11 janvier 2013 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les défis et priorités de la politique étrangère de la France, à Paris le 11 janvier 2013.

Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Je veux dabord saluer les propos du nonce, leur caractère élevé, et également la confiance que la fin du monde nest pas pour aujourdhui - ce qui venant de vous nous rassure mais aussi les défis qui nous attendent. Je veux, à mon tour, vous demander dadresser au pape Benoît XVI mes vux les plus respectueux pour lannée qui souvre.
Mesdames, Messieurs, je vous demande aussi, comme ambassadeurs ou représentants des Nations dont vous avez la charge de transmettre mes souhaits de paix et de prospérité aux pays que vous représentez.
En ce début dannée 2013, chacun connait létat du monde et vous lavez décrit.
Notre planète connait une crise, une crise longue, dure, éprouvante, qui népargne aucun continent même si cette crise prend des formes différentes. Elle est à la fois financière, monétaire, écologique, économique et même parfois politique.
Cette situation exige de nous, lucidité, volonté et solidarité. Tous les gouvernants sont confrontés aux mêmes questions : quel monde préparons-nous pour les générations futures? Quelle place pour les Nations dans ce monde multipolaire ? Comment bâtir de la stabilité, de la sécurité, de la démocratie et du progrès ?
La France nest pas nimporte quelle Nation du monde. Elle a, non pas par orgueil ou par ambition, un message à porter. Elle continuera de le faire durant lannée 2013. Je veux ici vous livrer les grandes orientations de laction diplomatique de la France pour cette année :
1 - Dabord, jentends poursuivre la consolidation de lEurope.
Ce qui a été accompli en 2012 est considérable. Rappelons-nous où nous étions il y a quelques mois. Cétait lexistence même de la zone euro qui faisait débat et certains sinterrogeaient y compris dans vos chancelleries et sur lensemble des continents sur la pérennité même de la zone euro. Des décisions courageuses ont été prises et notamment au Conseil européen du mois de juin 2012 - des mécanismes ont été introduits, mis en uvre par les gouvernements, la Banque centrale européenne a elle-même défini ses modalités dintervention, la Grèce, que lon disait à lécart presque de la zone euro, a été enfin préservée, sauvegardée et donc maintenue dans la zone euro. Certes, les peuples souffrent des politiques qui sont conduites et souvent elles sont marquées au sceau de laustérité mais la confiance est revenue, la stabilité et lintégrité de la zone euro sont aujourdhui assurées. Dites-le partout ! Parce quil ne doit pas y avoir le moindre doute, la moindre hésitation. Tout a été fait, et tout sera fait pour que la zone euro reste une zone de stabilité, de cohérence et dunité.
Mais si nous sommes et je le redis encore devant vous sortis de la crise de la zone euro, lEurope nest pas sortie de la crise. Elle se vérifie chaque jour avec les taux de chômage £ la faible croissance cest le cas de la France - voire même la récession cest le cas de beaucoup de nos pays voisins.
Alors notre devoir, cest de faire en sorte que maintenant nous puissions coordonner les politiques économiques au sein de la zone euro, engager même des coopérations renforcées si cest nécessaire - nous lavons démontré avec la taxe sur les transactions financières , et soutenir la croissance.
LEurope est un projet pour tous. Mais, je vous dis ma conviction là encore, nous devons avancer avec une dynamique plus forte, avec des pays qui le voudront, qui décideront en commun de porter des projets et de les réaliser ensemble.
La France, donc, jouera à la fois son rôle dinitiative pour cette Europe de demain et en même temps, sa mission de trait dunion entre lEurope du Nord et lEurope du Sud, lEurope de lOuest et lEurope de lEst, parce que la France parle à tous les pays européens.
Nous avons une relation exceptionnelle avec lAllemagne, elle est essentielle. Sans la solidité, la sincérité de cette relation, les avancées de ces derniers mois nauraient pas été possibles. Je me rendrai, avec le Premier ministre et un grand nombre dautres membres du Gouvernement, à Berlin pour célébrer le cinquantième anniversaire du Traité de lElysée. Notre amitié, au regard de lHistoire, est unique. Nous prendrons donc des initiatives à la hauteur de ce que nous avons été capables de faire ces cinquante dernières années et jai voulu que ce soit autour de la jeunesse de nos deux pays que nous puissions relancer notre amitié à loccasion de cette célébration.
