir accéder au nucléaire civil mais il ne doit pas disposer de larme nucléaire. Et là encore, les pressions se feront, continueront de se faire. Nous souhaitons que la négociation puisse trouver son aboutissement et maintenant, la parole est du côté du Président iranien.
Nous avons également, toujours dans cette relation de confiance, évoqué les pays dits du Printemps arabe Tunisie, Libye, Egypte. Nous avons convenu, la France et le Qatar, dapporter notre soutien pour les transitions, qui sont à luvre dans ces trois pays de manière différente. Jirai dans quelques jours en Tunisie. Nous devons faire tout, pour que les élections se tiennent, que les libertés soient préservées et que la Tunisie puisse accomplir son destin. De la même manière, sur lEgypte et sur la Libye, faire en sorte que ces pays puissent bâtir un Etat, qui garantisse, le bon processus. Voilà la relation de confiance.
Le second principe, cest la réciprocité. Contrairement à bien des idées reçues, il y a un équilibre entre les exportations et les importations entre la France et le Qatar. Il ny a pas dexcédent, pas de déficit pour lun et pour lautre, relation équilibrée. Nous souhaitons que cet équilibre soit préservé mais avec un volume déchanges plus important. Cest le sens de la présence des entreprises françaises.
Il y a eu la signature dun certain nombre de contrats, daccords et cest bien, mais ça, cest le rôle des entreprises. Comme je lai dit ce matin, je souhaite que les entreprises françaises gagnent des marchés par leur excellence, pas par leur préférence. Dabord parce que ça nexiste pas £ ce nest pas au nom dune amitié quon a une compétitivité. Donc les entreprises françaises, elles ont démontré leur qualité ici depuis longtemps.
Jai été sur le chantier Bouygues, jai salué la présence de Total depuis 75 ans. Bien des entreprises sont installées là, depuis des années ! Dautres viennent sur le marché du Qatar avec lespoir, la volonté de faire valoir leurs performances. Et il y aura, jespère, après cette visite, des conclusions heureuses sur le plan de limplantation, de linvestissement, du partenariat et de lexportation. Cest bon pour le Qatar et cest bon pour lemploi en France, car cest le sens que nous devons faire, les entreprises et les membres du gouvernement, et le chef de lEtat : agir ensemble pour porter la marque France et faire en sorte que nous ayons le plus possible de retombées positives sur lemploi. Cette bataille que nous menons en France, nous la menons aussi sur les marchés extérieurs mais ce sont les entreprises qui concluent les contrats.
Réciprocité parce que nous sommes attentifs aux investissements du Qatar en France. Il y en a dimportants, contrairement, là aussi, à bien des idées reçues, il y a moins dinvestissements qataris en France quil ny en a au Royaume-Uni et même en Allemagne. Ce que jai fait valoir à mes interlocuteurs qui lont parfaitement compris, cest que nous devons discuter ensemble de ce que nous pensons être les meilleurs investissements pour la France et pour le Qatar. Cest la raison pour laquelle cest une illustration et qui ne résume sûrement pas la portée, la place, limportance des investissements qataris en France mais il avait été évoqué à un moment un fonds pour les banlieues qui avait pu susciter des questions £ nous avons réglé cet éventuel malentendu de la meilleure des manières, c'est-à-dire avec un fonds commun de la Caisse des Dépôts et du fonds qatari, 300 millions deuros.
Cest, je crois, une illustration de ce que nous devons faire pour que les capitaux qui pourraient sinvestir en France soient les plus utiles à léconomie française et dans les domaines de haute technologie. Nous y travaillerons et cest le sens de ce groupe qui sest constitué entre entreprises françaises et entreprises qataris, ce club daffaires, aussi bien pour ce qui doit être fait ici au Qatar que pour ce qui peut être fait en France.
Le dernier principe, cest la transparence parce que tout doit être clair, tout doit être simple dans les relations entre la France et le Qatar. Là aussi, nous pouvons donner nos expériences, faire apparaître ce qui peuvent être des intérêts communs.
Il y a le grand sujet du sport, entendu au sens comme je lai dit ce matin, de la seule compétition qui vaille, c'est-à-dire la dimension mondiale. Pour linstant, nous, nous préparons un championnat dEurope, donc il a été convenu que nous échangerions nos expériences là-dessus, pour que le Qatar puisse organiser une très belle coupe du monde. Il ne sagit pas simplement de lévénement sportif parce que nous, nous savons bien quil va falloir des infrastructures considérables, des équipements, des accueils hôteliers et là, nous pouvons vraiment avoir une coopération exemplaire.
