16 juillet 2012 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur la politique en faveur de la pratique du sport en France et sur les Jeux olympiques de 2012, à Paris le 16 juillet 2012.

Mesdames, Messieurs,
Je tenais, à 11 jours de l'ouverture des Jeux Olympiques de Londres, à venir dans ce lieu d'excellence qu'est l'INSEP. Lieu d'entrainement, de formation, lieu d'encadrement, qui fait honneur au monde sportif et, également, la fierté de la France.
Je remercie les ministres de m'avoir accompagné : la ministre des sports, Valérie FOURNEYRON et puis aussi la ministre de la lutte contre les exclusions et le handicap, Marie-Arlette CARLOTTI.
J'ai saisi cette occasion pour rencontrer les présidents de fédérations, sans lesquels il ne pourrait pas y avoir de sport, de sport amateur mais aussi de sport de haut niveau. Je tiens à féliciter tous ceux qui contribuent à l'accompagnement de nos athlètes, de nos sportifs, de nos compétiteurs, c'est-à-dire du personnel administratif jusqu'aux entraîneurs en passant par les équipes médicales et tous les staffs des fédérations qui viennent à cette occasion à l'INSEP.
Bien sûr je me tourne vers les athlètes eux-mêmes, qui vont venir défendre les couleurs de la France pour les Jeux Olympiques et pour les Jeux paralympiques. Nous ne voulons pas leur mettre la pression et je ne souhaite pas que la visite du Président de la République soit comme un appel à « ramener des médailles ». Ce n'est d'ailleurs pas forcément la meilleure façon de faire, et puis je ne sais pas quelle est mon influence. Donc c'est plutôt une relation de confiance que nous devons établir à l'égard des fédérations qui sont concernées et à l'égard des athlètes eux-mêmes.
Je viens à la veille d'un évènement mondial. Les Jeux Olympiques, les Jeux paralympiques, vont mobiliser non seulement des sportifs mais surtout des téléspectateurs, trois milliards - trois milliards rendez-vous compte- qui vont vous regarder, vous observer, vous admirer.
Ça fait rêver ! Ceux qui veulent avoir des publics aussi importants n'y parviennent pas. Donc, c'est une fête mondiale qui va se produire et la France va envoyer 332 athlètes pour ces Jeux Olympiques, de toute discipline puisque sur les 26 qui sont Olympiques nous sommes présents dans 24. Donc c'est déjà une très grande performance, d'autant que pour participer aux Jeux Olympiques, aux Jeux paralympiques, il faut atteindre des niveaux, ce qu'on appelle les minimas : c'est déjà une première épreuve que les uns et les autres vous avez réussie.
Pour rappeler les chiffres - il en faut toujours - dans la dernière compétition olympique, la France avait battu le record de 41 médailles, c'était à Pékin. 10 médailles d'or, voilà l'enjeu !
Les premières compétitions vont être très importantes, c'est pourquoi je viendrai dès le 30 juillet à Londres pour, déjà, féliciter celles et ceux qui auront connu les premières épreuves et encourager tous les autres. Je reviendrai après aux Jeux paralympiques parce que nous avons aussi de grands espoirs de médailles.
Donc la France, par ma voix, reconnaît à tous nos sportifs les plus grandes chances et les plus grands talents. Elle les encourage. Je veux aussi par ma présence, et celles des ministres, dire à tous ces personnels qui les ont suivis, accompagnés et qui vont continuer à le faire, toute notre reconnaissance, toute notre considération. Ensuite, vous avez une responsabilité éminente de vos performances, de la qualité de vos épreuves vont dépendre aussi un engouement. Nous le savons bien, chaque fois qu'il y a des réussites aux Jeux, il y a des jeunes, souvent très jeunes, qui s'engagent dans des disciplines parfois encore ignorées d'eux-mêmes. Et c'est la raison pour laquelle des fédérations sont dans l'espoir de pouvoir attirer encore de nombreux jeunes. Nous avons aussi un autre défi qui est de convaincre qu'il y a le haut niveau, celui de l'excellence, celui qui se trouve ici, dans ce lieu qui accueille d'ailleurs des jeunes en formation, mais il y a aussi la pratique de tous les jours, des pratiques amateurs. Or, nous avons un lien très fort grâce aux fédérations entre le suivi d'élites que vous représentez et l'engouement qui doit être toujours renouvelé pour que de nombreux français participent aux sports.
