10 janvier 2013 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les défis et priorités de l'investissement en France, à Latresne (Gironde) le 10 janvier 2013.

Monsieur le Premier ministre, maire de Bordeaux,
Monsieur le ministre, Mesdames les ministres,
Monsieur le Président du Conseil régional,
Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Président de la Communauté urbaine,
Vais-je citer tous les parlementaires et les élus...
Mais je voulais surtout saluer tous ceux qui contribuent à faire que, à travers lAquitaine, la France soit plus rayonnante, plus en avance par rapport à ce que doit être la compétition, ce quest la compétition.
Je suis ici à Aérocampus. Je remercie son Président de my accueillir, je le félicite surtout pour la réussite. Un ancien centre de la Direction générale de lArmement qui a été transformé grâce au Conseil régional en un lieu de formation unique en France, que dis-je en France, en Europe ! Mais qui donne des chances à des jeunes de trouver demain lemploi qui correspond à la fois à la demande des entreprises ici présentes et en même temps à leur vu le plus cher.
Il y a aussi ce mélange entre la formation, la qualification, mais aussi déjà la fabrication et la recherche.
Nous allons célébrer 50ème anniversaire du traité damitié entre la France et lAllemagne, qui je le rappelle avait été signé par le Général de GAULLE et Konrad ADENAUER. Cet acte fort a permis de réconcilier deux pays qui sétaient fait la guerre pendant deux conflits terribles. La réconciliation est faite, lamitié est établie mais nous avons besoin de projets davenir. Le ministre des Affaires européennes est donc là, dans le cadre de ce cinquantenaire, et cest très volontiers que nous mettrons un paragraphe spécifique pour dire que nous voulons ici, à Aérocampus, créer ce lycée franco-allemand. Si Madame MERKEL veut même venir visiter linstallation nous laccompagnerons bien volontiers.
Je vous remercie pour linvitation qui ma été faite de venir ici dans la région de Bordeaux, en Aquitaine, visiter dabord une entreprise, Amplitude Système, qui fait des lasers qui serviront si jai bien compris, non seulement à lindustrie mais également à la santé avec des perspectives de développement tout à fait évidentes. Vous mavez ensuite emmené je nai pas tout compris, mais un livre ma été remis et même en anglais je ferai leffort vers la chimie organique, révélant ainsi combien luniversité de Bordeaux compte de talents et de chercheurs. Là encore avec des liens avec des entreprises permettant de valoriser ce qui un moment sinvente dans nos universités.
Je suis ici dans ce lieu de formation exceptionnel. Finalement il y a un trait dunion. Quest-ce que vous préparez ? Cest léconomie de demain, cest le futur de la France. Je suis donc aujourdhui devant vous pour rappeler une évidence : il ny a pas davenir possible sans investissement et donc notre pays doit retrouver le chemin de la croissance nous savons que cest un chemin ardu et de lemploi, parce que nous avons la volonté de réduire le chômage au moins à la fin de lannée 2013.
Mais nous avons, au-delà de ce qui est lurgence, besoin dune vision à long terme, dune ambition collective, dun projet qui nous porte ensemble, au-delà de nos différences. Cest pourquoi jai demandé au Gouvernement de préparer une stratégie dinvestissement et détablir le plus vite possible cette feuille de route pour dessiner la France de la prochaine décennie.
Cela ne veut pas dire que rien ne sétait fait avant. Au contraire, il y avait eu déjà le grand emprunt avec cette volonté. Monsieur Alain JUPPE et Monsieur Michel ROCARD y avaient largement contribué pour définir quels pouvaient être les domaines dans lesquels nous avions besoin dinvestir.
Cela ne veut pas dire quil faudrait annoncer des milliards deuros, il faut toujours se méfier de ces incantations à coup de milliards dont on ne sait pas très bien doù ils viennent. Après nous narrivons pas à les retrouver Il sagit plutôt de définir un cadre clair, stable pour les investissements publics, de soutenir autant quil est possible linvestissement privé et notamment innovant et didentifier ensemble les domaines dans lesquels la France doit être pionnière, doit être première.