Mesdames et Messieurs, je veux terminer par une note culturelle et éducative : cest très important que la langue française soit parlée partout dans le monde et notamment dans des pays comme le Qatar, que des étudiants puissent être également encadrés et formés. Nous avons inauguré un lycée hier - il y a deux lycées en réalité ici à Doha et deux lycées qui accueillent plus de mille élèves et qui vont fermer. Donc bien sûr des jeunes Français, dont les parents travaillent ici et je veux saluer cette communauté française très active, près de quatre mille personnes. Mais également des jeunes dailleurs de tous les pays du monde et forcément du Qatar et qui vont être des décideurs demain. Cest très important que nous développions la culture - Jack Lang maccompagne pour lInstitut du monde arabe très important que nous puissions avoir des échanges au plus haut niveau - HEC sest installée ici, il y aura d???autres implantations universitaires.
Le Qatar a voulu être un pays francophone, en tout cas, il a adhéré à lOrganisation internationale de la francophonie. Cest bien ! Parce que la langue française, elle nappartient pas aux Françaises et aux Français. Elle appartient à tous ceux qui la parlent. Cest la conception, que nous avons aussi de la diversité linguistique et culturelle. Et ici, nous avons à cur de monter, daccompagner un certain nombre de projets, y compris muséographiques, parce que nous considérons que la culture est un lien important entre les civilisations et entre les continents.
Voilà le sens de cette visite et je pense quelle aura des prolongements. »
MONA SAID, FUTURE TV - « Monsieur le président, Mona SAID, Future TV. La Syrie a été au cur de vos entretiens avec lEmir du Qatar. Il y a eu la réunion de Doha hier concernant la Syrie. Quelle est laide que la France est prête à fournir à lopposition syrienne dune part ? Et deuxièmement, navez-vous pas des craintes que le conflit de la Syrie dégénère au Liban et quil y ait plus de problèmes surtout quil y a eu beaucoup de tensions dernièrement ? Merci. »
LE PRESIDENT - « Laide, elle est dabord politique. Nous lavons apportée dès le début du conflit. Et moi-même, jai été le premier chef dEtat à reconnaitre la légitimité de lopposition syrienne, pour sexprimer au nom du peuple syrien. Laide, elle est politique parce que nous avons été, nous la France, les premiers à organiser une conférence des Amis de la Syrie. Laide est politique, parce que chaque fois que nous avons pu faire pression pour structurer lopposition syrienne, nous lavons fait.
Laide est matérielle, elle est humanitaire. Je vais me rendre dans quelques heures en Jordanie où nous avons apporté beaucoup. Je vous rappelle que lété dernier, une décision que nous avons prise avec le ministre de la Défense était dinstaller une équipe médicale en Jordanie et de faire en sorte que les réfugiés, encore plus nombreux aujourdhui, puissent être accueillis dans des conditions humaines, sanitaires dignes.
Laide est aussi militaire. Vous savez que nous avons été les premiers à dire aux Européens quon ne pouvait plus laisser lembargo dès lors que la Russie continue à fournir des armes et dailleurs ne le fait pas clandestinement, le fait officiellement. Le jour même de la clôture du G8, le Président russe a dit quil allait continuer à livrer des armes au nom de contrats, qui auraient été passés. Nous avons dit que lembargo trouvait forcément ses limites ou en tout cas ses contradictions. Alors après, comment livrer ? Cest une question que nous devons régler entre Européens mais également avec nos amis américains, parce que nous avons mis des conditions. La condition, cest que lopposition se structure politiquement et militairement. La seconde condition, cest quon ne peut pas imaginer livrer des armes à des groupes, qui pourraient les utiliser ensuite au détriment des intérêts dailleurs de la Syrie démocratique ou éventuellement contre nous. Mais lintention est bien de faire pression militaire. Parce que sil ny a pas pression militaire, cest sur le terrain que, hélas, les choses peuvent se faire et au bénéfice de qui ? De Bachar al-Assad dun côté et des éléments les plus radicaux de lautre. Nous nous y refusons.
