27 mai 2013 - Seul le prononcé fait foi
Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur l'oeuvre et l'héritage du Conseil national de la Résistance, à Paris le 27 mai 2013.
Monsieur le Proviseur,
Je veux vous exprimer ma gratitude pour laccueil que vous nous faites dans votre établissement avec tout le personnel et beaucoup délèves. Tous nont pas pu rentrer dans cette salle, beaucoup nous écoutent.
Cest un moment important. Non pas parce que je suis là, ici, parmi vous £ mais parce que sept héros de la France sont devant vous. Ici, il y cinq hommes et deux femmes qui ont servi leur pays au risque de leur vie. Aujourdhui, ils rendent encore grand service à la Nation en portant témoignage, en allant auprès de vous, en répondant y compris à la question du Proviseur : comment ont-ils pu faire ces actes de héros, alors quils étaient, avant de les accomplir, des femmes et des hommes jeunes, forcément anonymes, qui sengageaient pour une cause qui leur paraissait plus haute que toutes les autres, qui dépassait même le sens de leur propre vie et qui était la liberté la liberté pour eux-mêmes, la liberté pour leur pays.
Tout à lheure, nous étions ensemble, réunis pour le déjeuner. Daniel CORDIER qui est le héros malgré lui dun film que vous avez sans doute vu dont je salue ici ceux qui lont réalisé se posait lui une autre question. Elle était celle de beaucoup de résistants : quaurions nous fait si nous avions été arrêtés et torturés ? Aurions-nous pris cette petite pilule qui nous privait de la vie et nous empêchait de donner à loccupant la connaissance dautres réseaux et dautres vies que celle qui fait sacrifice ? Voilà pourquoi nous sommes ici, à la fois, convaincus de leur combat et, en même temps, obligés par leur combat.
Nous sommes réunis le 27 mai, ici, au lycée Buffon. Pourquoi au lycée Buffon ? Vous le savez, vous. Beaucoup de Français, de parisiens je salue les élus de la ville de Paris lignorent. Ici, il y a eu dès 1940, dès le 22 septembre 1940, un enseignant Raymond BURGARD, professeur de lettres qui, le 22 septembre, parce que cétait lanniversaire de la proclamation de la République, avait réuni un petit mouvement de résistance. Il avait fondé un périodique du nom de Valmy et il avait fédéré autour de lui plusieurs élèves.
Ces élèves ont, plus tard, été arrêtés et fusillés par les nazis le 8 février 1943. Les portraits sont dans cette salle : ceux de Jean-Marie ARTHUS 15 ans, Jacques BAUDRY 18 ans, Pierre BENOIT 15 ans, Pierre GRELOT 17 ans, Lucien LEGROS 16 ans. Je tenais à ce que ces noms fussent prononcés ici, devant eux, et devant vous.
Pourquoi le 27 mai ? Le 27 mai, parce que sest réuni à Paris, ce jour-là, le 27 mai 1943, il y a tout juste 70 ans, le Conseil national de la Résistance. Jean MOULIN avait voulu constituer ce Conseil national de la Résistance pour fédérer la Résistance de lintérieur autour du général de GAULLE. Le 27 mai 1943, il sagissait aussi dunir les forces de la Résistance pour quelles préparent la Libération. Pendant cette nuit de loccupation, cette nuit de combats, il y avait des hommes qui réfléchissaient à ce quallait être le jour daprès la Libération. Pour que rien ne fût improvisé, pour que tout puisse être préparé, ils commençaient à travailler sur les textes qui allaient fonder la reconstruction et la nouvelle République.
Il y avait des sensibilités différentes parmi ces résistants. Comme il y a encore des sensibilités différentes aujourdhui. Mais ce qui leur est apparu encore plus fort que leurs différences, cétait lexigence de lunité. Alors, ils se sont rassemblés rue du Four pour préparer la suite. La suite, ce fut le programme du Conseil national de la Résistance. La suite, ce fut la libération de Paris, puis celle de lensemble du pays et, après, la reconstruction.