Mais nous avons aussi, France et Allemagne, un devoir qui est de donner du sens à la construction européenne. Nous devons le faire avec esprit de responsabilité et en même temps esprit de rassemblement.
La relation franco-allemande nest pas exclusive même si, je lai dit, elle est exceptionnelle. LEurope est une Union, qui pour avancer doit associer chacun de ses membres et respecter les institutions communautaires. Je me rendrai en février au Parlement européen, à Strasbourg - qui je le rappelle est le siège du Parlement européen, parce que certains parfois oublient de lire les traités - et je présenterai les propositions européennes de la France.
Avec trois priorités :
La première, la plus urgente, la croissance, toujours la croissance.
La Présidence irlandaise en a fait ce semestre son objectif et la France lui apportera tout son concours. Nous aurons dabord à déployer les 120 milliards deuros du pacte que nous avons défini en juin dernier. Nous prendrons des initiatives pour une véritable politique industrielle de lEurope, parce que nous en avons besoin, parce que lEurope ne peut pas être simplement un marché, parce que lEurope doit avoir une volonté notamment en matière énergétique. Nous devons, faire en sorte que nous puissions développer des instruments nouveaux de croissance. Et pourquoi pas dailleurs, ne pas affecter les ressources que nous tirons de la taxe sur les transactions financières à des projets de grande infrastructure.
La seconde priorité de la France pour lEurope pour cette année 2013, cest dadopter un cadre financier européen pour 2014-2020. Cest un débat difficile, il y a des intérêts contradictoires, les uns veulent dépenser moins, dautres avoir des chèques tout en ayant les mêmes retours de lUnion européenne par rapport à leur propre contribution. Léquation nest pas facile à résoudre. Mais nous devons avoir là encore les idées claires. Le budget doit être maîtrisé compte tenu des contraintes que nous connaissons, mais suffisamment ambitieux pour soutenir la recherche, linnovation, le développement des infrastructures, et financer nos politiques les politiques de cohésion, mais aussi la politique agricole commune. Parfois jai quelques scrupules à le faire parce que cela peut paraitre comme une tradition française mais la politique agricole commune cest aussi un élément de croissance, qui vise à développer une industrie agroalimentaire et fait la fierté de lEurope. Nous avons aussi le devoir de nourrir la planète. Voilà ce que nous ferons pour que le budget européen soit établi sur de bonnes bases.
Et il y a la dernière priorité qui est lunion bancaire. C'est-à-dire, la mise en uvre dici 2014 de ce quon a appelé la supervision des banques et une forme de régulation qui doit intervenir, voire même de résolution des crises quand elles surviennent. Cest la réforme la plus importante depuis lintroduction de la monnaie unique. Elle assurera à lEurope la sécurité financière dont elle a besoin, le financement de léconomie réelle et également la protection des épargnants. La France, dailleurs, a pris les devants puisque le Parlement débattra prochainement dune loi bancaire qui sinspire des principes que lEurope veut introduire dans les prochains mois.
Sur dautres points, la France fera également des propositions. Jai évoqué lEurope de lénergie, mais aussi lEurope des universités et des chercheurs, lEurope de la culture, du numérique, avec cette idée que la culture nest pas un bien comme les autres et que nous devons défendre non pas pour la France, non pas simplement pour lEurope mais pour une vision du monde ce que jappelle lexception culturelle.
Telle est lorientation que la France donnera à sa politique européenne.
2 - Mais la France a des responsabilités aussi à léchelle du monde. Elle est membre du Conseil de sécurité. Elle porte des valeurs et des principes et donc nous agirons pour la paix et pour la sécurité.
