Le Président Emmanuel Macron s'es rendu au Festival du Livre de Paris au Grand Palais éphémère, ce vendredi.

Jusqu'au 14 avril, le Festival du Livre de Paris permet de rencontrer un grand nombre de romanciers, de poètes, de dessinateurs et d’essayistes de tous les styles représentant le large panorama de la création éditoriale contemporaine. À cette occasion, ils ont visité le Pavillon québécois, invité d’honneur de ce Festival, avant d’aller à la rencontre des exposants du salon. 

Le Président de la République a rappelé l'importance de la lecture dans la transmission des savoirs et la création de repères chez les plus jeunes. C'est pourquoi le combat pour l'accès à la lecture est au cœur des politiques culturelles depuis 2017, avec le plan pour les bibliothèques, le plan pour la lecture à voix haute ou encore le pass Culture.

Pour inciter à la lecture, le Président souhaite systématiser des rites de lecture d'une quinzaine ou trentaine de minutes au quotidien pour les enfants.

Revoir la déclaration : 

29 avril 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Festival du Livre de Paris au Grand Palais éphémère.

Journaliste

Les jeunes passent 10 fois plus de temps devant les écrans qu’à lire selon une récente étude du Centre national du livre. Est-ce que d’abord ce résultat vous inquiète ? Et comment engager un sursaut face à ce que certains considèrent comme un décrochage ?

Emmanuel MACRON

Alors, évidemment que ça m’inquiète. Et on voit bien qu’il y a une transformation des usages et ça correspond un peu à tout ce qu'on vit, tout ce qu'on sent sourdement dans la société.

C'est-à-dire que le trésor d'une nation, c'est sa jeunesse. Et donc c'est pour ça aussi qu'on a lancé il y a plusieurs années, dans le premier quinquennat, un plan pour les bibliothèques, un plan pour la lecture à voix haute, sur le passe culture. On fait le maximum pour que les jeunes aillent vers la culture, puissent aller vers le livre et avoir aussi la lecture qui soit au cœur de l'école.

Ce qu'on voit, c'est que, en quelque sorte, la transformation des usages a une force ; il y a une espèce de grand courant qui est lancé. Et donc il faut répondre de multiples manières. Il faut sensibiliser les parents. Il faut – et c'est ce qu'on va faire avec la Commission que j’ai lancée sur les écrans - réussir à avoir - si je puis dire - un bon usage des écrans. On verra ce que disent les meilleurs scientifiques qu'on a réuni, mais on voit bien qu'on a des enfants, parfois très jeunes, qui passent trop de temps sur les écrans, ce qui les écarte de la lecture. Or, la lecture, c'est ce qui vous permet de transmettre un savoir, ce qui le structure aussi, ce qui vous donne un repère et ce qui vous permet, je le crois très profondément, d'avoir accès à une sensibilité et aussi à des savoirs, au fond à ce qui vous précède et vous établit comme personne, comme homme.

Et puis il va nous falloir relancer très fortement l'initiative pour la lecture. Donc j'ai demandé à la ministre et on va y travailler ardemment à l'école, dans les bibliothèques, mieux, en quelque sorte, dans tous les lieux où nos enfants se trouvent, les crèches et autres, s'assurer qu'on a des livres, mettre plus de livres, inciter à la lecture et peut-être maintenant systématiser ces rites de lecture quotidienne : un quart d'heure, une demi-heure de lecture chaque jour pour nos enfants. C'est, je crois, un geste très simple qu'on peut organiser dans la société et qui va créer le rapport au plaisir, à la détente d'abord, puis, une forme de bonne addiction, c'est-à-dire l'addiction aux livres, à l'apprentissage, aux savoirs, à la poésie, aux romans, à l'essai. etc.

Journaliste

Et quand les résultats de ce rapport vous seront présentés ?

Emmanuel MACRON

Alors sur les écrans, ce sera dans quelques semaines [fin avril-début mai] et c'est une initiative d'ampleur que je vais prendre sur tous ces sujets.

Journaliste

Monsieur le Président, comment vous allez aborder la question du livre d'occasion qui a été énormément soulevé ici ?

Emmanuel MACRON

Alors, il y a tout un travail qui a été fait par l'ensemble, justement, des éditeurs avec le ministère de la Culture. J'ai demandé à la ministre de me faire des propositions sur ce sujet dans les tout prochains jours et elle l'annoncera avant la fin du salon justement, les mesures.

Mais on va réagir et s'assurer qu'en quelque sorte, le livre d'occasion ne puisse pas être ce qui contourne le prix unique du livre, ce qui est une chance pour la France et qui lui a permis d'aider les éditeurs et les auteurs, et de préserver notre diversité culturelle, pas simplement l'exception française - parce qu'on ne veut plus que ce soit une exception, on veut plutôt contaminer les autres - mais une diversité d'auteurs, d'éditeurs qui est formidable ; et on a besoin de ça - et vous avez raison de dire aussi les libraires et les libraires indépendants. Et donc l'ensemble de ce monde du savoir, de la transmission du livre, cet écosystème, comme on dit justement du livre, on doit le préserver aujourd'hui.

Ce qui est vrai, c'est que le livre d'occasion, surtout quand il est fléché par certaines plateformes, bah, c'est une espèce de mauvais usage, en tout cas de contournement de ce prix unique. Donc on va mettre en place une contribution qui puisse permettre de protéger le prix unique et permettre à nos auteurs, à nos éditeurs et à nos traducteurs aussi d’être mieux aidés.

Merci beaucoup.

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