Valérie FOURNEYRON rappelle toujours qu'une manière de limiter les dépenses de sécurité sociale c'est de faire faire du sport ! C'est pourquoi, elle vante cette réussite pour augmenter son propre budget de façon à faire comprendre qu'en investissant dans le sport, on économise, et c'est vrai, pour bon nombre de dépenses. J'évoquais les dépenses sociales mais j'allais dire par rapport aussi à ce qu'est un investissement économique parce que il y a toute une industrie autour du sport, dans le sport, et je parle de l'industrie au meilleur sens du terme, celle qui créée des emplois, celle qui développe des innovations. Le sport est donc un facteur de croissance. J'allais dire facteur de croissance pour les individus, pour les plus jeunes, facteurs de croissance économique et nous devons faire cette relation. C'est la raison pour laquelle toutes les innovations technologiques qui se trouvent ici permettent de se diffuser à l'ensemble de la société.
Cela vaut aussi pour le handicap, les progrès qui sont faits ici. C'est d'abord un facteur de confiance par rapport à toutes celles et tous ceux qui peuvent être concernés par le handicap mais aussi une amélioration des conditions de vie, le bien-être. En faisant du sport, on contribue au bien-être de la société française.
Voilà le message que j'étais venu prononcer ici : message de confiance à l'égard des sportifs, de fierté par rapport au travail qui a été mené jusqu'à présent et, également, d'engagements de l'Etat pour, avec les collectivités locales, contribuer à mettre en place des équipements qui n'ont pas forcément besoin d'être de haut niveau partout, mais qui ont besoin d'accueillir des jeunes, notamment dans des quartiers et dans des zones où il n'est pas facile de pouvoir pratiquer une discipline. Je sais ce que les fédérations font en matière d'intégration : intégration sociale, intégration par rapport à la question du handicap, intégration aussi scolaire, parce que beaucoup de jeunes qui pratiquent un sport peuvent, aussi, avoir des chances supplémentaires de réussir leur vie scolaire, universitaire et professionnelle. C'est également l'enjeu de l'INSEP de permettre cet accompagnement.
J'en termine pour parler de la reconversion des sportifs de haut niveau. Souvent les compliments sont adressés aux champions. Quand ils gagnent, la République les honore, de multiples façons et puis ensuite le risque c'est l'oubli. Et c'est aussi parfois des reconversions qui sont délicates, difficiles. Heureusement, des structures comme l'INSEP y contribuent aussi, je remercie son président parce qu'il peut être très heureux aujourd'hui de ce qui est fait et de ce qui va continuer à se faire, avec des équipements qui vont être complétés jusqu'en 2014. Mais c'est vrai que c'est aussi un moyen d'apporter à des jeunes une expérience qui va leur permettre ensuite de réussir leur vie professionnelle et le gouvernement. La ministre Valérie FOURNEYRON sera très attentive à cette question de manière à ce que nous puissions valoriser au mieux le parcours d'un champion. Un champion peut apporter par sa propre réussite, mais peut apporter aussi par sa propre expérience dans l'encadrement, bien sûr, mais pas seulement dans l'encadrement, dans la vie de l'entreprise, dans l'activité associative, dans l'engagement civique. Donc, nous devons faire en sorte que vous, les champions, puissiez avoir une vie aussi d'excellence.
Voilà le sens de ma présence. J'étais hier au festival d'Avignon, je suis aujourd'hui à l'INSEP. Ce sont des lieux qui correspondent à des symboles. Avignon parce que c'est une réussite culturelle considérable qui a été voulue par un homme dont vous fêtez le centenaire de la naissance, Jean VILAR. Et puis, ici, l'INSEP a été imaginé, fondé par Léo LAGRANGE, avant la guerre, qui avait l'idée de l'éducation populaire. Puis c'est une construction à tous égards de l'après-guerre, de la libération, avec cette volonté qui était d'assurer l'égalité, l'émancipation dans un moment où le pays se redéfinissait par rapport à des valeurs. Voilà pourquoi c'est très important d'être attaché à des symboles, et l'INSEP est un symbole.
Merci pour l'accueil qui m'a été fait.
(Je vais répondre à quelques questions).