Dabord, nous faciliterons autant quil sera possible, sous la conduite du ministre des Affaires étrangères qui a déjà beaucoup fait, la transition politique en Syrie pour faire cesser une guerre qui a hélas fait plus de 60 000 victimes, avec un déchainement depuis ces dernières semaines. La France a été la première à reconnaître la coalition nationale comme seule autorité légitime représentant aujourdhui le peuple syrien. Cette coalition se structure, se renforce chaque jour et je salue dailleurs la présence parmi nous, de son Ambassadeur. La France agira dans toutes les enceintes internationales pour soutenir cette coalition, et sur le terrain lui apporter tout lappui nécessaire, à condition toujours que le terrorisme ne puisse pas trouver sa place et soit écarté de tout processus. La chute du régime est inéluctable. Nous avons à préparer laprès-ASSAD avec aussi lexigence de nignorer aucune des communautés qui fondent lunité du peuple syrien. Je pense notamment aux Chrétiens et aux Alaouites.
Mais le second sujet de préoccupation et donc daction pour la France - au-delà de lexigence nécessaire - cest le Sahel. La situation au nord-Mali est déjà une source de grand souci. Pas simplement pour les Maliens, pas simplement pour les Africains de lOuest, mais pour lEurope et pour la communauté internationale. Parce que sest structuré là, un groupe terroriste, mais également se sont organisés avec tous les trafics des extrémistes prêts à déstabiliser lensemble de la région. Ces groupes font preuve dune brutalité nous en avons hélas chaque semaine des illustrations et dune agressivité qui nous menacent, à tel point que la communauté internationale sen est saisie à travers des résolutions du conseil de sécurité. Les terroristes se sont regroupés ces derniers jours sur la ligne qui sépare artificiellement - le Nord et le Sud du Mali. Ils ont même avancé et cherchent à porter un coup fatal à lexistence même du Mali. La France - comme ses partenaires africains et lensemble de la communauté internationale - ne pourra pas laccepter et je le dis ici avec la solennité nécessaire. Nous sommes face à une agression caractérisée. Jai donc décidé que la France répondra aux côtés de nos partenaires africains à la demande des autorités maliennes. Elle le fera strictement dans le cadre des résolutions du conseil de sécurité des Nations-Unies et elle sera prête à arrêter loffensive des terroristes si elle devait se poursuivre, car cest une exigence de solidarité et de responsabilité. La France sera donc au rendez-vous des résolutions du conseil de sécurité et de la demande des autorités maliennes.
Dans dautres régions du monde nous aurons aussi à faire la preuve que la France peut être utile.
Nous ne ménagerons aucun effort dans la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens. La France a voté la résolution de lAssemblée Générale de lONU accueillant la Palestine aux Nations-Unies avec le statut dEtat non-membre observateur, mais - chacun le sait ici il ny aura de paix durable que sil y a un accord juste et négocié entre les Israéliens et les Palestiniens eux-mêmes. Rien ne doit être fait pour rendre inaccessible cet objectif et notamment la poursuite de la colonisation.
Au Moyen-Orient comme dailleurs dans le monde entier lune des plus grandes menaces est la prolifération nucléaire. Là encore soyons clairs : lIran a parfaitement le droit de se doter de capacités nucléaires civiles et nous ne lavons jamais contesté. Mais il serait inacceptable quil vienne à détenir larme nucléaire et donc je lappelle, une nouvelle fois en ce début dannée, à se conformer à toutes les obligations internationales : du Traité de non-prolifération comme des résolutions du conseil de sécurité, comme de lagence. Il en va de même pour les dirigeants nord-coréens qui devront appliquer strictement les obligations internationales. Parce que la prolifération nucléaire est une menace pour lensemble du monde.
Le monde affronte aussi dautres périls je les connais et certains sont encore plus sournois : je pense au trafic de drogue qui prend une dimension, une forme, une géographie de plus en plus inquiétante. Là encore, la France sera à linitiative. Elle présentera à ses partenaires dans le courant de lannée 2013 des propositions pour un plan international de lutte contre la drogue qui doit concerner à la fois les pays producteurs, les pays consommateurs et les pays de transit.