Sur le Liban, vous avez raison. Dès lors quil y a une implication du Hezbollah en Syrie, avec forcément des conséquences pour le Liban, il peut y avoir une mise en cause de léquilibre fragile du Liban. Je soutiens, au nom de la France, le Président libanais dans ses efforts, pour garder léquilibre qui avait été trouvé avec un principe de non-ingérence par rapport à ce qui se passe en Syrie et donc le retour du Hezbollah au Liban. »
QUESTION DE HODA ABDEL-HAMID, AL JAZEERA ENGLISH
LE PRESIDENT - « Lopposition doit reprendre le contrôle de ces zones, vous avez raison, qui sont tombées dans des mains extrémistes, je dirais, parce quil ny en avait pas dautres et que ces mains ont saisi une opportunité. Lopposition doit reprendre le contrôle, et de ces zones et de ces groupes, pour les écarter. Cest lintérêt de lopposition, cest lintérêt de la Syrie car sil apparaît que des groupes extrémistes sont présents et qui peuvent demain être les bénéficiaires dune situation de chaos, ce sera Bachar al-Assad qui se saisira de ce prétexte pour continuer à massacrer. »
Cyril GRAZIANI, FRANCE INTER - « Concernant la situation de plusieurs Français notamment un footballeur et un entraîneur de football qui sont bloqués ici, est-ce quau terme de votre voyage, vous avez espoir que leur situation se débloque prochainement et quils puissent rentrer en France ? Et puis, puisquon parle de football, une question un peu plus légère, vous avez évoqué la coupe du monde qui aura lieu ici, lEuro, est-ce que vous avez pu évoquer avec lEmir ou dautres autorités ici larrivée prochaine de Laurent BLANC ? Est-ce que vous savez quand il arrivera au PSG ? »
LE PRESIDENT - « Vous me prêtez un pouvoir bien excessif ou peut-être fonction dun autre temps mais je ne décide pas de la composition des équipes de football, pas plus des entraîneurs que des transferts. Je pense quil faut laisser les jeux à leur place quand je dis les jeux, cest lorganisation au sens des clubs sportifs, pas des jeux au sens de la compétition qui elle, doit être menée à bien et nous sommes prêts à donner toute notre coopération.
Mais sérieusement je veux parler de ça. C'est-à-dire quil y a des investisseurs qataris qui ont décidé de prendre un club de football, cest bien leur droit, ils lont fait dailleurs en France comme ils lont fait dans dautres pays. Nous souhaitons quils puissent mener à bien leur équipe comme ils lentendent, sans nous en mêler et en faisant en sorte que les autorités sportives puissent fixer les règles. Cest ça la condition, mais en séparant bien ce qui est du domaine de la relation politique et ce qui est du domaine de laction sportive et qui nest pas le mien.
En revanche sur la coupe du monde de football, là je considère quil y a une coopération au plus haut niveau qui peut se faire entre la France et le Qatar.
Sur la question des familles de Français qui ont des difficultés ici au Qatar, cest le rôle des autorités consulaires, donc du ministre des Affaires étrangères, de faire en sorte que nous puissions convaincre les autorités du Qatar de régler cette question. Ce sont des questions, en fait, de justice, puisque cest par des actions contentieuses quil y a ces conséquences. Mais cest vrai, nous avons rencontré ces familles, aussi bien le ministre des Affaires étrangères que le ministère de lIntérieur. Ils en ont parlé à leurs homologues, pour que nous trouvions, avec les autorités du Qatar, la meilleure solution pour ces familles. »
VALERIE NATAF, TF1 - « Monsieur le Président, est-ce quau cours de vos entretiens avec les différentes autorités du pays, ils vous ont confié avoir été un peu bouleversés par les attaques dont parfois le Qatar a été lobjet en France, ce quon a appelé le « Qatar bashing », un terme que vous connaissez bien »
LE PRESIDENT - « Je ne sais pas à quoi vous faites allusion mais »
VALERIE NATAF, TF1 - « Et si cela avait pu effaroucher déventuels investisseurs qataris en France ? Merci. »
LE PRESIDENT - « Jai insisté sur la transparence pour lever tous les malentendus et donc bien sûr que ce nest pas agréable davoir un certain nombre de rumeurs ou même de papiers de presse ou de compétiteurs qui viennent se plaindre. Les autorités du Qatar lont évoqué, sans insister dailleurs.
Mais le mieux pour nous tous, dès lors que nous sommes dans la transparence, dans la clarté, dans la confiance, cest de dire quil y a des investissements qui se font en France, venant du Qatar, qui sont les bienvenus, qui doivent être partagés au sens que lorsque nous pouvons agir en partenariat, ils doivent être accueillis de bonne manière, peut-être parfois flécher, diriger lorsque nous pensons quil peut y avoir un intérêt commun pour nos deux pays.
Il y a des entreprises françaises qui viennent au Qatar et comme je lai dit, qui ne demandent aucun avantage particulier, aucune préférence. Il ny a jamais dailleurs de notre part la conviction ou la conception que parce quon aurait de bonnes relations sur le plan politique, on aurait des droits à pouvoir accéder à des marchés. Si nos entreprises sont retenues, cest parce quelles sont les meilleures. Mais en revanche, notre rôle, cest de dire au Qatar, combien nos entreprises sont excellentes et de venir accompagnés par elles, et là aussi en toute transparence il ny a pas de convois particuliers ou parallèles.