Alors reprenons ces trois points.
Dabord nous avons besoin dun cadre stable pour linvestissement. Chacun connaît nos contraintes budgétaires, elles sont sérieuses. Nous ne pouvons pas manipuler les deniers publics pour annoncer des investissements, y compris pour le long terme, si nous navons pas la ressource nécessaire.
Ce qui suppose davoir un pilotage. Cela peut paraître paradoxal et même extravagant mais lEtat ne connaît pas suffisamment ses propres investissements et donc nétablit pas une hiérarchie simple vous voyez cela crée déjà du mouvement, létonnement est à ce point ! Il nétablit pas une hiérarchie suffisante entre les projets dinvestissement. Là encore, je souhaite que les grands projets dinvestissement soient instruits en toute indépendance par un Commissariat général qui existe, qui est le Commissariat général à linvestissement.
Je veux également quon définisse une méthode pour le financement des investissements publics de lEtat comme des collectivités locales. Je rappelle que les collectivités locales, cest 70 à 75 % de linvestissement public. Il y a ce qui relève des budgets, budget de lEtat je viens den parler qui suppose pilotage et hiérarchie mais aussi budget des collectivités locales £ et il y a ce qui appartient à des outils ou qui a été délégué à des opérateurs. Cest ce quon appelle la concession, le partenariat public privé.
Beaucoup a été dit sur ces instruments. Ils sont soit encensés soit décriés, cest une tradition française dêtre à ce point dans le binaire ! Il faudrait soit les abandonner en bloc parce quil y aurait du privé, soit les suivre parce quil y aurait du public. Gardons-nous de ces a priori. Quand une concession de service public permet de réaliser le viaduc de Millau en 3 ans au lieu de 15, sans un euro dargent public, pourquoi nous en priver ? Ma méthode en la matière est donc pragmatique. Cest de prendre le meilleur instrument. Et les PPP comme on dit, les partenariats public/privé, cest un instrument.
Les élus locaux sont confrontés quotidiennement à ces réalités et ils doivent être accompagnés pour quils sachent exactement de quoi il en retourne. Car il y a des mauvaises surprises aussi avec ces partenariats où on découvre des locations exorbitantes et ensuite une gestion particulièrement coûteuse quand il ny a pas eu même des phénomènes de rentes qui se sont installés. Alors plutôt que de jeter aux gémonies tel ou tel instrument, accompagnons cest le rôle de lEtat les investisseurs publics quels quils soient, pour quils puissent trouver la bonne structure, le bon montage pour leur projet.
Il ne sagit pas de se substituer aux collectivités, il sagit de leur apporter, à tous les décideurs publics, dans un double souci defficacité et de sécurité juridique, tous les moyens pour faciliter la concrétisation des projets dinvestissement, parce quil y a une nécessité, une exigence, cest quil faut aller vite. Je dis souvent, aller chercher de la croissance nest pas facile certains sy sont essayés , chercher de la croissance quand il y a une demande qui est faible, une offre qui nest pas encore suffisamment compétitive, cela prend du temps.
En revanche il y a un moyen de trouver de la croissance, cest de réaliser tout de suite ce qui est prévu plus tard, danticiper, de raccourcir. Si nous faisons dès 2013 ce qui était prévu en 2014, alors nous nous sommes donné un gain de croissance sans quil en coûte quoi que ce soit. Il faut donc trouver à chaque fois le bon instrument, le bon opérateur, la bonne manière de réaliser. Mais nous ne pouvons investir largent public sur tous les fronts et sur tous les sujets.