3 - La France a également le devoir de permettre à notre monde de rester viable, cest-à-dire davoir un développement qui puisse être compatible avec lévolution de lespèce humaine. Cest à dire que nous sommes en face - et nous devons regarder les choses telles quelles sont dun changement climatique. Il y a cette perspective déviter que la température de la planète ne sélève de plus de deux degrés dici la fin du siècle et chacun sait aujourdhui et sil ne le sait pas nous devons le rappeler que lhypothèse la plus optimiste est quatre degrés de réchauffement dici la fin du siècle si rien est enrayé, avec toutes les conséquences que cela peut produire. Je ne me réjouis donc pas de linertie, de limmobilisme, du fait quaucun accord global susceptible de limiter cette progression nait été trouvé. La France y est résolue et cest pourquoi nous avons annoncé notre candidature pour accueillir en 2015 la conférence-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique. Nous avons besoin véritablement dun sursaut, pour faciliter cette prise de conscience, pour mobiliser tous nos partenaires, jai nommé Nicolas HULOT personnalité respectée en France et dans le monde envoyé spécial pour la préservation de la planète.
Nous aurons aussi à évoquer la biodiversité qui seffondre à un rythme jamais vu depuis les dernières grandes extinctions : les océans se sont acidifiés et appauvris et lurbanisation progresse de manière non contrôlée en détruisant sans cesse des terres cultivables. Nous avons déjà consommé les 2/3 des ressources naturelles non-renouvelables et leur usage croît plus vite que laugmentation de la population. Chacun peut comprendre ce qui nous attend. Voilà un sujet sur lequel je souhaite que nous puissions avancer en 2013 et je rappelle que la France est favorable elle le dit à chaque fois quelle sadresse au monde à une agence des Nations-Unies pour lenvironnement qui serait située en Afrique et qui pourrait donner de la cohérence aux centaines daccords distincts parfois mal appliqués, pour permettre une véritable politique et une gouvernance de lenvironnement.
4 - Le dernier message que je voulais vous adresser, cest quil ny aura pas de paix durable, pas de stabilité, pas de sécurité sil ny pas de développement économique et social harmonieux.
Nous devons agir sur deux fronts.
Dabord la lutte contre la pauvreté : dans ce but un effort tout particulier doit être réservé à ce que jappelle les financements innovants. La taxe sur les transactions financières ou sur les billets davions quavait engagée le Président CHIRAC, car les aides budgétaires qui sont aujourdhui prévues dans les pays les plus riches de la planète ne permettront pas datteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. LEurope a pris des initiatives et je men félicite. Je souhaite donc que les pays qui ont souscrit à la taxe sur les transactions financières puissent dégager une part de cette taxe pour affecter les ressources à la lutte contre les fléaux sanitaires je pense au Sida mais aussi au développement. Puisque je parle du développement, la France va réunir des assises du développement. Une large concertation mobilisera de très nombreux acteurs en France mais aussi à létranger, pour aboutir en mars prochain à une feuille de route qui donnera les orientations de la politique française en matière de développement et qui linscrira dans la loi.
Le second front que nous devons ouvrir que dis-je, que nous devons poursuivre ! concerne lemploi. Lorganisation internationale de travail estime que la crise a produit dans le monde plus de 20 millions de chômeurs : les excès de la finance que nous avons dénoncés nont pas été encore véritablement maîtrisés. Il y a encore des zones grises non-régulées, des transactions financières non-maîtrisées, des comportements inadmissibles, et donc nous devons agir pour cette régulation financière et nous devons être plus audacieux. Jai fait la proposition avec la Présidente du Brésil Dilma ROUSSEFF que, dans toutes les grandes décisions économiques prises au niveau international, limpact sur lemploi soit systématiquement mesuré et pris en compte et que les questions financières continuent dêtre à lordre du jour des organisations internationales, notamment le G 20. Le G 20 qui, pour la première fois, réunira à la fois les ministres de léconomie et les ministres du travail afin de donner autant quil sera possible une dimension sociale à la mondialisation. Je souhaite également que lorganisation internationale du travail soit renforcée.