Les valeurs qui ont été inscrites dans le préambule de la Constitution de 1946 sont directement issues du programme du Conseil national de la Résistance. Les grandes réformes qui ont été accomplies au lendemain de la Second guerre mondiale, se sont inspirées également de ce programme. Nous en avons encore les traces aujourdhui traces que certains voudraient même effacer : un plan complet de Sécurité sociale, des comités dentreprise, le droit au travail, la garantir dun niveau de salaire, la dignité et la possibilité de vivre dans la société en ayant la solidarité de la Nation, la subordination des intérêts privés à lintérêt général, le contrôle même de lappareil de production car il fallait bien reconstruire.
Une grande partie, je lai dit, de ces propositions, de ces principes, sont devenus des lois de la République. Dautres ont pu trouver dautres formes. Mais lesprit demeure, lesprit du Conseil national de la Résistance.
Alors que retenir - même si je ne suis pas là comme professeur ? Que retenir, moi comme président de la République, et vous comme citoyens, de ce qui sest accompli le 27 mai 1943 ? Que retenir du sacrifice de ces jeunes du lycée Buffon ?
Dabord, trois leçons qui ont trait à lesprit même de résistance et qui valent aujourdhui.
La première leçon, cest de continuer de lutter contre le racisme, contre la xénophobie, contre lantisémitisme. Dabord, parce que cest un principe qui doit nous rassembler tous. Ensuite, parce que ceux qui se sont levés dès juin 1940 ils lavaient fait aussi avant contre le nazisme ils voulaient combattre le racisme, lantisémitisme, la xénophobie et la haine. Ce combat que lon croit derrière nous est encore, hélas, devant nous. Trop de discriminations, trop dinsultes, trop dagressions fondées sur des considérations racistes, xénophobes, antisémites, nous obligent à mener ce combat avec grande vigilance. Cest vous qui devez le faire autant que ceux qui ont à appliquer les lois de la République. Ne laissez rien passer, y compris dans cet établissement.
La deuxième leçon, cest le combat pour les libertés. Bien sûr, vous avez vécu comme ma génération en paix, ce qui est un privilège par rapport à ceux qui sont présents devant vous. Vous avez vécu en démocratie, ce qui na pas empêché quelque fois certains de la combattre. Mais la liberté est notre bien le plus précieux. La liberté nest pas figée, la liberté nest pas un acquis pour toujours, la liberté évolue car il y a des droits nouveaux à conquérir. Cela fait partie du débat, parfois même du combat dans la République. Jusquoù aller dans lexercice, dans laccomplissement de la liberté ?
Cest aussi votre tâche : ne jamais penser que tout serait figé, que vous nauriez rien, vous-mêmes, à conquérir. Vous avez à conquérir dabord des droits économiques, à avoir votre pleine place dans la société, à faire en sorte que la République permette à chacun daccéder à lemploi, ce qui est déjà un combat qui devrait suffire à notre propre mandat. Mais vous avez aussi à aller plus loin, à aller chercher tous ceux qui, aujourdhui, sont dans la pauvreté, dans le doute, dans la misère. Ce combat pour la liberté doit donc aussi vous animer.
La troisième leçon de lesprit de la Résistance, cest de croire toujours en lavenir. Bien sûr, il y a des doutes, bien sûr le présent peut être difficile, bien sûr que le passé peut parfois terrifier. Mais nous devons toujours avoir ce sentiment que demain peut être meilleur quaujourdhui. Une femme qui est là, Madame CHOMBART de LAUWE, a connu le pire de ce quil était possible de supporter : larrestation, la torture, la déportation. Elle vous racontera que, dans le camp où elle était, elle gardait espoir. Espoir pour sa propre liberté, espoir pour sa jeunesse dont on lavait privée, espoir pour les générations à venir. Elle a consacré sa vie, dailleurs, à la jeunesse, à la comprendre, à létudier. Elle a essayé de faire passer cette belle idée que la jeunesse doit accomplir le destin qui na pas pu être le nôtre, que la société avance, que lhumanité est en progrès. Cest cette confiance-là qui doit vous animer.