Il y a donc ce qui existe déjà - le programme dinvestissement davenir issu du grand emprunt -, il y a eu des engagements qui ont été pris, des crédits qui ont pu être versés. Nous pouvons aller plus vite. Jai demandé quil en soit ainsi et que puisse être redéployée sur de nouvelles priorités une part de ce programme dinvestissement davenir : 2 milliards deuros le seront, notamment pour le soutien à linnovation : les filières numériques, la transition énergétique, léconomie du vivant cest-à-dire la santé et la formation, car comme il a été dit, nous pouvons mettre du programme dinvestissement davenir sur la formation.
Il y a aussi dautres fonds qui existent et je maperçois quils ne sont pas suffisamment utilisés : les fonds structurels européens. Nous avons une sous-consommation de ces crédits. Alors est-ce que cela est dû cest ce que pense monsieur Alain Rousset à une trop grande centralisation ? Cest possible et cest pour cela que nous allons décentraliser les fonds structurels au profit des régions. Mais est-ce que cela est dû aussi au fait que les collectivités elles-mêmes parce quelles ne sont pas non plus exemptes de critiques mettent aussi du temps à les utiliser ? Nous ne sommes pas le seul pays concerné mais en tout cas, quand jai proposé au mois de juin un pacte de croissance pour lEurope, la première décision que nous avons prise a été de consommer les fonds structurels européens qui remontaient à Bruxelles et qui navaient pas été lobjet dutilisation.
Nous y avons ajouté laugmentation de capital dune banque la banque européenne dinvestissement et là encore la France doit aller au guichet de cette banque européenne dinvestissement. Parce que là aussi découverte ! les premiers qui y vont ne croyez pas que ce soient les plus pauvres ce sont les plus riches, cest lAllemagne qui va chercher le plus de crédits ! Ne croyez pas que ce sont les plus européens, ce sont les britanniques qui vont chercher le plus de crédits auprès de la banque européenne dinvestissement ! Le programme universitaire britannique a été largement financé à travers la banque européenne dinvestissement.
Notre premier devoir alors que nous avons augmenté le capital de cette banque, que nous avons dégagé des fonds structurels, que nous avons même inventé une sorte de PPP à léchelle européenne avec ce que lon appelle les Project bonds est donc daller chercher ces financements. Ce sera le rôle du ministre des Affaires européennes avec les préfets de région, les Présidents de régions et de collectivités de faire en sorte que nous puissions mobiliser ces fonds pour la croissance. Voilà ce qui est pour le cadre dans lequel les investissements publics doivent se déployer.
Il y a maintenant ce qui relève des investissements privés, facteurs-clés de la compétitivité. Nous avons introduit le crédit dimpôts compétitivité-emploi et cela va représenter quand même 4 % dallègements de la masse salariale dès 2013. Encore faut-il que le dispositif soit connu ! Je vous invite donc tous ici à promouvoir cet instrument, avec même un « vrai préfinancement » pour les entreprises qui veulent avoir accès à ce crédit dimpôts. Vous savez que ce mot crédit dimpôts est assez particulier : nous savons ce quest un crédit, nous savons ce quest un impôt, mais nous nous demandons ce quest un crédit dimpôts ! Cest un impôt que lon ne paye pas cest assez rare pour être relever donc le crédit dimpôts cest ce que lentreprise ne paiera pas sous la forme de limpôt sur les sociétés dès lors quelle a une masse salariale.
Le meilleur exemple que lon peut donner du crédit dimpôts celui-là nous lavons sanctuarisé et même élargi parce que cela marche très bien, je le dis dautant plus que ce nest pas nous qui lavons mis à ce niveau de déploiement cest le crédit dimpôts recherche. Cest donc le même système appliqué à lemploi. Nous devons donc promouvoir ce crédit dimpôts parce quil faut quil soit utilisé pour lembauche si cest possible et pour linvestissement.