Les entreprises viennent, présentent leur offre, répondent à des appels et sont retenues ou seront retenues, je lespère, ou ne le sont pas. Si elles ne le sont pas, cest parce quelles nont pas donné les arguments qui permettaient davoir ce succès. Mais on ne peut pas remplacer une relation commerciale par une relation politique et inversement. »
RANDA TAKIEDDINE, AL HAYAT - « Bonsoir monsieur le Président. Vous aviez dit précédemment que vous ne verriez pas dinconvénients que lIran participe à Genève 2 si cétait utile. Votre ministre des Affaires étrangères avait dit quil refusait, quil était contre ça parce que lIran fait, en général, du chantage. Est-ce que vous en avez discuté avec lEmir et est-ce que vous pensez aussi que Genève 2, cest pour août, pour septembre ou pour jamais ? »
LE PRESIDENT - « Au G8, jétais et donc jai signé un communiqué qui appelle la convocation dune conférence de Genève 2 pour trouver une solution politique. Donc lobjectif, cest celui là. Quel est lobjectif politique ? Ce nest pas de réunir des protagonistes, de les faire asseoir autour dune table et de dire : voilà, nous avons fait Genève 2, cest fini ! Ils se sont assis, ils se sont parlés, ils se sont levés et rien na changé, non ! Genève 2, ça doit être la composition dune équipe, qui doit assurer lavenir de la Syrie. Genève 2 se tiendra lorsque cette solution aura été préparée. Vous minterrogez sur la présence de lIran. Il y a eu des élections en Iran, un nouveau Président. A lui de montrer quil peut être utile, à lui de nous montrer quil peut faire pression aussi sur Bachar al-Assad, pour trouver la solution. Si cest pour tenir les mêmes propos que précédemment, je crains que ça apporte peu à la réussite de Genève. »
ERIC HACQUEMAND, LE PARISIEN - « Bonsoir M. le Président. Depuis 2009, il existe une convention fiscale qui permet à un certain nombre dinvestisseurs qataris déchapper à certaines obligations, notamment quand ils investissent dans limmobilier. Je voudrais savoir, si, à lheure du « redressement dans la justice », ce privilège, cette dérogation est toujours utile à vos yeux. »
LE PRESIDENT - « Il y a une règle qui effectivement existe, qui date dailleurs davant 2009 pour ce quon appelle les « équipes régnantes », qui ont quelques considérations fiscales ou avantages fiscaux pour leurs propres opérations. Pour le Qatar, ça a été lobjet dune convention et donc dune application dans la loi fiscale. Nous allons regarder, comme pour dailleurs, lensemble des sujets fiscaux, ce quil y a lieu de conserver. »
JOURNALISTE - « Bonjour M. le Président, vous avez évoqué dans un entretien à lagence de presse du Qatar de nouvelles proposition de contrats darmement. Je voudrais savoir si vous avez notamment évoqué le contrat du RAFALE et quelles sont les perspectives pour cet avion dans lEmirat. »
LE PRESIDENT - « Oui, je vous lai dit, nous avons une coopération en matière de défense depuis des années. La France fournit à peu près les deux tiers, les trois quarts de léquipement militaire du Qatar. Les entreprises qui maccompagnaient ont fait valoir la qualité de leurs offres et notamment sur le RAFALE, lopportunité quil y aurait pour le Qatar dacheter ces avions. Pour la suite, je pense quil faut laisser les négociations se poursuivre. Si vous me demandez si jen ai parlé, je vous réponds «jen ai parlé ». »
KHEIRA TAMI, ORYX FM - « Bonjour Kheira TAMI dORYX FM, la radio francophone du Qatar. On a souvent dit que le Qatar et la France entretenaient des relations privilégiées notamment à lépoque de votre prédécesseur. Est-ce que cest toujours le cas ? A lissue de cette visite, est-ce que vous pouvez dire que vos relations sont toujours aussi privilégiées ? »
LE PRESIDENT - « Nous avons des relations excellentes avec le Qatar depuis de longues années. Nous avons à les poursuivre. Est-ce quelles doivent être privilégiées ? Ca supposerait quil y ait des privilèges, pour reprendre une question qui ma été posée. Il peut y avoir des relations excellentes et qui, parce quelles sont excellentes, sont normales. Elles sont normalement excellentes mais pas excellemment normales ! Vous remarquerez la nuance ! »
GREGOIRE BISEAU, LIBERATION - « Le Qatar participe au financement de plusieurs mosquées en France et joue un rôle dinfluence aussi sur les instances représentatives du culte musulman. Je voulais savoir si cétait un sujet de préoccupation pour vous et si vous en avez parlé avec lEmir.
LE PRESIDENT - « Sur les mosquées, oui. Le ministre de lIntérieur en a parlé parce que vous savez que les règles sont connues en France, cest la séparation des cultes et de lEtat. Il peut y avoir des associations qui cherchent des financements mais nous contrôlons ces financements. Pour le reste, linfluence du Qatar sur le culte musulman français ne me parait pas être à lordre du jour.
Merci à vous ! »