Je termine pour dire que le Conseil national de la Résistance lui-même nous laisse plusieurs devoirs. Le premier, cest le devoir dunité et de rassemblement. Je lévoquais tout à lheure : dans ce CNR Daniel CORDIER pourra vous en parler mieux que moi il y avait des personnalités différentes, elles représentaient des partis politiques, des syndicats Il y avait donc des sensibilités, des philosophies politiques et sociales différentes. Dailleurs, après la guerre, chacun a repris sa liberté, cest la démocratie !
Mais il est des moments, dans notre Histoire, où nous devons nous rassembler sur ce qui est lessentiel, sur ce qui fait que nous sommes une Nation, que nous avons des valeurs cest ce qua fait le CNR. Cest parce quil y a eu unité de la Résistance, autour de la haute figure du général de GAULLE, quil y a eu aussi la victoire.
La deuxième exigence, le deuxième devoir, cest que nous devons toujours penser quun peuple et le nôtre également peut se relever de la catastrophe £ quil ny a pas de déclin£ que ce qui a été possible au lendemain de la Seconde guerre mondiale reconstruire le pays, le redresser doit lêtre encore à dautres moments, dans dautres circonstances où, convenons-en, les défis sont moins élevés. Nous pouvons donc, nous devons donc réussir. Nous le devons pour ceux qui ont mené le combat qui nous fait aujourdhui des femmes et des hommes libres.
Le dernier devoir, cest dassurer la justice, légalité. Dans la Résistance, il y avait des hommes et des femmes de toutes conditions. Il y avait ceux qui représentaient les élites £ il y avait ceux qui représentaient les catégories populaires, les métallos £ ils y avaient ceux qui navaient pas dinstruction et il y avait ceux, parmi les mieux formés de notre République, qui avaient fait les plus grandes écoles. Ces femmes et ces hommes étaient ensemble et voulaient une France plus juste. Ils avaient conscience que ce qui sétait fait dans la guerre devait se faire dans la paix : légalité.
Encore aujourdhui, cette promesse dégalité nous devons lhonorer. Cest pourquoi je suis vraiment très heureux dêtre parmi vous, qui représentez la jeunesse de France, et à côté deux qui représentent la fierté de notre pays.
Je veux vous exprimer ma gratitude pour laccueil que vous nous faites dans votre établissement avec tout le personnel et beaucoup délèves. Tous nont pas pu rentrer dans cette salle, beaucoup nous écoutent.
Cest un moment important. Non pas parce que je suis là, ici, parmi vous £ mais parce que sept héros de la France sont devant vous. Ici, il y cinq hommes et deux femmes qui ont servi leur pays au risque de leur vie. Aujourdhui, ils rendent encore grand service à la Nation en portant témoignage, en allant auprès de vous, en répondant y compris à la question du Proviseur : comment ont-ils pu faire ces actes de héros, alors quils étaient, avant de les accomplir, des femmes et des hommes jeunes, forcément anonymes, qui sengageaient pour une cause qui leur paraissait plus haute que toutes les autres, qui dépassait même le sens de leur propre vie et qui était la liberté la liberté pour eux-mêmes, la liberté pour leur pays.
Tout à lheure, nous étions ensemble, réunis pour le déjeuner. Daniel CORDIER qui est le héros malgré lui dun film que vous avez sans doute vu dont je salue ici ceux qui lont réalisé se posait lui une autre question. Elle était celle de beaucoup de résistants : quaurions nous fait si nous avions été arrêtés et torturés ? Aurions-nous pris cette petite pilule qui nous privait de la vie et nous empêchait de donner à loccupant la connaissance dautres réseaux et dautres vies que celle qui fait sacrifice ? Voilà pourquoi nous sommes ici, à la fois, convaincus de leur combat et, en même temps, obligés par leur combat.
Nous sommes réunis le 27 mai, ici, au lycée Buffon. Pourquoi au lycée Buffon ? Vous le savez, vous. Beaucoup de Français, de parisiens je salue les élus de la ville de Paris lignorent. Ici, il y a eu dès 1940, dès le 22 septembre 1940, un enseignant Raymond BURGARD, professeur de lettres qui, le 22 septembre, parce que cétait lanniversaire de la proclamation de la République, avait réuni un petit mouvement de résistance. Il avait fondé un périodique du nom de Valmy et il avait fédéré autour de lui plusieurs élèves.