De la même manière nous avons un besoin de relocaliser un certain nombre dinvestissements en France : cest-à-dire des fabrications qui sont aujourdhui faites à létranger, qui ont pu être réalisées dans lesprit de conquérir des marchés et qui en réalité peuvent parfaitement revenir en France. Pour cela il faut quil y ait des incitations fiscales et financières : elles sont ou seront mises en place. La Banque publique dinvestissement sera mobilisée dans cette perspective et les missions de lAgence française des investissements internationaux seront élargies pour permettre cette relocalisation dactivités productives en France. Faut-il encore que notre territoire soit attractif et donc nous devons là encore y travailler.
Autre idée : nous allons lancer un programme de soutien à linnovation de rupture, cest-à-dire celle qui nest pas simplement la continuité mais qui permet une génération de nouveaux produits, exactement comme ce que jai vu à Amplitude : nous sommes dans une recherche qui débouche sur une filière industrielle et qui nous permettra dêtre leaders dans un certain nombre de domaines pour les 20 prochaines années.
Là encore, nous allons dégager un budget pour financer la recherche et le développement de ces projets et innovations de rupture et une enveloppe de 150 millions deuros est dores et déjà affectée à ce programme. Cest un premier amorçage et là encore la Banque publique dinvestissement pourra compléter.
Et puis le dernier point que je voulais évoquer devant vous, cest que nous pouvons avoir un cadre pour linvestissement public, nous pouvons avoir un bon système de soutien à linvestissement privé il faut savoir quels sont les grands domaines dans lesquels nous avons besoin dinvestir : 5 domaines dinvestissement me paraissent essentiels.
Le premier il peut paraître traditionnel mais il peut aussi être un facteur dinnovation -, cest le logement. Nous avons besoin de redonner confiance aux acteurs, de la visibilité pour quils puissent investir. Jai demandé à la ministre du logement de favoriser par tous les moyens la réduction des délais de construction : entre le moment où une décision est prise pour promouvoir une opération immobilière - que ce soit dans le parc social ou dans le parc privé - et le moment où elle est livrée, 5, 6, 7 ans parfois ! Nous avons donc absolument besoin de raccourcir tous ces délais. Il y a ce qui relève des normes administratives nous y travaillerons et aussi des procédures.
Nous devons également faire en sorte que les terrains publics soient libérés. Finalement, ici, un terrain et des bâtiments publics ont été libérés. On ma dit que cela avait coûté un peu cher, mais pas très cher ! Je ne vais pas revenir ici sur la négociation, mais en tout cas ce nétait pas le prix de départ ! Il y a une continuité de lEtat ! Cest toujours trop cher et cest pour cela que nous avons dit que pour les terrains publics qui seront offerts à des collectivités locales pour construire ou faire construire des logements sociaux, cela sera zéro. Il ny aura même pas à négocier, ce sera gratuit. Nous devons donc et je demande aux préfets de région dy être particulièrement attentifs livrer ces terrains le plus rapidement possible.
Il y a un deuxi??me domaine une fois que nous avons dit que le logement restait une grande priorité cest la rénovation thermique, la transition énergétique. Là, nous devons non seulement être les meilleurs pour développer de nouvelles technologies il y en a en France et nous sommes même en avance par rapport à dautres pays mais cest également un élément de baisse des charges pour les ménages et donc un facteur damélioration du pouvoir dachat, et aussi un élément de réduction de notre dépendance énergétique. Nous devons donc soutenir tous ces investissements, mobiliser des fonds dépargne venant de la Caisse des dépôts et le Premier ministre présentera, dès février, un programme de financement pour enclencher les décisions des acteurs. Les règles changeant chaque année, plus personne ne comprend exactement lintérêt quil a à faire de la rénovation thermique.
Le troisième domaine, cest le numérique. La France devra être couverte en très haut débit dici 10 ans. Jai pris cet engagement enfin, je ne me suis engagé que sur 5 ans mais jai donné au moins la perspective ! La présence de ces réseaux numériques, cest un enjeu dégalité je pense aux territoires ruraux, cest un enjeu dattractivité impossible de faire venir une entreprise sil ny a pas de très hauts débits, et cest un enjeu de compétitivité pour notre économie. La première étape de ce plan, cest donc le quinquennat et je veux que nous puissions mettre du très haut débit dans la plupart de nos villes.