Sur la question des échanges : la France souhaite un monde ouvert et se bat contre le retour du protectionnisme. Mais en même temps, nous devons avoir des règles en matière de commerce international £ il ne peut y avoir dun côté des pays ouverts et de lautre des pays qui disons sont plus frileux. Nous prenons en compte les niveaux de développement £ il y a des situations particulières et nous les comprenons. Nous aurons donc cette discussion sur la réciprocité dans les échanges commerciaux : nous laurons au G 8 qui se tiendra au Royaume-Uni et ce principe de réciprocité devra sappliquer dans toutes les négociations en cours, y compris si nous devons la lancer sur laccord de libre-échange entre lUnion européenne et les Etats-Unis. De même, je suis favorable à ce quil y ait des investissements qui puissent être multipliés : nous avons besoin dinvestissements étrangers en France comme nous portons une logique dinvestissements français à létranger et le ministre des Affaires étrangères, Laurent FABIUS, a mis en place une diplomatie économique qui justement fait que nous voulons tous les courants déchanges, de capitaux dès lors que cela peut être utile aux pays qui investissent ou aux pays qui reçoivent ces courants dinvestissements. Mais, je souhaite que ces investissements facilités, encouragés puissent se faire dans le respect des normes sociales et environnementales.
Je me rendrai cette année dans plusieurs pays dAsie pour développer notre dialogue sur la coordination des politiques économiques menées dans les grandes régions du monde. Je dirai notre confiance par rapport à ce quest cette économie asiatique avec des taux de croissance très impressionnants, mais je dirai aussi que nous devons rééquilibrer nos échanges et que nous ferons tout pour que notre balance commerciale puisse avec ces grands pays retrouver un niveau raisonnable. A nous de faire leffort de compétitivité et aux pays qui veulent lapport de la technologie française, et je les comprends, de faire en sorte que nous puissions avoir un accord qui soit utile pour tous. Il y a aussi la question des monnaies, nous ne pouvons pas dans un monde ouvert avoir des distorsions monétaires qui ne reflètent pas létat réel des économies. Je sais quil y a des efforts dun certain nombre de grands pays pour ajuster le niveau de la parité, cest essentiel. La France a toujours milité pour une réforme du système monétaire international, elle continuera de le faire, non pas pour capter quelque avantage que ce soit, mais pour que ce soit, un facteur de stabilité.
Jai proposé quau-delà du G 20, il puisse y avoir une instance qui puisse, justement permettre de discuter de tous ces grands sujets avec une représentation de lensemble du monde. Il existe un Conseil de sécurité, beaucoup souhaitent sa réforme, beaucoup de pays sont candidats pour y accéder, mais pourquoi ne pas imaginer un Conseil de sécurité économique et social aussi pour réguler léconomie mondiale. Je mets cette idée une nouvelle fois en débat devant la communauté internationale.
Voilà Mesdames et Messieurs les ambassadeurs ce que je souhaitais en ce début dannée vous dire de la position de la France. La France, elle a aussi une culture et une langue, et elle les met en partage. La francophonie, et je salue ici, son secrétaire général, nest pas une cause française, cest une cause internationale parce que cest le pluralisme des langues qui fait la richesse de notre monde. Chaque fois que nous voyons le français se parler, sexprimer, sécrire et parfois admirablement par des auteurs qui ne sont pas français mais qui contribuent à la culture du monde, nous sommes fiers, non pas pour nous-mêmes, mais pour la diversité, lexception culturelle. La France est une puissance active, engagée, qui a cette ambition dêtre utile au monde qui lentoure. Cest une ambition qui nest pas nouvelle, qui vient de notre histoire, qui fait que nous portons des valeurs, des principes qui ne sont pas ceux que nous avons inventé pour nous-mêmes mais ceux que nous donnons en partage à lensemble du monde £ la démocratie, les droits de lHomme, une conception équilibrée, la volonté déviter toute hégémonie ou toute puissance et le souci quil y ait à chaque fois le recours aux organisations internationales pour permettre la paix et la sécurité.
Mesdames et Messieurs, au cours de lannée 2013 la France portera des ambitions : une Europe plus solide et plus forte, des organisations internationales plus efficaces, plus respectées, des initiatives de paix plus audacieuses, une prise de conscience environnementale davantage traduite dans les actes.
Cest dans cet esprit et avec cette espérance que jadresse aux peuples que vous représentez ici les vux les plus chaleureux de la France.
Merci.