Ces élèves ont, plus tard, été arrêtés et fusillés par les nazis le 8 février 1943. Les portraits sont dans cette salle : ceux de Jean-Marie ARTHUS 15 ans, Jacques BAUDRY 18 ans, Pierre BENOIT 15 ans, Pierre GRELOT 17 ans, Lucien LEGROS 16 ans. Je tenais à ce que ces noms fussent prononcés ici, devant eux, et devant vous.
Pourquoi le 27 mai ? Le 27 mai, parce que sest réuni à Paris, ce jour-là, le 27 mai 1943, il y a tout juste 70 ans, le Conseil national de la Résistance. Jean MOULIN avait voulu constituer ce Conseil national de la Résistance pour fédérer la Résistance de lintérieur autour du général de GAULLE. Le 27 mai 1943, il sagissait aussi dunir les forces de la Résistance pour quelles préparent la Libération. Pendant cette nuit de loccupation, cette nuit de combats, il y avait des hommes qui réfléchissaient à ce quallait être le jour daprès la Libération. Pour que rien ne fût improvisé, pour que tout puisse être préparé, ils commençaient à travailler sur les textes qui allaient fonder la reconstruction et la nouvelle République.
Il y avait des sensibilités différentes parmi ces résistants. Comme il y a encore des sensibilités différentes aujourdhui. Mais ce qui leur est apparu encore plus fort que leurs différences, cétait lexigence de lunité. Alors, ils se sont rassemblés rue du Four pour préparer la suite. La suite, ce fut le programme du Conseil national de la Résistance. La suite, ce fut la libération de Paris, puis celle de lensemble du pays et, après, la reconstruction.
Les valeurs qui ont été inscrites dans le préambule de la Constitution de 1946 sont directement issues du programme du Conseil national de la Résistance. Les grandes réformes qui ont été accomplies au lendemain de la Second guerre mondiale, se sont inspirées également de ce programme. Nous en avons encore les traces aujourdhui traces que certains voudraient même effacer : un plan complet de Sécurité sociale, des comités dentreprise, le droit au travail, la garantir dun niveau de salaire, la dignité et la possibilité de vivre dans la société en ayant la solidarité de la Nation, la subordination des intérêts privés à lintérêt général, le contrôle même de lappareil de production car il fallait bien reconstruire.
Une grande partie, je lai dit, de ces propositions, de ces principes, sont devenus des lois de la République. Dautres ont pu trouver dautres formes. Mais lesprit demeure, lesprit du Conseil national de la Résistance.
Alors que retenir - même si je ne suis pas là comme professeur ? Que retenir, moi comme président de la République, et vous comme citoyens, de ce qui sest accompli le 27 mai 1943 ? Que retenir du sacrifice de ces jeunes du lycée Buffon ?
Dabord, trois leçons qui ont trait à lesprit même de résistance et qui valent aujourdhui.
La première leçon, cest de continuer de lutter contre le racisme, contre la xénophobie, contre lantisémitisme. Dabord, parce que cest un principe qui doit nous rassembler tous. Ensuite, parce que ceux qui se sont levés dès juin 1940 ils lavaient fait aussi avant contre le nazisme ils voulaient combattre le racisme, lantisémitisme, la xénophobie et la haine. Ce combat que lon croit derrière nous est encore, hélas, devant nous. Trop de discriminations, trop dinsultes, trop dagressions fondées sur des considérations racistes, xénophobes, antisémites, nous obligent à mener ce combat avec grande vigilance. Cest vous qui devez le faire autant que ceux qui ont à appliquer les lois de la République. Ne laissez rien passer, y compris dans cet établissement.