Ensuite, je pense quil nous faut réfléchir à des « quartiers numériques », à des « cités numériques ». Là aussi, il y a une compétition. Jai compris que certaines capitales qui voudraient nous faire concurrence avaient lidée de ces « quartiers numériques » avec des outils défiscalisés. Nous devons nous y préparer. Pas simplement dans la région Ile-de-France : dans les grandes régions françaises nous devons avoir des « quartiers numériques », là où lon peut faire venir des « start-up », des entreprises et leur proposer les meilleurs services pour développer leur activité et leur innovation.
Quatrième domaine, les transports. Là aussi, la France est encore en avance. Nous devons donc réfléchir à une programmation des infrastructures et ne pas considérer que tout est prioritaire. Il y avait encore un schéma, il y a peu, où toutes les autoroutes et toutes les lignes TGV étaient considérées comme prioritaires. Cest-à-dire que plus rien nest prioritaire ! Alors, maintenant, chacun saccroche à ce qui avait été annoncé. Mais les sommes correspondantes ne sont pas trouvables aujourdhui, en tout cas dans un délai raisonnable.
Nous devrons donc là aussi établir des priorités, tenir compte de nos contraintes et dire ce que nous voulons faire : les transports du quotidien notamment dans les grandes villes ici, vous avez montré lexemple la rénovation des réseaux existants notamment ferroviaires et fluviaux je souhaite que nous puissions rénover au moins 1 000 km par an de réseau ferroviaire. Là encore, un schéma national sera proposé.
Les infrastructures de transport, cest aussi un investissement davenir. Ce nest pas simplement une amélioration des liaisons ou un confort supplémentaire même sil est nécessaire, notamment en Ile de France £ mais cest également des technologies. Depuis 8 mois que je suis président de la République, je vais dans un certain nombre de pays et la plupart des grands pays émergeants sont en négociation avec nos grandes entreprises de transport pour faire des métros, pour faire des tramways. Nous avons un avantage considérable. Mais nous ne sommes pas les seuls : vous avez vu ce que les Chinois ont été capables de faire. Nous devons donc, là encore, mettre en uvre ces technologies.
Il y a ce qui relève du Grand Paris qui nest pas un projet simplement pour une région mais pour la France toute entière. Et puis il y a aussi des lignes je suis ici en Aquitaine : il y a les 250 km de lignes à grande vitesse entre Tours, Bordeaux et la suite Si je sais quil y a des endroits où cest toujours difficile, cela passera parce que cela doit passer et cest lavenir.
Ensuite nous avons nos infrastructures autoroutières. Là encore, jai demandé au ministre des Transports de voir jai cru comprendre quelque soulagement comment nous pourrions aménager un certain nombre de concessions pour que nous puissions avoir davantage de constructions avec une évaluation des rendements et des avantages de certains concessionnaires.
Enfin, le dernier domaine et je suis là dans ce qui peut lillustrer cest laéronautique. Cest un fleuron de la France. 8 projets dans le cadre du PIA (programme dinvestissement davenir) sont actuellement lancés pour 1,5 milliard deuros. LEtat je tiens à le redire ici, devant vous, dans cette région de lAquitaine est déterminé à soutenir ce secteur dexcellence. Jen donnerai deux illustrations. Cest ce que nous pouvons faire pour les avances remboursables pour lA350 : cela va représenter 670 millions deuros £ et également pour lhélicoptère X6 dEurocopter. Je nai pas cité Dassault mais nous avons aussi, bien sûr, avec cet avionneur des projets qui permettent de rentrer dans cette perspective de conforter notre domaine dexcellence.
Jen aurai terminé puisque jai évoqué 5 domaines, je ne vais pas en ajouter dautres même si cest une tradition française de considérer que tout est prioritaire mais au-dessus de tout ou avant tout, il y a lUniversité, la Recherche et lEnseignement supérieur. Un plan a été engagé le plan Campus nous devons lamplifier et là encore nous aurons non seulement à dégager des moyens supplémentaires des moyens financiers et juridiques mais à leur donner plus dampleur encore. Je me félicite quici, pour la nouvelle Université de Bordeaux, vous ayez trouvé un mécanisme particulière intelligent je nose pas dire innovant qui est le partenariat public/public. Il vous a quand même permis dobtenir de la Caisse des dépôts un certain nombre de financements quelle ne faisait pas jusquà présent. Je crois donc que vous avez été capables de trouver une solution qui permet à une première tranche dêtre engagée et que la ministre avait annoncée dès le mois de novembre.
Je veux saluer aussi les collectivités locales et je leur lance aussi cet appel : linvestissement, cest une responsabilité de lEtat pour définir nos priorités, nos grands domaines dexcellence £ mais ce sont les collectivités locales qui, la plupart du temps et sur tous les territoires, permettent que nous puissions atteindre une partie de ces objectifs. Cest pourquoi jai veillé à ce que la Caisse des dépôts puisse dégager une enveloppe pluriannuelle de 20 milliards deuros cétait 12 précédemment sur 5 ans pour accompagner le financement des collectivités locales et des hôpitaux car nous avons aussi besoin dapporter aux hôpitaux les moyens de renouveler un certain nombre de matériels.
Jai aussi le souci des fonds propres des entreprises. Sil ny a pas dapports en capitaux venant de la société, cest très difficile pour les entreprises même innovantes de pouvoir se développer. Là encore, il faudra mobiliser un certain nombre de fonds qui existent aujourdhui. Je pense par exemple au Fonds de réserve des retraites, il est très important même sil nest pas aussi doté que nous le souhaiterions. Ces fonds-là doivent sinvestir en actions françaises et pas simplement en actions étrangères ou en obligations dEtat. Ce qui compte, cest de financer lentreprise innovante et plutôt la PME et la société non cotée. Nous devrons donc aussi mobiliser ces fonds pour aller vers linvestissement public. Je noublie pas le secteur bancaire même si lui-même pourrait se laisser oublier. Ce serait dommage car nous avons aussi besoin de banques qui financent linvestissement privé comme public.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais dire. Nous avons besoin de toutes les énergies si nous voulons redresser la France, publiques comme privées, parce que cest un défi qui nous concerne tous. Je ne distingue pas entre les forces qui composent la France. Nous avons besoin dentrepreneurs, de salariés, dagents publics, de chercheurs, bref de toutes les capacités de la France : des jeunes générations pour lesquelles nous avons le devoir de donner une formation dexcellence £ des plus anciens qui doivent leur transmettre leur savoir-faire, cest lidée du contrat de génération £ de tous les partenaires et aussi puisque je prends le mot de « partenaire » des partenaires sociaux.
Ils sont actuellement engagés dans une négociation qui est essentielle puisquelle porte sur la sécurisation de lemploi pour lever ce que jappelle la « double peur » : peur du salarié dêtre licencié, peur de lemployeur dembaucher. Nous devons faire en sorte quil y ait plus de sécurité pour le salarié et pour lemployeur, plus de souplesse aussi pour que nous puissions nous adapter aux conjonctures, aux situations, aux aléas. Cest cette négociation qui est en cours. Elle prendre encore quelques heures Mais je sais que les partenaires sociaux, je leur fais confiance, saisiront cette occasion.
Nous avons besoin de tous et cest en rassemblant nos forces, en donnant le meilleur de nous-mêmes que la France se redressera. La France a besoin de confiance et de volonté. Jai donc été très heureux de venir ici en Aquitaine car jai trouvé et la confiance et la volonté. Merci donc pour votre accueil et pour lexcellence dont vous avez fait la démonstration.