La deuxième leçon, cest le combat pour les libertés. Bien sûr, vous avez vécu comme ma génération en paix, ce qui est un privilège par rapport à ceux qui sont présents devant vous. Vous avez vécu en démocratie, ce qui na pas empêché quelque fois certains de la combattre. Mais la liberté est notre bien le plus précieux. La liberté nest pas figée, la liberté nest pas un acquis pour toujours, la liberté évolue car il y a des droits nouveaux à conquérir. Cela fait partie du débat, parfois même du combat dans la République. Jusquoù aller dans lexercice, dans laccomplissement de la liberté ?
Cest aussi votre tâche : ne jamais penser que tout serait figé, que vous nauriez rien, vous-mêmes, à conquérir. Vous avez à conquérir dabord des droits économiques, à avoir votre pleine place dans la société, à faire en sorte que la République permette à chacun daccéder à lemploi, ce qui est déjà un combat qui devrait suffire à notre propre mandat. Mais vous avez aussi à aller plus loin, à aller chercher tous ceux qui, aujourdhui, sont dans la pauvreté, dans le doute, dans la misère. Ce combat pour la liberté doit donc aussi vous animer.
La troisième leçon de lesprit de la Résistance, cest de croire toujours en lavenir. Bien sûr, il y a des doutes, bien sûr le présent peut être difficile, bien sûr que le passé peut parfois terrifier. Mais nous devons toujours avoir ce sentiment que demain peut être meilleur quaujourdhui. Une femme qui est là, Madame CHOMBART de LAUWE, a connu le pire de ce quil était possible de supporter : larrestation, la torture, la déportation. Elle vous racontera que, dans le camp où elle était, elle gardait espoir. Espoir pour sa propre liberté, espoir pour sa jeunesse dont on lavait privée, espoir pour les générations à venir. Elle a consacré sa vie, dailleurs, à la jeunesse, à la comprendre, à létudier. Elle a essayé de faire passer cette belle idée que la jeunesse doit accomplir le destin qui na pas pu être le nôtre, que la société avance, que lhumanité est en progrès. Cest cette confiance-là qui doit vous animer.
Je termine pour dire que le Conseil national de la Résistance lui-même nous laisse plusieurs devoirs. Le premier, cest le devoir dunité et de rassemblement. Je lévoquais tout à lheure : dans ce CNR Daniel CORDIER pourra vous en parler mieux que moi il y avait des personnalités différentes, elles représentaient des partis politiques, des syndicats Il y avait donc des sensibilités, des philosophies politiques et sociales différentes. Dailleurs, après la guerre, chacun a repris sa liberté, cest la démocratie !
Mais il est des moments, dans notre Histoire, où nous devons nous rassembler sur ce qui est lessentiel, sur ce qui fait que nous sommes une Nation, que nous avons des valeurs cest ce qua fait le CNR. Cest parce quil y a eu unité de la Résistance, autour de la haute figure du général de GAULLE, quil y a eu aussi la victoire.
La deuxième exigence, le deuxième devoir, cest que nous devons toujours penser quun peuple et le nôtre également peut se relever de la catastrophe £ quil ny a pas de déclin£ que ce qui a été possible au lendemain de la Seconde guerre mondiale reconstruire le pays, le redresser doit lêtre encore à dautres moments, dans dautres circonstances où, convenons-en, les défis sont moins élevés. Nous pouvons donc, nous devons donc réussir. Nous le devons pour ceux qui ont mené le combat qui nous fait aujourdhui des femmes et des hommes libres.
Le dernier devoir, cest dassurer la justice, légalité. Dans la Résistance, il y avait des hommes et des femmes de toutes conditions. Il y avait ceux qui représentaient les élites £ il y avait ceux qui représentaient les catégories populaires, les métallos £ ils y avaient ceux qui navaient pas dinstruction et il y avait ceux, parmi les mieux formés de notre République, qui avaient fait les plus grandes écoles. Ces femmes et ces hommes étaient ensemble et voulaient une France plus juste. Ils avaient conscience que ce qui sétait fait dans la guerre devait se faire dans la paix : légalité.
Encore aujourdhui, cette promesse dégalité nous devons lhonorer. Cest pourquoi je suis vraiment très heureux dêtre parmi vous, qui représentez la jeunesse de France, et à côté deux qui représentent la fierté de notre pays.